NÉCESSITÉ SOCIALE DE LA RELIGION ?

« NÉCESSITÉ SOCIALE DE LA RELIGION 1.

La société religieuse est naturelle à l'homme.

— L'homme en effet a envers Dieu des devoirs, qui sont les premiers de ses devoirs et qu'il ne peut bien remplir qu'autant qu'il est membre d'une société religieuse. Celle-ci a pour objet le culte extérieur, la prière publique, comme aussi la perfection morale des hommes, et finalement leur salut éternel.

Alors même qu'il n'y aurait pas eu de révélation et de religion surnaturelle, les hommes auraient dû se grouper en un corps religieux plus ou moins distinct du corps politique. Le culte que les hommes sont tenus de rendre à Dieu n'est donc pas seulement un devoir personnel et privé, mais encore un devoir proprement social, c'est-à-dire tel que les chefs de la société civile soient tenus d'y participer en leur qualité même de chefs, afin de remplir, au nom de la société qu'ils représentent et personnifient, le devoir qui incombe à celle-ci de rendre à Dieu un hommage de louange et d'action de grâces et de solliciter ses bienfaits. 2.

La société religieuse est une vraie société.

— Nous parlons de la société religieuse par excellence, qui est l'Église catholique.

Cette société est une vraie société, composée d'hommes et non de purs esprits, elle est extérieure, visible et parfaite, car elle a tous les pouvoirs essentiels d'une société complète: pouvoirs de légiférer.

d'administrer et de juger, et tous les organes requis pour l'exercice régulier et plein de ces pouvoirs, c'est-à-dire un ordre hiérarchique de chefs, institué par Dieu, et soumis à l'autorité souveraine et universelle du Pape, vicaire du Christ sur la terre. 3.

Indépendance du pouvoir religieux.

— L'indépendance du pouvoir religieux découle de la nature même de ce pouvoir.

Par sa fin propre, il est supérieur à tous les pouvoirs civils : aussi ne peut-il, dans le domaine qui est exclusivement le sien, dépendre d'aucune façon de l'autorité politique.

— Par suite, la société religieuse peut, en toute liberté, enseigner, instituer des ordres et des congrégations, posséder les biens temporels nécessaires à l'exercice du culte et à ses autres fonctions sociale.. »