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Originalité des conduites intelligentes ?

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1) Observons le sphex à ailes jaunes entraînant dans son terrier la larve paralysée du grillon. Il abandonne sa proie et va visiter sa cachette. À ce moment tirons le grillon en arrière. Lorsque le sphex revient, il agit, comme Fabre l'a vu faire, en ramenant sa victime sur le bord du terrier où il fera une nouvelle visite. L'expérience peut être indéfiniment renouvelée.  Nous disons alors que les actes du sphex sont automatiques : tout se passe comme s'il exécutait mécaniquement une suite de mouvements déterminée à l'avance ; il n'est pas capable de comprendre et de surmonter un obstacle, une tension adverse apparue dans le champ.

« Originalité des conduites intelligentes 1) Observons le sphex à ailes jaunes entraînant dans son terrier la larve paralysée du grillon.

Il abandonne sa proie et va visiter sa cachette.

À ce moment tirons le grillon en arrière.

Lorsque le sphex revient, il agit, comme Fabre l'a vu faire, en ramenant sa victime sur le bord du terrier où il fera une nouvelle visite.

L'expérience peut être indéfiniment renouvelée. Nous disons alors que les actes du sphex sont automatiques : tout se passe comme s'il exécutait mécaniquement une suite de mouvements déterminée à l'avance ; il n'est pas capable de comprendre et de surmonter un obstacle, une tension adverse apparue dans le champ.

Maintenant, voici un individu différent du premier : au lieu de répéter sans fin l'attraction du grillon et la visite du terrier, au bout d'un certain nombre d'essais, il emmène d'un seul coup la larve dans son trou.

Nous disons cet individu plus intelligent que la moyenne de son espèce.

A une série préfixée il substitue une série inventée susceptible d'éliminer une difficulté émergente ; 2) Mais nous n'avons pas encore rencontré un critère suffisant.

Pour le voir il suffit de remarquer le côté conjectural de notre interprétation.

Il nous a semblé que...

mais peut-être le sphex, fatigué, a-t-il tout simplement sauté certaines articulations de sa conduite.

Est-il plus intelligent ? est-il plus faible ? Rien ne nous permet de décider. Pour avoir le droit de parler d'intelligence, il faut encore admettre la spontanéité de l'adaptation ; il faut qu'une énergie soit mise en jeu, non immédiatement puisée dans les stimulations du milieu.

Il faut que la conduite soit intentionnelle.

Pour parler le langage de Koffka, il faut qu'un Ego organise le champ par lui-même.

En d'autres termes, si l'intelligence n'est pas synonyme de conscience pure, si elle n'est pas inaccessible à des méthodes objectives, néanmoins il ne peut y avoir intelligence sans une position du moi comme objet privilégié parmi les autres objets, c'est-à-dire sans conscience claire ou obscure de moi.

La source de l'illusion préalablement dénoncée se montre alors dans un fait d'expérience mal interprété : l'intelligence est le moment de la conduite intériorisée.

Elle n'est pas une fonction de la vie intérieure parce qu'elle est une fonction de la vie tout court ; mais en elle et par elle se constitue une pseudo-conscience, une conscience objectivée dans sa liaison immédiate au corps et c'est précisément la conscience psychologique que la philosophie classique, jusqu'à Bergson, a prise pour la conscience.. »

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