Aide en Philo

NIETZSCHE ET LA PHILOSOPHIE TRAGIQUE

Extrait du document

Nietzsche est né, près de Leipzig, le 15 octobre 1844. Fils de pasteur (je suis, dira-t-il plus tard, « un être humain né dans un presbytère ») il fut un enfant modèle et un écolier docile. A l'Université de Bonn — puis de Leipzig — il est enthousiasmé par les cours du philologue Ritschl. Il renonce alors à devenir pasteur à son tour. Grâce à l'appui de Ritschl qui le tient pour un « génie », il est nommé (sans thèse de doctorat ! ) à vingt-quatre ans professeur de philologie classique à Bâle. Pendant dix ans (1869-1879) il partagera son activité entre l'Université et la classe supérieure du Lycée.  Mais la véritable vocation de Nietzsche était la philosophie. Étant étudiant il feuillette par hasard chez un libraire : Le Monde comme représentation et comme volonté. Il est bouleversé par cette philosophie — comme il l'est déjà par la musique de Richard Wagner et il initie tous ses amis au système de Schopenhauer (en particulier Erwin Rhode). De Bâle il rendra visite souvent à Richard Wagner et à Cosima, tandis que dans son cours il traite — débordant largement le cadre philologique ! — des rapports de la musique et de la tragédie. C'est à cette époque qu'il écrit ses premiers livres : Homère et la philosophie classique (qui paraîtra en 1869) et surtout : l'Origine de la tragédie (publiée en 1872). De 1873 à 1876 il publiera ses Considérations inactuelles. Deux de ces volumes sont consacrés à Schopenhauer et à Wagner dont il est encore le disciple. Deux autres volumes de ces Considérations font le procès de la culture historique. La vraie culture n'est pas l'érudition morne qui se promène à pas lents parmi les tombes ; c'est celle qui préparerait les hommes non à connaître l'histoire, mais à la faire ! La vraie culture devrait déboucher sur la vie et l'action.  Mais Nietzsche est très malade. Étudiant à Leipzig il avait, (semble-t-il) contracté la syphilis. A partir de 1879 il est presque constamment malade : Migraines intenses, vue plus faible, voix très basse. Il quitte l'enseignement et l'Université de Bâle, généreusement lui accorde une retraite. Il venait de réunir en volume des aphorismes dictés à son élève Peter Gast : Humain trop humain et Le Voyageur et son ombre (1878-1879).  Nietzsche commence alors dix années de vie errante, à•travers l'Europe. A Gênes son « premier hiver » en 1881 donne naissance à Aurore. Pendant l'été 1881 il séjourne en Haute-Engadine, dans le petit village de Sils-Maria. C'est là qu'au cours d'une promenade sur les bords du lac de Silvaplana près d'un énorme rocher (sur lequel est aujourd'hui fixée une plaque qui rappelle l'événement) il a pour la première fois l'intuition du Retour Éternel (les éléments du monde étant en nombre fini, alors que le temps est infini, nous repasserons indéfiniment par les mêmes phrases, nous revivrons plus tard et encore plus tard éternellement cette vie que nous vivons à présent). De cette période d'exaltation date la composition du Gai Savoir. En 1882 Nietzsche qui souffre intensément d'un amour non partagé pour la belle Lou Salomé, se fixe à Rapallo, petit village près de Gênes et dans l'absolue solitude donne naissance à son double, Zarathoustra.   

« NIETZSCHE ET LA PHILOSOPHIE TRAGIQUE Vie et Œuvres Nietzsche est né, près de Leipzig, le 15 octobre 1844.

Fils de pasteur (je suis, dira-t-il plus tard, « un être humain né dans un presbytère ») il fut un enfant modèle et un écolier docile.

A l'Université de Bonn — puis de Leipzig — il est enthousiasmé par les cours du philologue Ritschl.

Il renonce alors à devenir pasteur à son tour.

Grâce à l'appui de Ritschl qui le tient pour un « génie », il est nommé (sans thèse de doctorat ! ) à vingt-quatre ans professeur de philologie classique à Bâle.

Pendant dix ans (1869-1879) il partagera son activité entre l'Université et la classe supérieure du Lycée. Mais la véritable vocation de Nietzsche était la philosophie.

Étant étudiant il feuillette par hasard chez un libraire : Le Monde comme représentation et comme volonté.

Il est bouleversé par cette philosophie — comme il l'est déjà par la musique de Richard Wagner et il initie tous ses amis au système de Schopenhauer (en particulier Erwin Rhode).

De Bâle il rendra visite souvent à Richard Wagner et à Cosima, tandis que dans son cours il traite — débordant largement le cadre philologique ! — des rapports de la musique et de la tragédie.

C'est à cette époque qu'il écrit ses premiers livres : Homère et la philosophie classique (qui paraîtra en 1869) et surtout : l'Origine de la tragédie (publiée en 1872).

De 1873 à 1876 il publiera ses Considérations inactuelles.

Deux de ces volumes sont consacrés à Schopenhauer et à Wagner dont il est encore le disciple.

Deux autres volumes de ces Considérations font le procès de la culture historique.

La vraie culture n'est pas l'érudition morne qui se promène à pas lents parmi les tombes ; c'est celle qui préparerait les hommes non à connaître l'histoire, mais à la faire ! La vraie culture devrait déboucher sur la vie et l'action. Mais Nietzsche est très malade.

Étudiant à Leipzig il avait, (semble-t-il) contracté la syphilis.

A partir de 1879 il est presque constamment malade : Migraines intenses, vue plus faible, voix très basse.

Il quitte l'enseignement et l'Université de Bâle, généreusement lui accorde une retraite.

Il venait de réunir en volume des aphorismes dictés à son élève Peter Gast : Humain trop humain et Le Voyageur et son ombre (1878-1879). Nietzsche commence alors dix années de vie errante, à travers l'Europe.

A Gênes son « premier hiver » en 1881 donne naissance à Aurore.

Pendant l'été 1881 il séjourne en Haute-Engadine, dans le petit village de Sils-Maria. C'est là qu'au cours d'une promenade sur les bords du lac de Silvaplana près d'un énorme rocher (sur lequel est aujourd'hui fixée une plaque qui rappelle l'événement) il a pour la première fois l'intuition du Retour Éternel (les éléments du monde étant en nombre fini, alors que le temps est infini, nous repasserons indéfiniment par les mêmes phrases, nous revivrons plus tard et encore plus tard éternellement cette vie que nous vivons à présent).

De cette période d'exaltation date la composition du Gai Savoir.

En 1882 Nietzsche qui souffre intensément d'un amour non partagé pour la belle Lou Salomé, se fixe à Rapallo, petit village près de Gênes et dans l'absolue solitude donne naissance à son double, Zarathoustra. Les ouvrages de Nietzsche n'ont à l'époque aucun succès du moins en Allemagne.

Car de Paris, Taine lui adresse des lettres admiratives et à Copenhague Brandès fait un cours sur la philosophie de Nietzsche ! Nietzsche cependant continue sa vie errante.

Il va à Nice, en Sicile.

En 1888 il est à Turin où il rédige coup sur coup des chefs-d'oeuvre : Nietzsche contre Wagner, le Crépuscule des Idoles, l'Antéchrist, et en trois semaines une sorte d'auto-portrait intellectuel, une récapitulation de toute son oeuvre, Ecce homo.

Cet ouvrage qui par l'éclat du style, la puissance incomparable des formules, est peut-être, comme dit Landsberg « son oeuvre la plus parfaite » porte cependant déjà les marques évidentes de la folie : Les titres des chapitres (« Pourquoi je suis si sage », « Pourquoi j'en sais si long », « Pourquoi je suis une fatalité») témoignent d'un orgueil délirant (mais conscient : « Ce livre dans lequel je m'exprime pour la première fois dans le ton de ceux qui gouvernent le monde » écrit Nietzsche).

On n'osera le publier qu'au XXe siècle ! Sur le manuscrit l'écriture tremblée est un symptôme typique de la maladie dans laquelle Nietzsche va sombrer : la paralysie générale — qui est l'atteinte du cerveau par la syphilis.

En effet en janvier 1889 il est frappé d'une attaque de paralysie accompagnée des propos les plus délirants.

Après quelques séjours en hôpital psychiatrique il est recueilli par sa mère, puis par sa soeur qui le garde auprès d'elle à Weimar.

Il évolue progressivement vers la démence et la paralysie complète.

Par les beaux jours d'été, les oiseaux entraient par la fenêtre de sa chambre et se posaient sur son corps immobile.

Il meurt paisiblement le 25 août 1900. Nietzsche, philosophe trahi La lecture patiente et complète de Nietzsche, même en traduction française (nous pensons aux admirables traductions d'Henri Albert ou d'Alexandre Vialatte) suffit à écarter les interprétations monstrueuses qui voudraient faire de ce grand philosophe (un des plus grands penseurs de toute l'histoire) le précurseur du pangermanisme hitlérien ou du racisme antisémite ! Ennemi acharné du nationalisme (cette « névrose de l'Europe du XIXe siècle ») Nietzsche pousse jusqu'à la caricature sa haine des Allemands qui « ont mis à la place de la culture la folie politique et nationale » qui ont « extirpé l'esprit au bénéfice de l'Empire », qui ne savent qu' « obéir avec lourdeur », disciplinés comme « un chiffre tapi dans un nombre » qui ne sont que des balourds, des buveurs de bière, etc...

A la philosophie allemande pour laquelle « la clarté est une objection » Nietzsche préfère la culture française (aussi bien Pascal que Voltaire ou Stendhal) qui est toute « pétulance ».

Il est vrai qu'il admira longtemps Schopenhauer, mais « il ne fut allemand que par accident comme je le suis moi-même ».

Il se sépara de Wagner à cause du nationalisme et de l'antisémitisme des milieux wagnériens. Pour Nietzsche en effet les deux grandes « bêtises allemandes » sont déjà à son époque « la bêtise antifrançaise et la bêtise antijuive ».

La soeur de Nietzsche, Lisbeth, avait épousé un agitateur antisémite, ce que Nietzsche ne lui pardonna jamais (voir son admirable lettre du 26 décembre 1887).

La vérité est que Nietzsche est un philosémite convaincu.

(«Les juifs, un peuple à qui l'on doit l'homme le plus digne d'amour, Jésus, le sage le plus intègre, Spinoza » Humain trop humain.

« Je hais ces antisémites qui roulent des yeux blancs » Généalogie de la morale.

« Le génie juif Heine et Offenbach, véritable délivrance après les musiciens dégénérés du romantisme allemand » (Volonté de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles