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Mémoire et vérité

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« Termes du sujet: MÉMOIRE: 1.

— Faculté de se souvenir ; ensemble des fonctions psychiques par lesquelles nous pouvons nous représenter le passé comme passé ; BERGSON distingue la mémoire-habitude qui naît de la répétition d'une action et s'inscrit dans le corps, de la mémoire-souvenir qui, coextensive à la conscience, en retient tous les états au fur et à mesure qu'ils se produisent.

2.

— Faculté gén.

de conserver de l'information.

3.

— Au sens concret, désigne tout ce qui est capable de conserver de l'information, et, en part., les organes des ordinateurs ayant cette fonction. VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Le vrai est consigné dans la mémoire Dans Les Maîtres de vérité, le sociologue Marcel Detienne montre que la représentation que se fait l'homme de la vérité change en même temps que la vie matérielle, sociale et spirituelle.

Dans notre « civilisation scientifique », l'idée de vérité « appelle aussitôt celles d'objectivité, de communicabilité, d'unité ».

Elle est aussi inséparable des idées de démonstration, de vérification, d'expérimentation.

Or, dans la Grèce archaïque par exemple, à une époque où la civilisation est fondée non sur l'écriture mais sur les traditions orales, la « Vérité » tient « une tout autre place » que dans notre système actuel de pensée.

La Vérité se dit alors Alétheia, elle est une Vérité « assertorique » que nul ne conteste ou ne démontre : « Alétheia n'est pas l'accord de la proposition et de son objet, pas davantage l'accord d'un jugement avec les autres jugements, elle ne s'oppose pas au "mensonge", il n'y a pas le "vrai" en face du "faux".

La seule opposition significative est celle d'Alétheia et de Léthé » (Les Maîtres de vérité).

A-létheia signifie non-oubli.

Léthé, dans la mythologie grecque, était le fleuve des Enfers.

En buvant de ses eaux, les âmes des morts oubliaient le passé.

C'est donc la mémoire qui définit le mieux la Vérité. La mémoire est le souvenir du temps primordial de la création Véritablement « sacralisée », la mémoire est alors élevée au rang d'une divinité.

Elle est te souvenir du temps primordial de ta création.

Or ce temps n'est pas passé, disparu, mais il est là.

La mémoire est donc ce qui permet « d'entrer en contact avec l'autre monde », de « déchiffrer l'invisible », elle est « une omniscience de caractère divinatoire », elle se définit comme le savoir de « ce qui est, ce qui sera, ce qui fut ».

La mémoire est donc une accession directe à la Vérité.

Ainsi, par exemple, le poète Hésiode est « l'inspiré des Muses », son chant est « l'hymne merveilleux que les déesses lui ont fait entendre », ce beau chant raconte les premières origines, c'est-àdire la Vérité.

Aussi, « comme le devin-prophète », Hésiode peut-il se vanter de révéler les « desseins de Zeus ».

La Vérité est donc, à cette époque, consignée dans la mémoire et celle-ci est dévolue au poète inspiré, au devin, au roi de justice, c'est-à-dire à des « maîtres de vérité ». A.

Le vrai est consigné dans la mémoire Dans Les maîtres de vérité, le sociologue de la religion Marcel Detienne montre que la représentation que se fait l'homme de la vérité change en même temps que la vie matérielle, sociale et spirituelle.

Dans notre « civilisation scientifique » l'idée de vérité « appelle aussitôt celles d'objectivité, de communicabilité, d'unité ».

Elle est aussi inséparable des idées de démonstration, de vérification, d'expérimentation.

Or, dans la Grèce archaïque, par exemple, entre le XIIe et le Xe siècle av.

J.-C., à une époque où la civilisation est fondée non sur l'écriture mais sur les traditions orales, la « Vérité » tient « une tout autre place » que dans notre système actuel de pensée.

La Vérité se dit alors Alétheia, elle est une « Vérité » « assertorique » que nul ne conteste ou ne démontre : «Alétheia n'est pas l'accord de la proposition et de son objet, pas davantage l'accord d'un jugement avec les autres jugements, elle ne s'oppose pas au « mensonge »; il n'y a pas le « vrai» en face du « faux ».

La seule opposition significative est celle d'Alétheia et de Léthé. A-Létheia signifie non-oubli.

C'est donc la mémoire qui définit le mieux la Vérité.

Véritablement « sacralisée », la mémoire est alors élevée au rang d'une divinité.

Seuls quelques initiés, « des groupements d'hommes organisés en confréries », les « poètes », les « devins », les « rois de justice », ont le privilège de la posséder et la charge de la conserver.

Mais cette mémoire n'est pas le pouvoir de se remémorer un passé temporel, elle n'est que le souvenir du temps primordial de la création.

Or ce temps n'est pas passé, disparu, mais il est là : « Le passé est partie intégrante du cosmos, l'explorer c'est découvrir ce qui se dissimule dans les profondeurs de l'être.

L'histoire que chante la mémoire est un déchiffrement de l'invisible, une géographie du surnaturel'.

» La mémoire est donc, selon Detienne, ce qui permet « d'entrer en contact avec l'autre monde », de « déchiffrer l'invisible », elle est «une omniscience de caractère divinatoire », elle se définit comme le savoir de « ce qui est, ce. »

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