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On a dit que la démocratie n'était pas seulement une conception politique, mais que c'était surtout une conception morale: qu'en pensez-vous ?

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« VOCABULAIRE: DÉMOCRATIE: Régime politique dans lequel la souveraineté est exercée par le peuple. POLITIQUE: 1) comme adjectif, qui a rapport aux affaires publiques, à l'État.

2) Comme nom au féminin: science ou art de diriger les affaires publiques, de gouverner un État.

3) Comme nom masculin, personne qui gouverne. MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. § 1.

État, gouvernement, démocratie La démocratie est une forme particulière d'État.

Ce qui caractérise tout État, c'est que les membres ou individus qui le composent sont assujettis à des lois, c'est-à-dire à des règles impératives considérées comme légitimes et sanctionnées.

C'est par ce pouvoir légitime et reconnu de faire la loi qu'il est dit le souverain.

L'État est dirigé par un gouvernement qui détient le pouvoir exécutif.

ha démocratie, comme l'indique l'étymologie (de dèmos, peuple, et kratos, puissance), est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, le gouvernement de tous par tous.

Cette définition doit être bien comprise, car on distingue la démocratie directe, dans laquelle le gouvernement est exercé par le peuple tout entier et présent pour toutes les décisions comme à Athènes sous Périclès, et la démocratie indirecte ou représentative, celle de tous les régimes démocratiques d'aujourd'hui, dans laquelle le gouvernement est élu par les assemblées, dont les membres sont eux-mêmes élus au suffrage universel et qui sont les mandataires du peuple pour une période déterminée. § 2.

Les caractères moraux de la démocratie : les idées de liberté et d'égalité Telle est, du point de vue politique, la démocratie.

De cette forme de régime découlent des caractères qui la font relever également et essentiellement de la morale.

C'est du moins ce qu'a soutenu l'homme d'État tchèque Mazaryk (1850-1937).

« La démocratie n'est pas seulement une conception politique, c'est encore et surtout une conception morale.

» Elle est, en effet, le seul type d'État, de gouvernement dont l'exigence et le but soient le complet développement de toute personne humaine.

Il n'y a proprement démocratie que lorsque l'individu devient capable de penser par lui-même, d'adhérer à l'idéal commun de sa société par un choix réfléchi et d'assumer volontairement les responsabilités et obligations qui en résultent. Or si, dans l'ordre politique, le trait dominant de la démocratie est, non seulement le respect de la personne humaine, mais son plein développement, c'est que les principes qui la fondent sont la liberté et l'égalité.

Il importe toutefois de bien préciser en quel sens doivent être prises ces deux notions. Tout d'abord, si les citoyens dans la démocratie sont comme dans tout autre régime soumis à la loi, comment cette obligation est-elle compatible avec la liberté ? La réponse est que, loin de s'opposer à l'autorité de la règle, «la liberté, comme le dit Durkheim, est le produit d'une réglementation [...].

Elle est si peu une propriété inhérente de l'état de nature qu'elle est, au contraire, une conquête de la société sur la nature ».

L'état de nature ne serait que la domination du plus fort et l'asservissement du plus faible.

La pseudo liberté du plus fort n'est que sa force, la vraie liberté est une valeur morale qu'il faut, comme toute valeur, établir et défendre.

La liberté «ne peut se réaliser que progressivement, à mesure que l'homme s'élève au-dessus des choses pour leur faire la loi, pour les dépouiller de leur caractère fortuit, absurde, immoral».

Par là, la liberté s'élève au droit, qui exprime le rapport entre la liberté de chacun et celle de tous les autres, selon la célèbre définition de Kant : «Le droit est l'ensemble des conditions sous lesquelles la libre faculté d'agir de chacun peut s'accorder avec la libre faculté d'agir des autres conformément à une loi universelle de la liberté.» A cette définition sont sous-jacentes à la fois la notion de personne et celle d'égalité.

Il est certain que la démocratie est essentiellement égalitaire.

«La liberté réclamée par la démocratie, écrit Roger Lacombe, c'est la liberté pour tous, et non pour quelques uns, ce qui implique l'établissement d'une certaine forme d'égalité entre les hommes.

» Toutefois, ici encore, il faut éviter la confusion.

L'égalité n'est pas l'absorption de l'individu dans une solidarité massive, telle que celle des sociétés indifférenciées, ni le triomphe des masses, qui écrasent la personnalité et qui, tendant vers le nivellement, détruisent toute supériorité et toute originalité.

Ce qu'exige l'idéal démocratique, ce n'est pas que tout le monde soit mis sur le même rang et que l'on nie les inégalités naturelles, mais que les inégalités artificielles dues au milieu social, à la fortune ne constituent pas un privilège et un avantage pour certains individus, et que chaque être humain ait la possibilité de développer au maximum ses aptitudes.

L'exigence fondamentale de la démocratie, c'est de réaliser au point de départ l'égalité des chances, de façon à ne constituer l'élite que de l'intelligence et du mérite.. »

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