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La religion peut-elle se définir par sa fonction sociale ?

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« Le terme religion vient du verbe latin "religare", qui signifie "relier" ou "religere" rassembler.

Ces deux pistes étymologiques renvoient à un double aspect de la religion : à la fois piété qui relie les hommes à la divinité et pratique rituelle, institutionnalisée.

D'un côte donc le sentiment religieux et de l'autres des pratiques sociales.

Mais si la religion est liaison avec le Divin, cela veut-il dire qu'elle est aussi liaison entre les hommes? La religion joue t-elle un rôle dans la société, la vie des groupes humains? Mais son but premier n'est-il pas à trouver dans une "transcendance"( caractère de ce qui est d'une nature supérieure, différente et séparée du monde sensible tel que nous le connaissons) I La religion comme lien avec le divin sépare les hommes Pour Rousseau, dans Du contrat social, la religion tend à détruire tout lien social.

Il affirme ne rien connaître " de plus contraire à l'esprit social." En effet, en détachant les hommes de tout ce qui est terrestre, elle rend inutiles les sociétés particulières, civiles.

La religion en détruisant tout intérêt particulier; les hommes n'ont plus de désirs, d'ambitions et donc perdent tout esprit civique. " Une société de vrais chrétiens ne serait plus une société d'hommes." II La religion comme résultat de l'aliénation sociale de l'homme Pourtant la religion est une pratique communautaire, institutionnalisée.

Ainsi Durkheim dans sa définition de la religion indique bien qu'elle unit "en une même communauté morale, appelé Eglise, tous ceux qui y adhèrent." De plus, la religion peut être considéré comme le produit de la société. Pour Marx, l'homme, c'est avant tout "le monde de l'homme", "la société".

L'essence de l'homme" dans sa réalité, est l'ensemble des rapports sociaux." Et dans cet esprit, "L'esprit religieux est lui-même un produit social." En effet, la foi religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme.

" La religion est le soupir de la créature opprimée".

Aliéné économiquement, exploité socialement, l'homme se réfugie dans un monde imaginaire.

C'est pourquoi Marx critique la religion parce que lutter contre la religion, c'est lutter contre le monde de l'exploitation des ouvriers.

La religion est donc un outil des puissants pour maintenir les hommes dans leurs chaînés, sans qu'ils aient le désir de se révolter. Dans une même optique, Freud montre dans L'avenir d'une illusion, que les exigences répressives entrent en conflits avec les désirs de l'homme.

La religion a une fonction consolante parce qu'elle offre la pensée d'un au-delà où tous nos désirs seront satisfaits. III La religion comme besoin de transcendance et élan vers le sacré Pourtant on est forcé de constater que la religion est présente dans toutes les sociétés, même les plus primitives et les moins "développées".

La religion semble plutôt être issue d'un besoin fondamentalement humain, besoin que l'on peut appeler besoin du "sacré". "C'est du sacré que le croyant attend tout secours et toute réussite." R.

Caillois, L'homme et le sacré L'esprit humain a en effet besoin, de croire qu'il existe un réel irréductible qui fonde notre monde naturel. La religion, nous dit Durkheim est un système de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées.

Tout religion est administration du sacré, elle repose sur une distinction du sacré et du profane. L'étymologie de profane veut dire ce qui est à l'extérieur du temple, du lieu consacré.

Le sacré appartient comme nous l'avons dit à un ordre de choses séparé, réservé et inviolable.

Elle est une qualité mystérieuse qu'apporte une grâce et qui est source de toute efficacité. Ainsi, quand Nietzsche dit :" Dieu est mort", il veut dire que toute transcendance, toutes valeurs supérieures, ont disparu. Mais un monde dépourvu de tout sentiment religieux est peu probable. Ainsi, la religion dans sa fonction de relier l'homme au divin, en le détachant du monde sensible et de ses jouissances, extrait l'individu de la société et le sépare des autres hommes.

Sans passions pour notre intérêt dans le monde, il n'y a pas d'intérêt social.

Mais pourtant pour Marx et Freud, tout sentiment religieux est croyance, illusion des individus pour échapper à la misère ou aux interdits de toute société.

La religion pour Marx, n'est qu'un outil dans les mains des patrons pour exploiter les ouvriers. Mais réduire toute religion a son caractère social, c'est oublier son principal aspect, qui est appel, élan vers le sacré, vers un monde séparé du notre et qui lui donne tout son sens. Si dans notre société, beaucoup sont athées, cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus de sentiment religieux.

Beaucoup de philosophes du XXème siècle ont en effet, chercher la transcendance dans un autre principe que dans Dieu, dans Autrui par exemple pour Levinas.. »

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