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N'y a-t-il de rationalité que scientifique ?

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« On définit traditionnellement le rationnel comme ce qui appartient à la nature de la raison ou qui est conforme à la raison.

C'est ainsi qu'on parle de rationalité en science puisque la réflexion scientifique doit nécessairement suivre les principes de la raison.

C'est justement lorsque ces principes ne sont pas suivis qu'on parlera de croyance, de superstition...D'une manière générale, le terme de rationnel renvoie ainsi au rôle de la raison dans le domaine de la connaissance et c'est en ce sens qu'on le distingue du raisonnable qui est généralement réservé au domaine de l'action.

Toutefois, nous pouvons remarquer ici que nous définissons finalement la science ou la scientificité à partir de la notion de rationalité.

Or, il faudrait se demander si les principes de la raison ne peuvent pas aussi être suivis en dehors du domaine de la science.

On parle ainsi en métaphysique de psychologie rationnelle, de cosmologie rationnelle.

Sur ce point, nous vous conseillons de vous reporter à la distinction que Kant opère entre le savoir et la croyance.

Lorsqu'il montre que la raison rencontre des limites lorsqu'elle prétend savoir.

Néanmoins, on ne pas tout savoir, si la connaissance scientifique est limitée, il n'en demeure pas moins qu'au-delà de ces limites nous ne sommes pas nécessairement dans l'irrationnel. [Il n'est qu'en science que l'on peut parvenir à l'universalité des connaissances, tant au niveau des théories établies qu'au niveau des moyens d'investigation mis en oeuvre pour parvenir à ce résultat.] Les condition de la rationalité Parler de rationalité suppose quatre conditions: 1°) la non-contradiction de la démarche intellectuelle visant à la compréhension du réel; 2°) l'autonomie de la raison par rapport à la sensibilité et aux passions; 3°) la parfaite intelligibilité de ce qui est rationnellement représenté; et 4° ), l'universalité de ce qui est posé: une théorie scientifique n'est vraie que si aucun fait ne vient la démentir. L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès scientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie de l'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper, dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : «C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisse être choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'il puisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper, on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, le savant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires et universellement valides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est « métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper, l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliers vérifiés par l'expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs.

» Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigences auxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d'abord, être synthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire.

En deuxième lieu, il devra satisfaire au critère de démarcation, c'est-à-dire qu'il ne devra pas être métaphysique mais devra représenter un monde de l'expérience possible.

En troisième lieu, il devra constituer un système qui se distingue de quelque autre manière des autres systèmes du même type dans la mesure où il est le seul à représenter notre monde de l'expérience.

» La troisième exigence est la plus décisive.

Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notre monde de l'expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il y a résisté.

Cela signifie qu'il faut appliquer une méthode déductive.

En d'autres termes, si nous ne pouvons exiger des théories scientifiques qu'elles soient vérifiables, nous pouvons exiger d'elles. »

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