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NAÎT-ON HUMAIN OU LE DEVIENT-ON ?

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« Discussion : L'idée c'est qu'il n'y a pas de nature humaine originelle, mais que l'homme ne serait pas autre chose que ce qu'il se fait.

C'est aussi l'idée que cette image de l'homme est une construction permanente : dimension du devenir opposé à un héritage passif.

De plus la culture est le processus qui permet à l'homme d'acquérir une humanité.

Au sens large la culture est l'ensemble des moyens dont l'homme dispose pour modifier la nature à son avantage.

Dans ce cas pourrait-on dire que l'enfant à sa naissance est dépourvu d'humanité ? Partie I : L'enfant sauvage : nature/culture Schopenhauer : « L'être humain est, au fond, un animal sauvage et effroyable.

Nous le connaissons seulement dompté et apprivoisé par ce que nous appelons la civilisation ».

La culture serait donc la preuve évidente que l'homme, afin, d'être humain doit être impérativement confronté à un rapport de société.

Pour illustrer l'impact de l'isolement sur l'homme, il faudrait se référer au cas de « l'enfant sauvage » étudié par Jean Itard.

Il s'agit d'un enfant d'une douzaine d'années, privé de toute relation sociale depuis son plus jeune âge, puis découvert par des paysans.

Confié par l'administration à un jeune docteur, Jean Itard, lui-même, celui-ci tente de l'humaniser.

Car pendant toutes ces années il n'a jamais su parler, jamais su pleurer, et jamais su aimer.

C'est seulement au contact d'autres êtres humains, au contact d'événements quotidiens qu'il peut enfin s'humaniser.

C'est donc spectaculaire d'observer l'évolution de cet enfant du jour de son arrivée jusqu'à plusieurs mois après ayant suivi un apprentissage intensif.

Aux premiers jours, on ne pouvait pas le considérer comme humain, parce qu'il semblait être dépourvu de toutes les caractéristiques de l'homme en opposition aux animaux, dépourvu de sentiments et surtout de la conscience.

Cependant, après de longs mois, le compte-rendu d'Itard semble tout de même négatif.

Il nous donne comme l'impression qu'il est trop tard pour en faire un humain à part entière et que son côté « animal » ne pourra jamais disparaître.

L'évolution lente que suivent tous les enfants dans une société ne peut donc pas être remplacée par une manipulation brutale de l'esprit.

Chaque étape que suit l'enfant, comme l'utilisation du « je » et non plus du « il » se doivent d'être respectées.

Si l'ordre est bafoué, l'enfant ne pourra jamais réellement rétablir ce déséquilibre. Deuxième partie : inné/acquis Jean Itard, Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron : « On a parfois dit que la question posée par ces cas était celle de la différence entre l'humanité et l'animalité ; elle est plus précisément celle de la nature humaine.

On croyait naïvement – ce fut en partie le cas de Rousseau – qu'il suffisait d'ôter la croûte civilisatrice pour retrouver l'homme naturel, et l'auteur du Discours sur l'origine, comme d'autres, rêvaient d'expériences qui permettraient de révéler une nature humaine originelle dont nous nous éloignons chaque jour davantage.

Qu'entendait-on alors par nature humaine ? Un ensemble de caractéristiques universelles innées, d'ordre biologique, intellectuel, moral, et même métaphysique.

Les conceptions s'opposaient sur le fait de savoir si cette nature déterminait visiblement nos comportements ou si elle demeurait enfouie, écrasée par le milieu et l'histoire, si elle était bonne ou mauvaise, mais rarement cherchait-on à la nier.

En effet, si cette nature n'existait pas, qu'était alors l'homme ? Fallait-il se résigner à admettre que l'humanité était un artifice humain social, arbitraire, que les hommes se produisaient les uns les autres, par l'éducation, par le milieu, indépendamment d'un créateur ? » Il faudrait donc distinguer hérédité et héritage.

Il n'y a pas d'autre hérédité que biologique ; il s'agit de révoquer l'argument d'une nature humaine universelle, de questionner la part de l'inné et celle de l'acquis.

Itard est d'ailleurs influencé par Condillac, sensualiste du XVIIIe siècle pour lequel la sensation est la seule source de notre connaissance.

Ainsi l'homme en tant qu'homme avant toute éducation n'est qu'une éventualité, moins même qu'une espérance.

On a désormais compris que l'expression « homme naturel » n'a aucun sens : l'homme est culturel ou n'est pas.

Il est donc le fruit du milieu. L'humanité de l'homme n'est donc pas innée, elle s'acquiert avec le temps, et surtout elle diffère selon les critères socioculturels dans lesquels l'enfant évolue. Troisième partie : l'existentialisme. »

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