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Locke: Le droit de propriété est-il une entrave à la vie en société ?

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La raison pour laquelle les hommes entrent en société, c'est qu'ils veulent sauvegarder leur propriété ; la fin qu'ils se proposent lorsqu'ils choisissent et habilitent un pouvoir législatif, c'est de faire adopter des lois et établir des règles, qui servent de protection et de clôture à la propriété dans la société entière, de façon que chaque élément, ou chaque membre de celle-ci, détienne seulement un pouvoir limité et une autorité tempérée. En aucun cas, on ne saurait imaginer que la société veuille habiliter le pouvoir législatif à détruire l'objet même que chacun se proposait de sauvegarder quand il s'est joint à elle et que le peuple avait en vue quand il s'est donné des législateurs de son choix ; chaque fois que les législateurs tentent de saisir et de détruire les biens du peuple, ou de le réduire à l'esclavage d'un pouvoir arbitraire, ils entrent en guerre contre lui ; dès lors, il est dispensé d'obéir et il n'a plus qu'à se fier au remède que Dieu a donné à tous les hommes contre la force et la violence. Aussi, dès que le pouvoir législatif transgresse cette règle fondamentale de la société, dès que l'ambition, la peur, la folie, ou la corruption, l'incitent à essayer, soit de saisir lui-même une puissance qui le rende absolument maître de la vie des sujets, de leurs libertés et de leurs patrimoines, soit de placer une telle puissance entre les mains d'un tiers, cet abus de confiance le fait déchoir des fonctions d'autorité dont le peuple l'avait chargé à des fins absolument opposées ; le pouvoir fait retour au peuple, qui a le droit de reprendre sa liberté originelle et d'établir telle législature nouvelle que bon lui semble pour assurer sa sûreté et sa sécurité, qui sont la fin qu'il poursuit dans l'état social. Ce que je viens de dire du pouvoir législatif en général s'applique aussi à l'exécuteur suprême; il est chargé d'une double mission, celle de participer à l'activité législative et celle d'assurer l'exécution suprême des lois ; il faillit à l'un et à l'autre devoir, s'il tente d'ériger l'arbitraire de sa volonté personnelle en loi de la société.

« Locke: La raison pour laquelle les hommes entrent en société, c'est qu'ils veulent sauvegarder leur propriété ; la fin qu'ils se proposent lorsqu'ils choisissent et habilitent un pouvoir législatif, c'est de faire adopter des lois et établir des règles, qui servent de protection et de clôture à la propriété dans la société entière, de façon que chaque élément, ou chaque membre de celle-ci, détienne seulement un pouvoir limité et une autorité tempérée.

En aucun cas, on ne saurait imaginer que la société veuille habiliter le pouvoir législatif à détruire l'objet même que chacun se proposait de sauvegarder quand il s'est joint à elle et que le peuple avait en vue quand il s'est donné des législateurs de son choix ; chaque fois que les législateurs tentent de saisir et de détruire les biens du peuple, ou de le réduire à l'esclavage d'un pouvoir arbitraire, ils entrent en guerre contre lui ; dès lors, il est dispensé d'obéir et il n'a plus qu'à se fier au remède que Dieu a donné à tous les hommes contre la force et la violence.

Aussi, dès que le pouvoir législatif transgresse cette règle fondamentale de la société, dès que l'ambition, la peur, la folie, ou la corruption, l'incitent à essayer, soit de saisir lui-même une puissance qui le rende absolument maître de la vie des sujets, de leurs libertés et de leurs patrimoines, soit de placer une telle puissance entre les mains d'un tiers, cet abus de confiance le fait déchoir des fonctions d'autorité dont le peuple l'avait chargé à des fins absolument opposées ; le pouvoir fait retour au peuple, qui a le droit de reprendre sa liberté originelle et d'établir telle législature nouvelle que bon lui semble pour assurer sa sûreté et sa sécurité, qui sont la fin qu'il poursuit dans l'état social.

Ce que je viens de dire du pouvoir législatif en général s'applique aussi à l'exécuteur suprême; il est chargé d'une double mission, celle de participer à l'activité législative et celle d'assurer l'exécution suprême des lois ; il faillit à l'un et à l'autre devoir, s'il tente d'ériger l'arbitraire de sa volonté personnelle en loi de la société. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 La société est-elle mise en danger par la propriété ? 2 Quel est le but des règles sociales, des lois ? 3 L'État peut-il s'en prendre à la propriété ? Réponses: 1 - Non.

Car la fin de la société, c'est précisément la préservation de la propriété privée, élément fondateur du lien social. 2 - Préserver la propriété et, plus généralement, l'intérêt des individus. 3 - Non.

Car il cesserait immédiatement d'être un État, c'est-à-dire une autorité politique.

II ne serait alors que pure violence, illégitime, qui ne mérite, en retour, qu'une résistance tout aussi violente. Eléments d’introduction - John Locke imagine l’état de nature comme un état d’égalité et de paix, où les hommes se portent mutuellement secours en cas de besoin.

En effet, les hommes sont dotés de raison, et leur raison les porte à ne pas faire de mal à autrui.

Il existe donc pour Locke un « droit naturel », une morale déjà présente dans l’état de nature.

Le principal problème de l'état de nature, pour Locke, provient de la propriété privée.

Puisque les ressources sont limitées, rien ne pourrait empêcher un individu de s'approprier la totalité des ressources pour lui et sa famille, et ainsi en priver ses voisins.

L'institution de la propriété privée devient donc problématique, et celle-ci doit être gouvernée, réglementée. - L’État que préconise Locke doit s’instaurer par un double contrat social.

Un premier contrat, horizontal, lie les individus entre eux et constitue la société civile dans laquelle ils vivront.

Autrement dit, le premier contrat social institue le peuple en tant que peuple.

Le deuxième contrat, vertical celui-là, lie le peuple fraîchement formé à l’État, ou encore au gouvernement.

La légitimité de l’État repose sur le consentement des individus.

De plus, il importe de noter que la dissolution du deuxième contrat ne dissout pas le premier.

Si le gouvernement ne répond pas aux besoins et aux attentes de la population, le deuxième contrat se dissout, et le peuple recouvre le pouvoir de se doter d’un gouvernement.

De plus, pour Locke, quiconque a bénéficié du pouvoir stabilisateur de l’État sur sa propriété privée consent, par cet acte, à la légitimité du pouvoir de l’État. - Mais, le fait que le deuxième contrat puisse être dissout au cas où l’Etat outrepasserait les limites du pouvoir pour lequel il a été instaurer, confère au peuple un droit naturel de résister à l’oppression.

Et c’est précisément ce dont il est ici question. Objet du texte En définissant la finalité de l’instauration de l’Etat, c’est-à-dire en expliquant à quoi il sert et en vue de quoi il a été mis en place par le peuple, préalablement constitué en peuple par un premier contrat, Locke tend, dans l’extrait, à définir ce qu’est, selon lui, le droit de résistance à l’oppression : celui-ci apparaît comme un droit naturel. Problématique Dans quelle mesure et à quelles conditions le peuple a-t-il légitimité a renverser l’Etat qu’il avait pourtant. »

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