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Notre expérience du monde est-t-elle un obstacle à sa compréhension ?

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« Introduction Nous sommes dans le monde, notre expérience de celui-ci est donc toujours particulière et subjective.

Comprendre le monde comme l'unité d'une pluralité c'est-à-dire comme un tout semble alors délicat puisque, pour comprendre le monde, il faudrait à la fois être hors de lui et en lui.

La compréhension du monde en tant qu'elle est une accession à l'universalité du monde suppose une objectivité de celui-ci, alors que notre position dans le monde nous donne un regard nécessairement subjectif. Notre expérience du monde est-elle un obstacle à sa compréhension ? C'est-à-dire peut-on sortir de notre particularité existentielle pour atteindre l'universalité de la compréhension du monde ? Une cosmologie scientifique est-elle possible ? Ce qui reviendrait à appliquer l'induction expérimentale sur notre expérience singulière.

Ou bien au contraire sommes nous astreint à une simple idée du monde ? Même s'il en est ainsi, pouvons nous donner une signification à notre monde et ainsi agir dans le monde ? I- Leibniz, une explication rationnelle du monde Pour Leibniz le monde est une série de série (sur l'origine du monde).

Et une série est une multitude avec une règle d'ordre.

Cette règle d'ordre qui régit le monde est la loi d'optimum ; raison suffisante du monde, qui explique que parmi tous les mondes possibles que Dieu a en son esprit ce soit celui qui existe.

En effet, la loi d'optimum garantit que règne dans ce monde le moindre mal.

Or cette loi de série ou loi d'optimum s'observe dans tous les états du monde et dans tous les phénomènes.

Ainsi, le monde est pleins d'étangs pleins poissons qui sont eux-mêmes pleins d'étangs et de poissons.

Cette loi de série qui permet d'expliquer le monde à partir de n'importe quelle phénomène, garantit que nous puissions atteindre l'universalité du monde malgré notre situation existentiel particulière. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. La trop fameuse formule : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles» apparaît en substance dans un ouvrage de Leibniz (16461716) qui sut mettre son génie de logicien au service de la religion : La Théodicée (1710), dont le titre exact est : Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal. La Théodicée est un ouvrage où Leibniz s'efforce de résoudre quelques problèmes classiques posés à la théologie, et qu'il énonce ainsi : « Quand il n'y aurait point de concours (le Dieu aux mauvaises actions, on ne laisserait pas de trouver de la difficulté en ce qu'il les prévoit et qu'il les permet, les pouvant empêcher par sa toute-puissance.» Comment peut-on concilier la bonté de Dieu avec l'existence du mal ? Comment peut-on concilier la liberté humaine avec la toute-puissance divine ? Le terme même de théodicée signifie « justice de Dieu » (du grec théos qui signifie « Dieu » et dikè qui signifie « justice »).

Leibniz est le premier à avoir formé ce néologisme qui devait rester dans la langue philosophique.

Mais les problèmes qu'il pose sont bien connus et Épicure (341-270 avant J.-C.) en avait déjà donné une formulation vigoureuse, qui tendait à prouver que notre conception du divin est parfaitement erronée.

Le but de Leibniz est tout autre, puisqu'il s'agit de défendre la cause de Dieu. Voltaire a eu beau jeu dans Candide (1759) de se gausser d'une formule qu'il ne comprend pas et qu'il malmène. Leibniz n'écrit pas «tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes », mais « L'on a montré que cet univers doit être effectivement meilleur que tout autre univers possible » ou encore : « Il faut dire que Dieu, entre les suites possibles de choses, infinies en nombre, a choisi la meilleure, et que par conséquent la meilleure est celle-là même qui existe en acte.» Ce qui varie de la formule voltairienne à la formule vraie de Leibniz est l'idée de pluralité.

Dieu conçoit une infinité de mondes possibles, et il choisit suivant le principe du meilleur.

Cela ne veut pas dire que Leibniz nie le mal et que nous vivons «dans le meilleur des mondes », mais que tous les autres mondes possibles, que Dieu a conçus, sans choisir de les faire exister, seraient pires.

Ce qui, avouons-le, n'est guère réjouissant, Leibniz va jusqu'à écrire : « En outre, si Dieu n'avait pas choisi la meilleure suite universelle (suite dans laquelle le péché intervient), il aurait admis quelque chose de pire que tout péché des créatures.

» Le Dieu de Leibniz n'est pas un despote, ni, comme chez Descartes, un « libre créateur des vérités éternel-les ». Dieu est en quelque sorte « assujetti » à la logique.

Si son esprit comprend et conçoit tout ce qui peut ou pourrait exister, il ne crée pas les vérités : il les comprend.

La création consiste alors à élire, parmi toutes les possibilités concevables et calculables, celle qui offre le plus de perfection, compte tenu de la limitation des créatures, de leur imperfection.

Le Dieu de Leibniz est avant tout calculateur, logicien.

Guidé par le principe du meilleur, il porte à l'existence la totalité la plus harmonieuse. Ce qui apparaît aux créatures comme une déficience, comme un mal, comme une imperfection, doit être en vérité. »

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