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l'individu a-t-il un droit sur sa vie ?

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« Introduction : Au sens strict, le droit à la vie protège l'être humain contre les atteintes à l'intégrité corporelle de la part d'une autre personne.

Parler d'un « droit à la vie » est plus fort que de parler d'un « droit de vivre » car il s'agit alors d'avoir le droit d'avoir la vie sauve, donc d'exiger secours et protection en cas de danger, contrairement au droit de vivre qui n'implique que l'autorisation d'une certaine liberté.

Le droit de vivre apparaît comme un droit universel et inaliénable, que l'on qualifie couramment de « droit naturel » car il tient à la nature de l'homme.

S'il est donc admis que tous les hommes ont le droit de vivre, peut-on dire en revanche que tous ont un droit à la vie ? Autrement dit, si l'on n'a pas le droit d'empêcher quelqu'un de vivre, ne pourrait-on dans certaines situations, agir sur la vie d'autrui ? Précisons que parler de « droit à la vie » met en jeu notre propre vie comme celle des autres… a-t-on droit à notre vie ou à la vie d'autrui ? 1 ère partie : On peut parler d'un droit à notre vie : c'est un droit mais pas un devoir. S'il y a un droit à la vie, il importe à chacun d'en user comme bon lui semble.

Le principe du droit est d'autoriser l'individu à quelque chose, dans des limites bien définies.

Si l'individu ne souhaite pas user de son droit, et qu'il ne l'enfreint pas non plus, ni le sien, ni celui d'autrui, rien ne s'oppose à cela.

On peut donc avancer que l'on peut parler de droit à la vie, si seulement cela signifie que l'on peut choisir la mort.

Si le droit à la vie est l'autorisation donnée à une personne de mettre tout en œuvre pour rester en vie, on peut penser que rien n'empêche quelqu'un de refuser d'user de ce droit en choisissant la mort.

C'est le cas de la personne choisissant le suicide par exemple, mais aussi l'euthanasie (arrêt des soins ou du maintient artificiel de la vie), lorsqu'elle est atteinte d'une maladie incurable. Le droit à la vie apparaît donc davantage comme un recours disponible en cas de besoin (ex : le droit d'asile rentre dans ce cadre, lorsque les demandeurs fuient un danger de mort, tel que la guerre, la famine, les épidémies, etc.).

Il ne signifie pas, en ce qui concerne notre propre vie une obligation. 2 ème partie : Le droit à la vie n'est pas le lot de chacun. -Les faits nous montrent que droit à la vie n'est pas si évident qu'il n'y paraît.

Dans nombre de situations, les États peuvent priver des individus de leur vie en toute légitimité.

C'est le cas dans l'exercice de la peine de mort, par exemple, qui peut exister comme punition pour des actes criminels.

A cela s'ajoute l'usage d'une violence meurtrière qui peut être tolérée en cas d'autodéfense.

Ainsi, tuer des civils et des prisonniers de guerre est permis en temps de guerre.

C'est pour cette raison que Auguste Comte affirme que l'Etat a le « monopole de la violence légitime ». Ces considérations nous obligent à préciser que le droit à la vie n'est pas garanti pour tous.

C'est un droit qui peut nous être ôté, si on a enfreint la loi, conformément au principe du droit positif.

Le droit à la vie, s'il est posé au départ comme un droit naturel, n'est pourtant pas inaliénable, et il s'agit de se bien comporter pour le conserver. - Le droit à la vie n'est pas toujours applicable dans les faits.

Il existe des situations dans lesquelles une seule personne sur deux peut survivre : laquelle est sauvée si toute deux peuvent prétendre user de ce droit à la vie ? Parler de droit à la vie ne pourrait donc n'avoir lieu qu'au mode conditionnel, dans une vision idéale.

Ex : peut-on parler d'un droit à la vie à une personne en phase terminale d'un cancer qui, sauf un miracle, ne survivra pas plus de quelques semaines ? -On ne parle pas de droit à la vie pour toutes les choses de la nature.

Il semble que certains êtres n'aient pas accès au droit à la vie.

ex : on ne parle pas de droit à la vie pour les animaux ou végétaux, que nous tuons pour nos besoins alimentaires et fonctionnels.

Le droit à la vie serait associé à la liberté du sujet, et sa qualité d'être conscient, donc à l'être humain seulement.

Le cas de l'embryon reste dans cette acception difficile à déterminer : il n'est ni libre ni conscient, et cependant destiné à le devenir : certains suggèrent que comme pour l'animal, c'est à l'homme de décider de sa vie, car lui seul en subira les conséquences (les partisan de l'interruption volontaire de grossesse), d'autres s'y opposent. 3 ème partie : Il y a des conditions pour parler d'un droit à la vie quand il s'agit de la vie d'autrui. Parler d'un « droit à » quelque chose implique une action : le droit à la vie serait donc un droit d'agir sur la vie.

Peut-on dire que l'on a droit à la vie d'autrui, c'est-à-dire, un droit de ravir la vie ou de décider de la vie d'autrui ? Parler de droit à la vie soulève alors un grand nombre de questions éthiques : peut-on mettre fin à la vie d'autrui, même si on pense que c'est pour son bien (ex.

de l'euthanasie) ? De même, peut-on empêcher à la vie d'avoir lieu (ex.

de l'IVG, de la contraception, de l'eugénisme), ou à l'inverse, décider de provoquer la vie artificiellement, en brusquant la nature (ex.

de la fécondation in vitro).

Les solutions apportées par la morale consistent à rechercher le moindre mal, donc à tolérer l'interruption d'une vie si les effets sont bénéfiques pour plus d'une vie (pour l'entourage familial, mais aussi pour le personnel hospitalier et pour d'autres malades en attentes de soins susceptibles d'être sauvés, dans le cas d'une euthanasie).

Le don d'organe est par exemple un comportement encouragé par tous les défenseurs de la vie, car une seule personne décédée de mort cérébrale (donc au sens strict, encore en vie) peut sauver la vie de nombreuses autres personnes.

C'est l'argument utilitariste qui est appliqué ici. Conclusion : Parler de droit à la vie paraît tout à fait légitime lorsqu'il s'agit de notre vie, et dans ce sens, l'expression reste très proche de celle du « droit de vivre », qui est naturel et universel.

La différence réside pourtant déjà dans l'idée de droit à la mort qui lui est intrinsèquement relié, et autorise alors le suicide.

Pourtant, il semble que l'on ne puisse pas parler de droit à la vie pour tout le monde, dès lors qu'on le confronte à la réalité humaine et sociale de l'homme.

Parler de droit à la vie n'est possible que dans l'absolu, si l'on fait fi des obstacles auxquels l'homme est confronté dans le monde.

Certes, le meurtre est interdit, mais il est parfois nécessaire pour empêcher des dangers plus graves encore (la mort de nombreuses personnes.

Il faut alors privilégier la thèse utilitariste et mettre entre parenthèse celle du droit à la vie pour certaines personnes dans certains cas particuliers.. »

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