l'imagination est-elle l'ennemie de la vérité ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
ENNEMI: adversaire qui cherche à nuire.
IMAGE - IMAGINATION - IMAGINAIRE
L'image est, en psychologie, une représentation mentale d'objets non présents.
L'imagination est, dans la
psychologie classique, une activité de l'esprit qui fabrique des combinaisons nouvelles d'images.
Pour Sartre (qui nie
comme Alain la réalité de l'image mentale, reflet passif du réel) l'imagination, ou fonction imageante, n'est qu'une
manière de viser un objet réel : le viser, l'« intentionner » comme n'étant pas là.
Est dit imaginaire, tout produit de
l'imagination, en tant qu'il se distingue du réel.
L'esprit humain est doué de diverses facultés, l'intuition sensible,
l'entendement et l'imagination : celle-ci permet aux hommes de se représenter mentalement des objets non
présents, autrement dit de les imaginer.
Elle joue également un rôle essentiel dans l'invention, c'est-à-dire dans la
production de fictions.
Mais quelle est la puissance créatrice de l'imagination ? Il semble que l'imagination est limitée
aux objets que nous avons antérieurement perçus.
Raison: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos).
* Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »).
* Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de
déduire des conséquences.
* Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal.
* Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme.
* Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience)
* Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène).
* Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons).
POUR DÉMARRER
La faculté de former des images à partir de ce qui fut perçu ou de se représenter des rapports originaux est-elle
adversaire de la faculté de bien juger et de distinguer le vrai d'avec le faux ?Y a-t-il lutte et antinomie entre la
fonction imaginante et l'imaginaire et, d'autre part, la puissance de bien juger ?
CONSEILS PRATIQUES
N'oubliez pas que toute la théorie classique saisit dans l'imagination une maîtresse d'erreur et de fausseté, une
créatrice d'illusion, une « folle du logis » ! Dans cette perspective, l'imagination, dévaluée, est en lutte avec la
raison.
Mais l'imagination n'aide-t-elle pas aussi la raison à construire la science et le vrai, grâce à sa puissance de
création ? Vous utiliserez donc un plan progressif, en examinant les différentes facettes de l'imagination.
BIBLIOGRAPHIE
DESCARTES, Méditations métaphysiques, sixième méditation, Éditions de poche.
HEGEL, Propédeutique philosophique, paragraphe 154, Minuit.
PASCAL, Pensées, Hachette ou Seuil.
Introduction.
— Pascal condamne sévèrement l'imagination, « cette partie décevante [c'est-à-dire trompeuse]
dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté (...).
Cette superbe puissance, ennemie de la raison, qui se
plaît à la contrôler et à la dominer, pour montrer combien elle peut en toutes choses, a établi dans l'homme une
seconde nature ».
Faut-il se rallier à cette opinion et voir dans l'imagination l'ennemie de la raison ?
I.
— DE QUELLE IMAGINATION PEUT-IL S'AGIR ?
On entend par raison la faculté de raisonner, c'est-à-dire d'établir des rapports nécessaires entre des faits ou des
notions.
Le mot ne prête guère à confusion.
Il n'en est pas de même d'imagination qui est pris en divers sens.
A.
Ce mot dérivant d' « image », on peut définir l'imagination comme la faculté de former des images, c'est-à-dire
des représentations sensibles dont le contenu est analogue à celui des sensations correspondantes, bien que les
sens n'y interviennent pas.
Mais ces images sont de nature assez diverse.
Les unes ne sont qu'une sorte de copie, aux contours plus ou moins indécis, de la donnée sensorielle : simples
souvenirs, mais souvenirs plus concrets.
Elles sont le fait d'une mémoire imaginative plutôt que de l'imagination
proprement dite.
D'autres, quoique de même nature, n'ont pas la même origine : au lieu de reproduire purement et simplement des
données sensorielles, elles supposent que celles-ci ont été plus ou moins élaborées ou combinées.
C'est ainsi qu'on
peut se représenter imaginativement des êtres qui n'existent pas, comme le centaure, ou qu'on n'a jamais vus.
Dans
ces cas, la mémoire imaginative fournit les éléments de la combinaison, mais c'est l'imagination qui combine.
Considérée comme la faculté de former des images — qu'elle les forme par simple reproduction ou par combinaison —.
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