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l'idée de nature humaine peut-elle s'accorder avec la diversité des cultures ?

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« La diversité des cultures est un fait observé, c'est reconnaître la diversité des comportements humains, la manière de penser ou d'appréhender le monde.

Ce fait semble rendre difficile l'idée de nature humaine qui au contraire tente de ramener l'homme dans un cadre de définitions, une compréhension du phénomène homme dégager de ses différences.

L'idée de nature humaine postule que derrière les différences culturelles existe une unité, un être de l'homme.

L'opposition est nette entre la diversité apparente de l'homme et l'idée d'une définition de l'homme.

La question est de savoir si on peut aller au-delà des diversités culturelles et penser une nature commune aux hommes, c'est-à-dire existe-t-il une idée de l'homme englobant toutes les cultures.

C'est le problème d'une définition de l'homme qui se pose ici.

C'est ensuite sur le thème de nature humaine qu'il faut s'interroger et voir comment dans un sens faible il est un outil de compréhension des cultures.

Enfin au-delà de cette opposition n'existe-t-il pas un passage de l'un à l'autre qui nous permet de comprendre l'idée de nature comme une mesure par laquelle l'homme juge ses façons d'agir. I- La nature humaine: problème d'une définition de l'homme Penser la nature humaine c'est tenter de penser une définition de l'homme, c'est-à-dire tenter de penser l'homme comme un objet abstrait, dégager des contingences matérielles.

C'est penser l'homme selon les deux modalités du mot nature. A- Une définition biologique D'une part l'homme comme être naturel, donc comme être biologique.

On peut alors parler de l'homme comme un mammifère bipède, répondant à certains besoins primaires.

Cette définition naturaliste ne rend pas compte de ce qui fait la particularité de l'homme, sa spécificité dans l'ensemble du règne animal. B- La recherche de l'essence de l'homme C'est dans le second sens du mot nature : penser l'essence de l'homme, c'est-à-dire rechercher l'être profond de l'homme.

On rejoint ici la démarche d'Aristote qui dans La Politique, Livre 1, chap 2, définit l'homme comme « animal politique » (Il est manifeste, (…), que l'homme est par nature un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain, et il est comme celui qui est injurié en ces termes par Homère : "sans lignage, sans loi, sans foyer". Car un tel homme est du même coup naturellement passionné de guerre, étant comme un pion isolé au jeu de trictrac.

C'est pourquoi il est évident que l'homme est un animal politique plus que n'importe quelle abeille et que n'importe quel animal grégaire. Car, comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les animaux l'homme a un langage.

Certes la voix est le signe du douloureux et de l'agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux ; leur nature, en effet, est parvenue jusqu'au point d'éprouver la sensation du douloureux et de l'agréable et de se les signifier mutuellement.

Mais le langage existe en vue de manifester l'avantageux et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste.

Il n'y a en effet qu'une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux autres animaux : le fait que seuls ils aient la perception du bien, du mal, du juste, de l'injuste et des autres notions de ce genre." ) Cette définition accorde trois attributs à l'homme qui le différencie de l'animalité: la nécessité d'une vie politique, le langage, la distinction du juste et de l'injuste.

Le problème de cette définition est qu'elle permet d'exclure du champs de l'humanité certains hommes.

(L'homme qui vit en ermite, l'homme sans langage, ...).

Elle permet de penser l'existence d'un homme selon l'espèce mais non selon l'essence et donc d'aboutir à de dangereuses conclusions. C- L'homme comme être pensant Cette ambigüité se retrouve dans les définitions de l'homme qui recherche l'essence de son être.

Ainsi Pascal dans les Pensées ne peut concevoir un être qui ne pense pas.

(Pensées, 339).

On arrive à une contradiction où certains hommes ne sont plus des hommes parce qu'ils ne correspondent pas à l'idée que l'on se fait de l'homme. II-La nature humaine comme illusion d'un homme sans culture A-L'idée d'une nature humaine est toujours déjà un phénomène culturel.

On voit l'impossibilité de saisir la nature humaine en elle-même indépendamment de cette culture qu'elle survole.

C'est toujours par l'intermédiaire d'une langue et d'une culture que s'effectue la prise de conscience de la nature.. »

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