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L'opposition de la matière et de l'esprit est-elle une évidence du sens commun ?

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« Définition des termes du sujet: ÉVIDENCE : Ce qui s'impose immédiatement à l'esprit, avec une vérité dont on ne peut pas douter.

Qu'elle soit naïve (dans l'opinion) ou non (dans la connaissance rationnelle), l'évidence est une expérience subjective. COMMUN (adj.) 1.

— Qui appartient à plusieurs (opposé à singulier, propre).

2.

— Sens commun : a) Faculté qui permet soit de saisir les données sensibles tombant sous plusieurs sens (le mouvement), soit d'unifier les données des cinq sens.

b) Faculté de connaître présente en chacun (bon sens) opposée à raison scientifique.

3.

— Notions communes : idées générales ; pour EUCLIDE, il s'agit des axiomes et principes rationnels. MATIÈRE: * Ce en quoi les choses sont faites, par opposition à la forme. * En logique (matière d'un raisonnement) : ce qu'énoncent les termes d'un raisonnement, indépendamment des relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres (contraire : forme).

* Chez Aristote, ce qui est susceptible de recevoir une forme.

* En sciences, les éléments constitutifs de la réalité physique (atomes, molécules, etc.). ESPRIT: Du latin spiritus, «souffle» (qui anime la matière). * Dans la langue religieuse (le Saint-Esprit), le souffle ou le principe divin. * Par opposition au corps : principe individuel de la pensée, conscience. * Par opposition à la matière : le monde de la pensée, la réalité spirituelle. * Chez Hegel, l'Esprit (avec une majuscule) est le principe rationnel qui gouverne le monde. COMMUN (adj.) 1.

— Qui appartient à plusieurs (opposé à singulier, propre).

2.

— Sens commun : a) Faculté qui permet soit de saisir les données sensibles tombant sous plusieurs sens (le mouvement), soit d'unifier les données des cinq sens.

b) Faculté de connaître présente en chacun (bon sens) opposée à raison scientifique.

3.

— Notions communes (Ant.) : idées générales ; pour EUCLIDE, il s'agit des axiomes et principes rationnels. Les connaissances scientifiques portent sur la réalité en tant qu'elle est susceptible d'être directement ou indirectement observée.

Mais il s'en faut qu'on puisse assimiler l'approche rationnelle et scientifique de la réalité aux observations de l'expérience ordinaire.

S'il est reçu de distinguer entre réalité matérielle et réalité de l'esprit ou réalité mentale, les données immédiates de l'expérience commune ne sont pas forcément transposables directement en intuitions philosophiques ou en connaissance scientifique : une rupture critique avec l'expérience naïve est toujours nécessaire si l'on veut aborder scientifiquement la distinction entre la matière et l'esprit.

Il y a sans doute une grande distance entre l'atome envisagé comme principe d'une philosophie (texte 1) et celui qu'étudie le physicien (texte 2, texte 3). Pourtant, rien ne semble plus clair que la distinction entre un cadavre ou une statue qui, bien qu'ayant chacun quelque ressemblance avec un homme, ne pensent pas, et celles d'un homme qui pense, fût-ce un homme doué de peu d'esprit.

Mais comme la science est dépassement des données immédiates du sens commun, elle ne saurait s'en tenir à ces évidences premières. TEXTE 1 EPICURE, Lettre à Hérodote (Ille siècle av.

J.-C.) L'atomisme antique, précurseur de ce qu'à partir du XVlle s., on a appelé le matérialisme, est une doctrine défendue, au Ve s.

av.

J.-C., par Démocrite et, au tournant du IVe s.

et du Ve s.

av.

J.-C., par Épicure. "Comprenons donc que l'âme est un corps subtil répandu dans toute l'étendue de l'agrégat, l'organisme ; qu'elle ressemble beaucoup à un souffle mêlé d'une certaine quantité de chaleur ; que, quant à ses parties, elles l'emportent de beaucoup en subtilité sur le souffle et la chaleur mêmes ; enfin, que grâce à cela, elle est plus intimement unie à tout le reste de l'agrégat.

[...] Il faut aussi se représenter ce qu'est l'incorporéité attribuée à l'âme, car on pourrait en venir à croire que le mot désigne quelque chose de proprement incorporel. On ne peut rien concevoir de proprement incorporel que le vide.

Mais le vide ne peut ni agir ni pâtir : il ne fait que permettre aux corps de se mouvoir à travers lui.

Par conséquent, ceux qui disent que l'âme est au sens propre un être incorporel prononcent des paroles vaines.

Si elle était incorporelle, en effet, elle ne pourrait agir ni pâtir, or nous voyons avec évidence que ces deux accidents sont réellement éprouvés par l'âme.

Telles sont nos doctrines sur la nature de l'âme.". »

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