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Peut-on accéder à la réalité sans passer par l'abstraction ?

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« PROBLEMATIQUE DE L'ELEVE: L'accès à la réalité apparaît au demeurant comme totalement indépendant de l'abstraction.

Je n'ai pas besoin de produire d'idée, de concept, d'équation pour savoir que le trou qui est en face de moi lorsque je marche est un danger et menace de me faire tomber...

C'est donc seulement en déplaçant ce sujet qu'on le fait parler.

Paradoxalement, ce qui est réel pour nous est aussi construit par notre entendement (on ne se contente pas de faire passivement l'expérience des choses, notre esprit les structure également).

Nous n'avons pas seulement des rapports avec des pierres, des arbres ou des maisons en tant qu'objets " concrets ".

Nous produisons aussi des idées et des concepts pour les appréhender.

Si je tiens une pierre dans ma main, ce n'est pas un concept , mais pour connaître la pierre et donc accéder à sa réalité la plus profonde, je dois produire des abstractions.

Ainsi, la densité, l'extension, le poids, la qualité minérale...

sont de telles abstractions.

C'est par rapport à l'idée de connaissance que le sujet est le plus problématique.

H2O est une abstraction, mais c'est aussi la réalité de tout élément aqueux.

Ainsi, si je veux comprendre la réalité, ne vais-je pas devoir avoir recours à des idées générales, des concepts et des raisonnements ? Il faut donc vous interroger sur ce qu'est au juste la réalité.

Est-elle indépendante du sujet qui l'appréhende ou est-elle au contraire constituée par ce sujet ? Vous pouvez par exemple vous reporter à l'analyse de Descartes sur « le morceau de cire » dans les Méditations métaphysiques.

Demandezvous alors quelle est la réalité de la cire.

Est-ce la cire que je vois ou est-ce celle que j'appréhende par mon esprit ? Dès lors, s'agit-il de penser que ce que mes sens saisissent n'est pas la réalité ? Ce sont nos sens qui éclairent l'esprit L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad que l'expérience est la source de toutes nos connaissances.

Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume, que des « copies de nos impressions sensibles ».

Non seulement l'expérience est la source de nos idées mais encore elle explique l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notre esprit.

Qu'il s'agisse d'association par ressemblance (deux idées s'appellent l'une l'autre quand leurs objets ont été donnés de nombreuses fois soit l'un à côté de l'autre, soit l'un après l'autre). C'est toujours dans des expériences antérieures et répétées que se trouve la raison de ces associations. C'est ainsi que pour Locke, il n'existe ni connaissance ni principe inné.

Dans « Essai sur l'entendement humain », critiquant l'innéisme de Descartes, Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant toute expérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme une tablette de cire, vierge de toute écriture.

Nos idées simples viennent de la sensation et de la réflexion.

Les idées complexes et en particulier les catégories de substance, de mode et de relation sont le produit de la combinaison des idées simples.

Pour Hume aussi les principes de la raison ne sont pas innés mais acquis par l'expérience. Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait Descartes, innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience.

On peut décomposer la philosophie empiriste de la connaissance en trois moments. 1.

L'origine des idées.

L'esprit, dit Locke, est d'abord une page blanche, une « table rase » (tabula rasa).

« Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'homme, toujours agissante et sans borne, lui présente avec une variété presque infinie ? D'où puise-t-il tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ? A cela je réponds d'un mot : de l'expérience.

C'est le fondement de toutes nos connaissances, c'est de là qu'elles tirent leur première origine.

» (« Essais sur l'entendement humain »).

L'expérience est donc d'abord pour l'empirisme une réponse à la question de l'origine des idées.

Ainsi, un certain nombre d'idées naissent dans l'âme des « observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles » (idem).

C'est le cas d'idées comme « dur », « mou », « blanc », « jaune »...

Locke les appelle des « idées de sensations » : nous nous les représentons que parce que nous avons eu l'expérience sensible du mou, du blanc, du jaune....

Pour un empiriste, un aveugle de naissance ne saurait avoir aucune idée des couleurs.

Les autres idées viennent non de l'expérience externe, mais de l'expérience interne ; cad des observations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».

Telles sont les idées de « joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »...

Ce sont des idées de réflexions.

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume, des « copies » des impressions sensibles. 2.

La composition des idées.

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions-nous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux me représenter une montagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à la possibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples. »

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