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Ne fait-on son devoir que par crainte du regard d'autrui ?

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« Termes du sujet: DEVOIR: 1) O bligation morale, opposée à obligation juridique; le devoir est une obligation interne au sujet, l'obligation juridique une obligation externe (une contrainte). 2) Le problème sous-jacent consistant à trouver le fondement de cette obligation, Kant fera du devoir un absolu: "Le devoir est la nécessité d'accomplir l'action par pur respect pour la loi." 3) Un devoir: tout ce qui correspond à une obligation morale. Les enjeux du sujet 1 A nalysez la relation entre l'être humain et son devoir et l'opposition ou la contradiction avec le rôle joué ici par une autre personne. 2 Se conduire moralement implique presque obligatoirement la présence d'autrui.

Donnez des exemples des différents types de rapports qui peuvent exister entre les hommes. 3 D'un côté, faire son devoir implique qu'on tienne compte d'autrui.

De l'autre, il ne faudrait pas faire son devoir seulement par crainte du regard d'autrui. Tentez de préciser quelle serait la «bonne» attitude. Pour construire une problématique 4 Le sujet exprime un doute ou un soupçon.

Établissez dans quelle situation on peut être amené à tenir cette position et qualifiez-la philosophiquement si on l'étend à toute l'humanité. 5 Pourquoi dit-on « son » devoir, alors que, la plupart du temps, il s'impose à tout être humain et donc ne semble pas personnel ? 6 A nalysez la notion de regard, et indiquez de quelle façon elle pèse sur la personne. 7 « A u t r u i » désigne tout homme autre que nous-même.

Mais quels sont les êtres dont le regard nous importe le plus ? Et ceux dont il nous importe le moins ? 8 Obéir, est-ce forcément faire son devoir ? Montrez que le regard des autres peut conduire parfois à agir d'une façon tout à fait contraire au devoir. 9 Une obligation à laquelle on se plie par crainte du regard d'autrui est-elle véritablement un devoir, au sens philosophique strict ? Sinon, de quelle nature est cette limitation de la liberté ? 10 Montrez qu'il peut être normal que le jugement d'autrui joue un rôle contraignant à certaines étapes de la vie, ou bien lorsque le refus de faire son devoir peut conduire à des actes graves. CITATIONS: « Ma chute originelle c'est l'existence de l'autre.

» Sartre, L'Être et le Néant, 1943. Garcin : « Pas besoin de gril, l'enfer, c'est les A utres.

» Sartre, Huis clos, 1944. « La pitié est une espèce de tristesse mêlée d'amour ou de bonne volonté envers ceux à qui nous voyons souffrir quelque mal duquel nous les estimons indignes.

» Descartes, Les Passions de l'âme, 1649. « Il est doux, quand la vaste mer est soulevée par les vents, d'assister du rivage à la détresse d'autrui ; non qu'on trouve si grand plaisir à regarder souffrir; mais on se plaît à voir quels maux vous épargnent.

» Lucrèce, De la Nature, 1er s.

av.

J.-C. « La pitié est un sentiment naturel qui, modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce.

» Rousseau, Sur l'origine de l'inégalité, 1755. « C hacun se croit seul en enfer et c'est cela l'enfer.

» René Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque, 1961. « A utrui comme autrui se révèle dans le "Tu ne commettras pas de meurtre" inscrit sur son visage.

» Levinas, Totalité et Infini, 1961. Pour Levinas, la rencontre d'autrui, vécue dans le face à face avec le visage de l'autre, constitue la relation éthique primordiale.

Parce que ce visage s'offre à moi dans le plus total dénuement, il est d'une certaine façon une invitation à la violence ; « en même temps, ajoute Levinas, le visage est ce qui nous interdit de tuer ». « Si le regard pouvait tuer, si le regard pouvait féconder, la rue serait pleine de cadavres et de femmes grosses.

» Valéry, Quel Tel, 1941. « Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785. « P ar respect pour la loi » : une action accomplie en conformité apparente avec le devoir n'est pas nécessairement une action morale ; pour qu'elle le soit, il faut qu'elle ait été accomplie par devoir, c'est-à-dire par pur respect de la loi morale. « C elui qui sauve un de ses semblables en danger de se noyer accomplit une action moralement bonne, que son motif d'action soit le devoir ou l'espoir d'être payé de sa peine.

» John Stuart Mill, L'Utilitarisme, 1861. « Devoir ! mot grand et sublime, [...] ou trouver la racine de ta noble lige [...] ? C e ne peut être rien de moins que ce qui élève l'homme au-dessus de luimême.

» Kant, Critique de la raison pratique, 1788. « Il n'y a donc qu'un impératif catégorique, et c'est celui-ci : A gis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785. L'impératif kantien désigne un commandement de la raison pratique.

Il est hypothétique quand il indique simplement les moyens d'atteindre un objectif extérieur (si tu veux ceci, fais cela) ; il est catégorique quand il ordonne absolument et sans condition. « L'obéissance au devoir est une résistance à soi-même.

» Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion, 1932.. »

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