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On ne naît pas femme, on le devient ?

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« APPROCHE DU SUJET • La formule de Simone de Beauvoir s'apparente au paradoxe.

L'évidence biologique (naître femme) est apparemment niée. • Pour reformuler le sujet sous une forme plus explicite, on peut dire : la féminité est-elle le résultat d'une éducation, d'une tradition, autrement dit d'un conditionnement culturel, social et politique ? • Simone de Beauvoir est l'auteur du Deuxième sexe.

Dans cet ouvrage, elle inaugure en France le féminisme militant en réfutant toute idée d'« éternel féminin », de «nature féminine», prétexte à faire de la femme le « deuxième sexe », c'est-à-dire l'inférieure de l'homme. • L'éternel féminin suppose un ensemble de qualités et de défauts inhérent à toute femme, indépendamment de l'époque et au mépris de la notion d'individu ; la nature féminine confine la femme dans son rôle physiologique de mère. • Face à un sujet comme celui-là, il est nécessaire de bien accrocher sa réflexion à des exemples concrets pour éviter les développements théoriques fastidieux et banals.

Il faut envisager les principaux domaines où s'expriment les femmes.

Ainsi, on pourra composer autant de développements qui permettront de construire le plan. Éléments d'introduction Deux options : • évoquer, dans un bref historique, l'assujettissement dont les femmes ont toujours été victimes (code Napoléon, droit de vote tardif, inégalité de droits en pays musulmans) ; • ou bien constater la montée en puissance du féminisme depuis la fin de la Première Guerre. Dans tous les cas, on en viendra à poser la même question : quelle est, dans la condition féminine, la part qui provient de la nature (ce qui est inné) et celle qui revient à la société ? Première partie : la femme dans la famille • La petite fille : hier, elle était habillée en rose, elle ne jouait qu'à la poupée, à la dînette.

Aujourd'hui, côtoyant les garçons dans des écoles mixtes, elle reçoit la même instruction qu'eux et partage leurs jeux.

La part de conditionnement est moindre qu'auparavant. • La jeune fille : moins surveillée par ses parents, ayant accès à la contraception, elle fait l'épreuve de la liberté. Cependant, si elle est plus libre au sein de la famille, la société se charge de lui imposer des modèles, relayés par la publicité et une certaine presse féminine (cf.

le magazine Jeune et jolie). • La femme : elle n'est plus perçue uniquement comme une mère de famille.

La notion d'instinct maternel, elle-même, se révèle plus souple qu'on ne voulait bien le dire autrefois (les femmes retardent la naissance de leur premier enfant pour des raisons professionnelles). • Ce que Simone de Beauvoir ne pouvait pas prévoir (et dont elle a pourtant été l'un des artisans), c'est l'évolution radicale de l'image de la femme dans la société : à la femme soumise succède la femme active, libérée, créative. Deuxième partie : la femme au travail • Contrairement à une idée reçue, de tout temps la femme a pris sa part de l'activité économique de sa société. Cette part lui était assignée par les hommes et ne correspondait que rarement à un choix personnel (cf.

division des tâches en milieu agricole). • Même si certaines activités sont encore aujourd'hui majoritairement exercées par les hommes (chirurgiens, chefs d'entreprise, militaires), la plupart des secteurs professionnels s'ouvrent chaque jour davantage aux femmes.

Là encore, le conditionnement par la société tend à s'estomper au profit de la reconnaissance de la valeur de l'individu (diplômes, expérience). • Le slogan des féministes : « A travail égal, salaire égal », est devenu un texte de loi et tend à devenir une réalité quotidienne. Troisième partie : l'accomplissement de soi, devenir femme • L'accomplissement de soi est devenu, dans nos sociétés, une légitime aspiration des femmes. • La fondation d'une famille et la maternité n'en sont qu'une composante. • La femme prend une importance jusqu'ici insoupçonnée dans la création artistique.

Un cas comme celui de Camille Claudel ne se reproduirait plus de nos jours : cette femme sculpteur a vu son talent étouffé par les hommes, son frère, le poète Paul Claudel, et son amant, le sculpteur Auguste Rodin. • La femme, dans ses loisirs, est devenue une grande consommatrice de produits culturels (la majorité des lecteurs de romans sont des lectrices). • Une inquiétude cependant : la difficulté pour la femme active d'aujourd'hui de concilier une vie familiale et sentimentale avec une carrière et de légitimes ambitions professionnelles. Éléments de conclusion • Toute la difficulté de la condition féminine d'aujourd'hui, c'est qu'elle s'exprime dans la diversité.

Cette diversité est une chance, elle correspond à un moment de libération de la femme dans l'histoire, c'est un défi. • L'homme n'est pas épargné par cette évolution, voire cette révolution : il doit repenser sa relation avec les femmes, dans sa vie privée comme dans la vie publique et professionnelle. • N'oublions pas toutefois que, dans bien des régions du monde, la condition de la femme n'a guère évolué ces derniers temps.

Gageons qu'un mouvement est en marche qui n'oubliera aucun pays.. »

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