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Notre vie est-elle absurde ?

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« ANALYSE ET PROBLEMATISATION DU SUJET. § Le sujet invite semble-t-il à mettre en question l'existence ou non d'un sens à la vie.

Absurde signifie en effet ce qui n'a pas de sens, ce qui dépasse la cadre logique de la raison et que nous ne pouvons pas comprendre, ou que nous ne parvenons pas à comprendre. § Parler d'une absurdité de la vie revient donc à mettre en question le sens de la vie, et donc le problème de la mort.

En effet, si toute notre vie se dirige vers la mort dans un mouvement perpétuel qu'il apparaît impossible de freiner, il semble alors légitime de pouvoir parler d'une absurdité de la vie, au sens où son sens précisément est déjà défini à l'avance et qu'il tend vers ce néant de pensée qu'est la mort. § Néanmoins, dire que la vie est absurde semble être un obstacle à toute action de l'homme vivant, existant.

Pourquoi en effet faire des efforts, agir, si notre vie n'a pas de sens, où du moins si nous sommes prisonniers de la vie comme de ce mouvement continu nous conduisant nécessairement vers la mort ? Ce flux de la vie menant vers ce terme nécessaire ne conduit-il pas plutôt à la tentation de se laisser porter par lui, dans l'attente angoissée de la fin de la vie ? § Mais alors il semble que dire la vie absurde en ce sens reviendrait à dégager l'homme de toute responsabilité vis-à-vis de sa vie, ce qui semble moralement intenable, rien ne pouvant permettre à l'homme de mettre fin à toute imputabilité concernant son existence. § Le problème est alors le suivant : Notre vie est-elle absurde, s'acheminant dans une direction à laquelle nous ne pouvons rien et nous mettant dans une nécessaire position de passivité pure et d'incompréhensibilité ou notre existence a-t-elle le sens qu'on lui donne, tout horizon nécessaire, même indépendant de nous, ne pouvant nous déresponsabiliser face à notre propre existence ? PROPOSITION DE PLAN. I) La justification logique de la vie et de l'existence est-elle suffisante ? § « Pourquoi y a-t-il plutôt quelque chose plutôt que rien ? », C'est la question que pose Leibniz dans les Principes de la nature et de la grâce.

Cette question renvoie directement à celle de la possibilité de trouver un sens à la vie, à l'existence, et poser cette question, c'est sans doute exprimer l'étonnement le plus radical mais c'est aussi poser une question sans doute condamnée à rester sans réponse.

L'existence, comme telle, ne se justifie pas.

Dès lors, dire que l'existence est supérieure à la non-existence, qu'exister est une « perfection » et vaut plus que ne pas exister, c'est répondre par ce qui, justement, est en question, c'est donc faire pétition de principe.

Il faut alors s'élever à la Métaphysique selon Leibniz, en nous servant du Grand principe peu employé communément, qui porte, que rien ne se fait sans raison suffisante.

C'est alors selon ce principe de raison suffisante que Leibniz parvient à donner un sens à la vie, à l'existence.

Néanmoins sans ce principe, il apparaît difficile, voire impossible, de trouver une justification à la vie, l'existence, qui nous apparaît alors comme absurde au sens où elle est ce qui dépasse le cadre logique de notre raison, ce qui outrepasse ses fondements et apparaît alors pour nous incompréhensible voire impensable. § Dès lors, si l'existence ne résulte d'aucune nécessité, et si l'espoir d'en fonder l'intelligibilité dans un autre monde ou en un Dieu logiquement nécessaire est ruiné, rien ne peut la sauver d'une contingence radicale.

Notre vie se décline sur le mode de la contingence, là où notre raison tente de se rapporter au nécessaire afin de la comprendre.

Si notre vie est contingente alors il est légitime qu'elle nous apparaisse comme étant absurde, incompréhensible du point de vue de la raison.

N'est-ce pas alors parce que la mort est ce qui appartient en propre à toute vie comme étant son terme nécessaire que la vie nous apparaît comme incompréhensible ? La mort n'est-elle pas ce qui vient condamner la vie par avance, la rendant toujours absurde au sens où sa direction est toujours déjà constituée, indépendamment de nous ?. »

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