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L'ordre du monde

Publié le 28/11/2022

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« Philosophie : L’ordre du monde Ccl : représentation, but à atteindre.

Réponse : exemple de ce que donnerait un monde communiste. Le désordre, la démesure ne peut pas faire monde → «un tel homme ne peut être aimé ni des autres hommes ni des dieux, c’est un être associable et sans association, point d’amitié » un ordre = que tout suit ≠ de l’ordre dans le monde, des ordres L’ordre : relation intelligible (compris par l’intelligence), rationalité, logique disposition, succession régulière, organisé autorité «un ordre » satisfait l’esprit, semble la meilleure possible → apaisement absence de trouble la meilleure organisation possible Monde : «ensemble de tout ce qui existe » → totalité englobante, exclusif de tout autre monde Différence avec le tout → sous-entend l’ordre. « le monde ouvrier » → sous-entend son organisation nécessité d’un lien «l’absolue totalité de l’ensemble globale des choses existantes » Kant, critique de la raison pure Eutopia écrit par Camille Leboulanger est un roman utopique qui présente un monde bon et harmonieux constitué d’individus raisonnables et heureux : un monde parfaitement ordonné.

Mais cette représentation est-elle seulement une utopie ou bien un tel ordre du monde existe-t-il réellement? Y-a-t’il un sens à parler de «l’ordre du monde» ? C’est exactement ce que le sujet nous invite à interroger.

Il semble a priori évident qu’il y a un ordre au monde, c’est-à-dire une organisation, une régularité qui serait la meilleure possible.

En effet nous faisons chaque jour l’expérience de cette organisation: le soleil se lève le matin et se couche le soir.

Cet ordre semble être nécessaire puisque sans lui le monde ne serait pas monde.

En effet nous ne pouvons pas nous contenter de définir le monde comme l’ensemble des choses qui existent sinon nous ne le distinguons pas du «tout».

Le concept de monde implique un lien entre les choses.

Parler de «monde ouvrier» par exemple c’est bien en effet sous-entendre son organisation. L’ordre du monde semble aussi nécessaire car si il était toujours absolument muable et désordonné on ne pourrait ni le reconnaître ni le nommer.

Ainsi l’ordre du monde semble non seulement exister mais surtout être nécessaire.

Il apparaît aussi comme bon puisqu’il donne un sens au monde: il lui donne une finalité (qui est la réalisation de cet ordre).

D’ailleurs l’homme ressent devant une chose ordonnée une certaine satisfaction, un certain apaisement.

Pourtant nous ne pouvons pas prédire l’avenir du monde.

Il ne semble pas avoir de destinée nécessaire.

Au contraire si une machine suit un certain ordre nous pouvons prédire ses actions futures.

Mais l’avenir du monde semble beaucoup plus hasardeux qu’une machine.

D’ailleurs dans notre vie nous faisons certes l’expérience de la régularité du monde mais aussi du hasard.

Dès lors il apparaît illégitime de mettre en avant l’ordre du monde en dépit de son caractère hasardeux et désordonné qui est au moins autant présent dans la réalité.

D’ailleurs après la révolution scientifique du XVIIe siècle le monde est pensé comme le fruit du hasard.

Dès lors il semble difficile de reconnaître un ordre et un sens au monde. Nous examinerons dans un premier temps l’existence a priori évidente de l’ordre du monde, avant de montrer qu’il est davantage hasard et désordre.

Enfin nous résoudrons l’aporie en expliquant pourquoi l’homme a la sensation d’un ordre du monde. Il semble donc exister un ordre du monde qui lui donnerait un sens. En effet cet ordre paraît évident et naturel.

Nous faisons tous les jours l’expérience de cette organisation : le soleil se lève le matin et se couche le soir.

Cette régularité est d’ailleurs la base des sciences.

Si nous faisons l’hypothèse d’un monde héraclitéen c’est-à-dire toujours mouvant et désordonné la connaissance ne serait pas possible car il faudrait toujours ré-apprendre les choses du monde.

D’ailleurs le langage non plus ne serait pas possible puisque pour qu’un mot existe il faut qu’il désigne une chose qui ne change pas.

Dans un monde fait de chaos, le langage et donc la pensée également ne serait pas possible donc l’homme, dans ce qu’il y a de spécifiquement humain, n’existerait pas.

C’est le sens de la pensée de Platon quand il écrit : «Si le moi et les choses étaient toujours dissemblables à eux-mêmes il n’y aurait ni sujet pour connaître ni objet pour être connu ». En ce sens l’ordre du monde existe puisque nous faisons l’expérience d’une régularité qui nous permet de penser.

Chaque chose a une place et donc une destinée dans le monde.

Par exemple les abeilles butinent et permettent la dispersion des plantes qui seront elles-mêmes mangées par des animaux.

Aristote, et la pensée grecque en générale, pense le monde comme un cosmos c’est-à-dire un monde clos et ordonné.

Pour lui le monde est hiérarchisé : il distingue par exemple le monde supralunaire (composé des astres) et le monde sublunaire.

Dans ce dernier les choses tendraient toutes à rejoindre leur place.

En effet il conçoit le mouvement comme un processus, le «passage de la forme en puissance à la forme en acte ».

Ainsi chaque chose aurait une destinée : la pierre serait destiné à tomber, l’embryon a devenir un homme.

Le monde tendrait donc au repos, à l’harmonie, à l’absence de trouble, à l’ataraxie. Ainsi il existerait un ordre naturel au monde.

Si cet ordre est naturel alors il existe indépendamment de l’homme.

Ce dernier ne peut pas le changer.

L’homme effectivement ne peut pas échapper à la mort par exemple.

L’ordre du monde apparaît alors comme immuable.

C’est le sens de la phrase de Descartes : «Mieux vaut changer ses désirs que l’ordre du monde ».

Il invite l’homme à ne pas tenter de résister à l’ordre du monde et de renoncer à ses désirs si ceux-ci sont absolument contraire à cet ordre et donc impossibles à réaliser.

C’est les stoïciens qui fondent les premiers cette thèse.

Pour eux le monde est un vivant animé par un même élan : le pneuma divin. Marc-Aurèle écrit dans ses Pensées pour moi-même : «représentes toi sans cesse le monde comme un être unique ayant une substance unique et une âme unique, considères […] comment tout agis par sa seule impulsion ».

Ainsi le monde est un enchaînement harmonieux de causes.

Les stoïciens invitent donc les hommes à vivre conformément à la nature car toute chose est saine et se produit selon son destin.

Par exemple un homme malade, après avoir tenté de se soigner et s’il n’existe plus d’espoir de guérison devrait accepter son destin puisqu’il est dans l’ordre naturel des choses.

Pour les stoïciens cela ne débouche pas sur une fatalité mais sur la décision d’acquiescer librement à cet ordre universel.

Cette thèse a un enjeu éthique qui repose sur la disparition de la frustration au profit de l’ataraxie.

Ainsi l’ordre du monde serait indépendant de l’homme voire transcendant à l’homme. En effet ce dernier est soumit à cet ordre (nécessité de la mort par exemple).

D’ailleurs la notion d’ordre implique une certaine autorité : c’est le maître qui donne un ordre à son élève et non l’inverse. Ainsi il y aurait un ordre indépendant de l’homme donc un ordre nécessaire et absolu.

Alors il y aurait bien seulement un ordre possible au monde et le meilleur ordre possible.

Dans Le Timée, Platon propose une explication de la genèse du monde qu’il conçoit comme cosmos.

Dans celle-ci c’est le démiurge (qui est bon) qui engendre le cosmos (qui est donc bon aussi).

Chez Platon l’idée de bien est confondu avec l’idée d’harmonie et d’ordre.

Ainsi le cosmos est bon parce qu’il est ordonné et est ordonné parce qu’il est bon.

Dans sa pensée Platon distingue l’Idée (qui se rapproche de l’essence) des choses (qui sont des formes différentes que prend l’Idée).

Il peut y avoir plusieurs formes mais seulement une Idée.

Ainsi lorsque le démiurge fonde le cosmos (l’ordre) il fonde en même temps le bien.

Ainsi l’ordre du monde ne peut être autrement puisqu’il n’existe qu’une Idée de bien.

Cela explique pourquoi il n’y a qu’un ordre du monde qui est à la fois nécessaire et le meilleur possible.

Cette conception du monde comme ordre parfait donne un sens au monde mais aussi à la vie des hommes.

Platon écrit en effet : « si un dieu a pour nous inventé le présent de la vue afin que contemplant au ciel les révolutions de l’intelligence nous en fassions application au circuit que parcourent en nous les opérations de la pensée ».

Brague complète : «c’est l’imitation de l’ordre préexistant des réalités non-humaines, physiques qui va aider l’homme à atteindre la plénitude de son humanité ».

Ainsi l’homme aurait aussi sa place le monde : celle de contempler et d’imiter l’ordre autotélique de la nature c’est-à-dire vivre en harmonie avec elle et se tourner vers une vie de réflexion. Nous avons donc démontré qu’il semblait exister un ordre du monde naturel, nécessaire, unique et indépendant de l’homme.

Cet ordre semblerait être le meilleur possible et donner un sens au monde et à la vie humaine. Cette pensée présuppose donc un ordre du monde immuable.

Pourtant nous ne pouvons pas prédire l’avenir du monde de manière certaine.

C’est bien la preuve qu’il y a du hasard dans le monde.

Au contraire si une machine suit un certain ordre on peut prédire ses actions à venir puisque cet ordre sera toujours le même, il n’y a pas de hasard.

D’ailleurs il n’y a peut-être pas de sens à penser un ordre immuable du monde.

Par exemple le cycle des saisons a changé, il semble aujourd’hui déréglé à cause du réchauffement climatique (eu Europe par exemple il neige beaucoup moins en hiver qu’il y a quelques décennies).

Peut-être confondons nous régularité (à plus ou moins long terme) et ordre.

En effet penser que la régularité est synonyme de finalité, de sens n’est pas évident.

On peut penser une chose régulière mais dépourvu de sens.

Ainsi il y a certes une certaine régularité dans le monde mais aussi du hasard dont nous faisons l’expérience chaque jour : hasard d’une rencontre par exemple.

Après le révolution scientifique du XVIIe siècle la conception du monde comme fruit du hasard s’impose et s’accompagne de la conception de l’univers comme infini.

Dès lors il semble difficile de reconnaître un ordre au monde qui soit universelle et sensé. Ainsi nous faisons également l’expérience d’un monde hasardeux.

Par exemple les naissances sont des phénomènes qui laissent une grande place au hasard : tant au niveau de la fécondation de l’ovaire qu’au niveau des caractéristiques du nouveau-né.

A une époque où le monde est largement pensé comme cosmos notamment chez les Grecs, les épicuriens rejettent l’idée d’un finalisme du monde.

Le monde serait davantage le fruit d’une rencontre heureuse des atomes, Lucrère écrit : «à force d’essayer tous les mouvements et les liaisons ils en viennent enfin à des agencements ».

En effet pour eux, la connaissance du monde ne nous conduit pas à reconnaître une puissance organisatrice du monde.

Ainsi le monde n’aurait.... »

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