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Étude linéaire du Préambule la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne Olympe de Gouges

Publié le 22/11/2023

Extrait du document

« Quelques pistes pour l’étude linéaire du préambule -Rappeler la structure de l’œuvre.

Ce texte est le pendant du préambule.

On voit qu’ODG est très soucieuse de la réception de son traité.

Elle sait que son texte ne va pas de soi et qu’il doit être expliqué et défendu. Toujours bien donner le caractère du texte, c’est montrer une sensibilité littéraire.

On sent partout dans cet extrait, une forme d’urgence, comme une impatience.

Le cadre a été posé, il faut maintenant agir et appliquer les dispositions du pastiche.

ODG reprend la main, reprend sa voix et donne de la voix.

Dans les articles, elle s’est limitée à des corrections.

Pour les nécessités du pastiche, elle a masqué sa voix derrière celle du langage juridique, mais elle la retrouve.

Ce texte a un aspect théâtral par l’importance donnée à la voix, à l’appel, à la prise à témoin. Pbtq : ce texte permet de voir comment constitue un appel impérieux à réclamer leurs droits et en quelque sorte faire une révolution dans la révolution, profiter de conditions uniques. 1re partie (du début à « injuste envers sa compagne » l.

90 à 97) : L’appel des femmes à la prise de conscience • 2e partie (De « Ô femmes ! » à « Tout, auriez-vous à répondre », l.

97 à 109) : Le tableau de la condition féminine à l’issue de la Révolution • 3e partie (De « S’ils s’obstinaient » à « le vouloir », l.

109 à la fin) : L’exhortation à l’action > Richesse des procédés oratoires en ce début de texte (apostrophe, interrogation rhétorique, hyperbole, champs lexicaux…).

Mode de l’apostrophe.

Dans son schéma de la communication, le linguiste Jakobson la nomme « fonction de contact ».

C’est bien de cela qu’il s’agit ici, presque au sens propre.

De toucher les femmes, de les pousser à agir.

Après n’avoir pas ménagé les hommes, les femmes sont sorties de force de leur passivité.

Elles sont sommées de prendre conscience de leur condition.

Il s’agit pour ODG de les bousculer, sortir de l’illusoire satisfaction que la Révolution leur a été profitable. On commente l’adresse directe « Femme » au singulier, comme un tête à tête avec chaque femme et le tutoiement de sororité et d’égalité. L’impératif est ici comme un impératif catégorique moral et philosophique, une exhortation urgente et brûlante, comme si un danger imminent guettait (tocsin). Il s’agit d’utiliser la force entraînante de la parole pour rallier les femmes. >Il faut absolument faire un sort à deux expressions « le tocsin de la raison» l.1 et « le flambeau de la vérité ».

Avec ces deux métaphores, ODG se place résolument dans le courant de pensée des Lumières.

Il s’agit bien de voir le monde en se laissant guider par sa raison plutôt que par la religion.

« Tocsin » et « flambeau » sont en quelque sorte deux éléments liés au combat révolutionnaire qui semblent pousser à l’action violente, mais ils sont tempérés par leur complément du nom respectif. L’obscurantisme dont il faut se défaire grâce au réveil est ici celui de l’oppression de la femme.

Ce sont en même temps des images simples qui peuvent toucher facilement. Langage expressif et accessible -ODG se place sur le plan de la connaissance (champ lexical péjoratif « préjugés », « fanatisme », « superstition », « mensonges », « sottise » ) qui permet la conscience de soi. L95 Rappel de la participation des femmes aux soulèvements populaires, souvent comme aiguillon.

Comme dans l’adresse aux hommes, la force virile est dévalorisée quand la force de caractère des femmes est mise en exergue.

Parallélisme remarquable : « Devenu libre, il est devenu injuste ».

Quel paradoxe que la liberté ait eu cet effet !....La révolution n’est pas finie.

Un goût d’inachevé.

On remarque un rebond sur l’idée sinon sur le mot.

« Compagne » finit une phrase, « femmes » en ouvre une autre.

Le mot est bien choisi pour rappeler qu’homme et femme partagent le pain.

Il faut être sensible au moindre changement dans les termes, ici au -s de « femmes », retour au collectif pluriel, après l’emploi d’un singulier généralisant. Présence du vocatif « O », appel pressant et solennel. Suite de questions rhétoriques en rafale.

Attention, la question « quels sont les avantages » a bien une réponse.

ODG veut provoquer une réaction, l’ aveuglement des femmes les empêche d’accéder aux.... »

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