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l'imagination s'oppose-t-elle à l'esprit scientifique ?

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« CORRECTION DE DISSERTATION autour du sujet suivant : « L"imagination s"oppose-t-elle à l"esprit scientifique ? » Introduction Le scientifique est un animal à sang froid dont l'esprit, habité par un souci exclusif de rationalité, est dépourvu d'imagination. Voilà ce que pense secrètement le profane, persuadé que la rigueur scientifique exclut tout esprit imaginatif en dehors de la dite-réalité Pourtant cette opinion est-elle fondée ? Pensons que les sciences ont évolué et connu des révolutions : elles n'ont pas gardé pour chacune d'entre elles, toujours les mêmes théories et toujours les mêmes représentations.

Il semble que le scientifique cherche à se décaler d'une droite ligne et pour cela qu'il fasse appel à son imagination.

Par exemple, l'héliocentrisme de GALILEE a bouleversé la vision antique du cosmos héritière du géocentrisme de PTOLÉMÉE, en s'imaginant que la terre tournait sur elle-même alors que tout le monde la constatait immobile, au XVIème siècle.

L'imagination s'oppose-telle alors à l'esprit scientifique ? Spontanément, nous serions amenés à répondre par l'affirmative tant nous ne verrions pas vraiment en quoi, par exemple, les rêvasseries d'un jeune enfant puissent renfermer une vérité de type scientifique.

Mais si la vérité sort de la bouche d'un enfant, c'est que ce qu'il s'imagine n'est pas nécessairement hors de la réalité, si bien que cette imagination pourrait bien servir la connaissance du réel.

D'ailleurs le scientifique ne se rattache-t-il pas tout d'abord aux images du monde pour rendre compte de ses objets réels, voire matériels ? N'est-il pas aussi un homme qui appréhende par un premier regard naïf la réalité sous l'oeillère de son imagination ? Certainement alors le travail et la recherche d'un esprit scientifique s'appuient nécessairement sur des images pour se rattacher à la réalité du monde.

Mais la spécificité du scientifique par rapport à un autre homme n'est-il pas de s'en détacher, de tourner autrement son regard ? Paradoxalement l'imagination pourrait bien être cette faculté qui lui permette cette conversion du regard par sa vertu dialectique, alors que la raison chercherait plutôt à s'adapter fidèlement aux faits, par sens des réalités.

Comment alors le scientifique peut-il assumer sa raison et l'exercice de l'imagination ? Dans la tête du scientifique, les deux facultés s'exercent-elles différemment, si son exigence est seulement de partir et de retrouver les images pour rester fidèle de bout en bout au réel.

L'imagination ne devientelle pas la faculté par excellence du scientifique précisément parce qu'elle lui permet le double mouvement aller-retour, dans l'observation du déroulement concret des choses ? Il est nécessaire alors de se pencher sur le statut de l'imagination dans un esprit scientifique pour en juger sa fonction et sa valeur dans la formation des connaissances scientifiques. Développement .

[ I) OUI, ] L''imagination se révèle comme le pire ennemi et opposant de la science [ A) ] En effet, selon sa définition classique, l'imagination est la faculté de se représenter ce qui est absent, et même ce qui n'existe pas.

En usant de cette faculté, nous risquons perpétuellement de confondre l'inventé et le perçu, le fictif et le réel. Comment l'imagination pourrait-elle alors nous préserver de l'erreur ? Ainsi l'exprime PASCAL : « L"imagination, cette maîtresse d"erreur » Toute une tradition philosophique et scientifique partant de PLATON considère que la source de l'erreur est l'imagination, en ce qu'elle forme des choses et des êtres qui ne sont pas réels et qui égarent mon esprit, empêchant ou troublant l'exercice normale de ma raison, soucieuse, quant elle, de véracité, de rapport adéquat à la réalité objective, c'est-à-dire extérieure au sujet. Alors l'opposition entre 'imagination et 'esprit scientifique et rationnel est beaucoup plus qu'un cliché populaire.

La science procède tout d'abord à l'éviction de toute production imaginative Je peux me figurer un être à tête de femme et à corps de lion, l'appeler « sphinx » l'inclure dans un récit et faire croire à son existence, comme SOPHOCLE dans son oedipe Roi. POINT DE CULTURE GENERALE : Œdipe, c'est le héros maudit par essence.

Promis à un destin fatal par l'oracle, telle la Belle au bois dormant à qui une sorcière jette un mauvais sort, l'enfant est retiré à ses parents Laïos, roi de Thèbes, et Jocaste, pour être élevé loin du foyer familial.

Bien sûr, en dépit de toutes les précautions, comme pour la princesse du conte, la prédiction se réalise, et sans le savoir Œdipe tue réellement son père biologique et épouse sa mère.

Comprenant sa méprise des années plus tard, alors que la peste dévaste son royaume, et horrifié de son parricide et de son inceste, le roi se crève les yeux et se bannit du monde.

À ce malheur, s'en est ajouté un autre beaucoup plus tard puisque le pauvre homme a vu la psychanalyse donner son nom à un complexe, dont l'humanité. »

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