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PAUL-LOUIS COURIER

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Paul-Louis Courier est un bourgeois terrien, profondément imprégné de culture humaniste. Il sert comme officier d'artillerie jusqu'en 1809; peu soucieux de gloire militaire, il occupe ses loisirs, en garnison, à fureter dans les bibliothèques et à établir des textes anciens; il découvre, à Florence, un manuscrit du roman de Longus Daphnis et Chloé; il publie et traduit le Traité de l'Équitation, de Xénophon. Après quelques voyages, il se retire en Touraine, dans son domaine de la Chavonnière; il partage son temps entre ses études grecques, de chicanières procédures avec ses voisins, des attaques contre l'Académie, le gouvernement et les prêtres. Victime d'un drame domestique, il meurt dans des circonstances mystérieuses, le 10 avril 1825.


« PAUL-LOUIS COURIER (1772-1825) Paul-Louis Courier est un bourgeois terrien, profondément imprégné de culture humaniste.

Il sert comme officier d'artillerie jusqu'en 1809; peu soucieux de gloire militaire, il occupe ses loisirs, en garnison, à fureter dans les bibliothèques et à établir des textes anciens; il découvre, à Florence, un manuscrit du roman de Longus Daphnis et Chloé; il publie et traduit le Traité de l'Équitation, de Xénophon.

Après quelques voyages, il se retire en Touraine, dans son domaine de la Chavonnière; il partage son temps entre ses études grecques, de chicanières procédures avec ses voisins, des attaques contre l'Académie, le gouvernement et les prêtres.

Victime d'un drame domestique, il meurt dans des circonstances mystérieuses, le 10 avril 1825. Parfois, ce sont des incidents privés qui excitent sa verve : il écrit « à M.

Renouard, libraire », pour se justifier contre les accusations d'un bibliothécaire de Florence nommé Furia, qui lui reprochait d'avoir volontairement souillé d'encre le manuscrit de Longus; et, avec plus d'esprit que de bonne foi, il accable son adversaire sous le ridicule.

Plus souvent, il donne à ses pamphlets une portée politique ou antireligieuse.

En 1816, il adresse une menaçante « pétition aux deux Chambres » afin d'arracher aux rigueurs de la répression gouvernementale des villageois qui ont protesté contre la condamnation d'un des leurs.

En 1821, en un « simple discours », il combat le projet d'acheter par souscription nationale et d'offrir au duc de Bordeaux le domaine de Chambord : « Douze mille arpents de terre enclos que contient le parc de Chambord, c'est un joli cadeau à faire à qui les saurait labourer.

Vous et moi connaissons des gens qui n'en seraient pas embarrassés, à qui cela viendrait fort bien; mais lui, que voulez-vous qu'il en fasse ? » En 1822, dans une nouvelle « pétition », il proteste contre l'interdiction de danser le dimanche, notifiée aux villageois d'Azai par l'intermédiaire du curé : « Jésus avait dit : Allez et instruisez.

Mais il n'avait pas dit : Allez avec des gendarmes; instruisez de par le préfet ».

Enfin, pour défendre son activité de polémiste, il publie en 1824 le Pamphlet des pamphlets. Le pamphlétaire.

Paul-Louis Courier survit essentiellement par son oeuvre de pamphlétaire. L'écrivain.

Paul-Louis Courier représente avec éclat une tradition libérale et anticléricale.

Mais ses attaques n'apparaissent jamais comme une satire appuyée de considérations philosophiques : c'est un villageois tourangeau qui nous parle, un paysan bonhomme et narquois; il donne des nouvelles de son village, de son curé, de son préfet, et non de la France, de l'Église ou de la Monarchie; ce goût du concret anime ses pamphlets d'une verve pittoresque.

Nourri de bonnes lettres, il s'exprime dans une langue pure et élégante; par ses qualités d'artiste autant que par ses idées, il peut être rapproché de Voltaire.

Il s'inspire encore d'autres modèles illustres; si sa sobriété rappelle l'atticisme de Lysias, son esprit, sa rigueur de raisonnement, son art du dialogue, font songer aux Provinciales.. »

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