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Notre pensée dépend elle des conditions sociales et culturelles de notre existence ?

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« AIDE FOURNI PAR L'ELEVE: Il s'agit ici de s'interroger sur ce qui peut déterminer notre pensée.

Qu'est-ce qui nous fait penser ? Est-ce que nos traditions, notre culture, notre époque ou notre condition sociale sont les éléments déterminants dans notre pensée ? Vous pouvez montrer que nous naissons dans une culture, dans une classe sociale déterminée à partir desquels se construit une manière de penser et de voir le monde.

Partez simplement des différences de culture pour commencer.

On peut en effet remarquer que notre culture implique un certain rapport au monde, on pourrait en déduire qu'il en est de même pour la classe sociale à laquelle nous appartenons.

Néanmoins, affirmer que notre pensée dépend des conditions sociales de notre existence, n'est-ce pas confondre préjuger et penser.

Vous pouvez ici vous demander ce qu'on appelle penser.

En effet, on peut distinguer le fait de penser de celui d'avoir des opinions.

Penser c'est faire un usage de sa raison.

Or, la raison n'est-elle pas universelle c'est-àdire indépendante des conditions culturelles et sociales ? Vous pouvez alors montrer en quoi considérer que penser dépend des conditions sociales de notre existence conduit à affirmer qu'il n'y a pas de pensée universelle possible. Dans ces conditions, pourquoi ne pas dire que penser dépend aussi des conditions personnelles de notre existence, de notre sexe…Notez alors les conséquences de cette affirmation et, en particulier, la négation que cela implique de notre liberté de penser.

C'est un des enjeux essentiels de ce sujet à savoir si on peut affirmer une liberté de penser, une autonomie de la raison.

C'est ainsi la distinction entre pensée et opinion qui peut vous guider ici.

Néanmoins, quand on distingue pensée et opinion en affirmant que notre pensée ne dépend pas des conditions sociales ou culturelles de notre existence, ne considère-t-on pas que toute pensée est consciente ? Ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Marx sur ce point lorsqu'il va montrer que notre conscience est déterminée par les conditions dans lesquelles nous vivons.

Dès lors, s'agit-il d'affirmer qu'il n'y a pas de liberté de penser ? A quelles conditions peut-on parler d'une liberté de penser ? Evoquer un déterminisme, n'est-ce pas ruiner la valeur même de la pensée ? La pensée ne transcende-t-elle pas par essence ces conditions qui sont finalement strictement matérielles ? 1) Thèse: le matérialisme de Marx: la pensée est dépendante des conditions sociales et culturelles Suis-je maître de mes représentations ? Sur le plan anthropologique, l'individu ne choisit pas la culture grâce à laquelle il éveille sa conscience du monde, des autres et de lui-même.

L'enfant sauvage, privé de tout contact humain, n'accède pas au niveau de conscience qui caractérise l'être humain.

Néanmoins, la nécessité d'un bain culturel fait qu'un milieu s'impose à l'individu, sans qu'il soit libre de l'accepter ou non.

Il s'ouvre sur sa propre pensée par la médiation nécessaire d'une langue, véhicule de valeurs et de pensée qui s'enracinent dans sa conscience. Chacun est marqué par cette imprégnation culturelle, morale, religieuse, esthétique, etc.

Ainsi, histoire, traditions, origine sociale et familiale, sont autant d'éléments qui ne dépendent pas de l'individu et sans lesquels il ne pourrait devenir conscient humainement.

Le conditionnement social montre une forme de soumission, voire d'esclavage de la conscience. A l'origine, la conscience ne se porte que sur l'environnement immédiat.

Elle est conscience que la nature est une puissance hostile et redoutable, qu'il faut discipliner si l'on veut y survivre.

Elle produit en même temps les premières religions de la nature, vénérant ce qui la dépasse.

Très tôt, elle se fait sociale, pressentant la nécessité d'entrer en rapport avec d'autres consciences afin d'organiser le travail.

La conscience sociale est donc primitive : j'ai besoin des autres pour vivre biologiquement.

Avec le développement de la vie sociale et économique, des échanges, des satisfactions, des besoins, la conscience s'affine dans la perception d'elle-même, d'autrui et de la nature.

La division sociale du travail va introduire dans son progrès des différences de plus en plus importantes entre les consciences. Les classes vouées au travail matériel restent en rapport étroit avec la nature et ses nécessités, tandis que les classes possédantes et propriétaires pourront développer librement les activités de la culture dans le loisir.

La culture de l'esprit n'a donc pu apparaître qu'à la suite de cette division du travail, où l'existence matérielle des uns est garantie par l'exploitation de la force de travail physique des autres. « Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience» - Marx « Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience» : critique de l'homme abstrait des philosophies traditionnelles; les idées des hommes s'expliquent par leurs conditions matérielles.

L'homme entretient avec ses semblables des rapports économiques dans la domestication de la nature, des rapports d'intérêts, mais si cette vérité n'apparaît pas, c'est qu'elle est travestie en problèmes juridiques, religieux ou politiques par la classe dominante et ses idéologues.

La situation des hommes et leurs rapports mutuels sont le résultat des conditions historiques et non d'un quelconque destin ou d'une nature humaine toujours identique à ellemême.

Il faut donc saisir l'homme concret, aliéné d'abord sur le plan matériel puisque son travail est asservi et exploité, aliéné aussi sur le plan spirituel, dépossédé qu'il est des réalisations culturelles de l'humanité.

Il faut donc critiquer la philosophie idéaliste qui a véhiculé depuis l'antiquité cette image creuse et vide d'un homme séparé de son existence réelle.

La critique des idées, cependant, ne suffit pas, c'est l'ordre social qu'il faut transformer afin de supprimer toutes les conditions qui font de l'homme un être avili et méprisé.. »

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