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Peut-on avoir droit à tout ?

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« VOCABULAIRE: DROIT: a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif). Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.

Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). Le « droit à tout » est la traduction d'une expression latine, « jus in omnia », qui définit dans la philosophie politique classique le droit de l'homme à l'état de nature, c'est-à-dire hors de l'état de société.

On trouve par exemple cette signification dans Le Citoyen de Hobbes.

Dans ce cadre, qu'est-ce que cela signifie ? Le droit de l'état de nature ne renvoie évidemment pas à un droit positif, institué par une société et une constitution, mais davantage à une capacité, à un pouvoir naturel de jouir de toute chose puisque précisément aucun artifice législatif n'y fait obstacle.

Il faudra donc travailler la distinction droit naturel-droit positif.

Le droit constitue un système d'interdictions et de prescriptions.

Dans ce cadre, que peut donc signifier « un droit à tout » ? Un droit sans interdits est-il pensable ? A-t-on besoin d'un droit pour disposer de tout ? D'un autre côté, cette capacité à disposer de tout n'est-elle pas au fond du droit ? L'acceptation même des interdits n'a-t-elle pas pour corrélat la certitude de jouir de certaines choses ? Le droit n'est-il pas respecté dans la mesure où il assure d'une certaine jouissance qui sans lui serait inexistante ? Référence utile : Traité théologico politique de Spinoza. [Introduction] On pense souvent qu'on serait pleinement libre si l'on avait tous les droits, ou plutôt le droit de faire ce que l'on veut, sans contraintes ni restrictions.

L'adolescent veut « voler de ses propres ailes » et bousculer les interdits, l'anarchiste souhaite se passer d'État et l'opprimé, pouvoir se venger lui-même. Mais par-delà le rêve passager, l'absence de limites est-elle vraiment compatible avec la liberté ? Rousseau disait bien que lorsqu'on ne fait que ce qui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d'autres. Être libre, c'est peut-être avoir tous les droits, mais à la condition de préciser sur quoi ces droits doivent être fondés pour être légitimes. [I.

Être libre, c'est avoir tous les droits ou être indépendant] [1.

La liberté comme indépendance absolue] Lorsque l'on est contraint ou empêché d'agir comme on le souhaiterait, on en éprouve en général de l'amertume voire de la colère.

Car la conception commune de la liberté l'identifie à une absence de barrières.

Le sophiste Calliclès donne une illustration morale de cette thèse, dans le Gorgias de Platon.

Être libre, c'est avoir tous les droits, c'est-à-dire laisser s'exprimer en soi les plus fortes passions, fût-ce au détriment d'autrui.

Nos droits n'ont de limite que celle de notre bon plaisir.

Ce n'est pas la loi qui les borne, mais notre nature. [2.

Les limites de l'indépendance] Or cette notion de nature fait problème.

Car comment définir un droit naturel d'avoir tous les droits si, précisément, l'état de droit n'existe pas ? Hobbes met au jour ce paradoxe dans le Léviathan.

À l'état de nature (c'est-à-dire indépendamment de toute forme de société), les hommes ont « droit de tous sur toutes choses ».

C'est le ius in omnia.

L'individu va jusqu'où le porte sa puissance ou son conatus. LE « CONATUS » OU EFFORT DE L'ÊTRE. Rien ne va au néant.

Le nihilisme est absurde : « Nulle chose ne peut être détruite, sinon par une cause extérieure » (Éthique, III, P.

4). L'essence d'une chose est une manifestation limitée de l'essence de la Cause de soi, qui est puissance infinie : « Tant que nous considérons seulement la chose elle-même, et non les causes extérieures, nous ne pouvons rien trouver en elle qui puisse la détruire » (ibid.). De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être, chaque chose s'efforce de persévérer dans son être » L'être est désir d'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il se rapporte à la fois à l'esprit et au corps, il s'appelle tendance (appetitus) ; la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même de l'homme ; de cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à sa conservation; et ainsi l'homme est déterminé à les faire.

De plus, entre la tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulle différence, sinon que le désir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sont conscients de leurs tendances et c'est pourquoi on peut donner la. »

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