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L'humanité progresse t-elle ?

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« Constater un progrès, c'est enregistrer une amélioration qualitative ou quantitative entre un moment x et un moment y.

En d'autres termes, une telle question impose de prendre en compte un point de vue historique.

Mais se demander si l'humanité progresse, c'est avant tout penser qu'elle en est capable : l'enjeu est anthropologique. L'homme est-il capable de se perfectionner ? Et si oui, de quelle nature est ce progrès ? Technique, moral, politique ? L'histoire humaine étant également jalonnée de drames, s'agit-il d'un arrêt dans le progrès de l'humanité ou d'épisodes inclus au cœur même du développement ? Et finalement, comment mesurer ce progrès s'il existe ? L'HUMANITE PROGRESSE PAR L'EXERCICE DE LA RAISON… - L'homme, à la différence de l'animal, est un être perfectible (Cf.

Rousseau) ce qui signifie qu'il ne naît pas avec toutes ses déterminations, mais est capables de se transformer, de développer ses capacités.

Ainsi l'humanité peut-elle espérer tendre vers un progrès commun qui se traduit par l'ensemble des connaissances que la raison a réussi à révéler.

Ces connaissances se développement également par l'intermédiaire d'une autre spécificité humaine : le langage.

En pensant l'humanité comme une communauté de raisons capable de partager ses découvertes, il est incontestable que l'humanité progresse. - De quelle façon ? En disant que l'humanité progresse par l'usage qu'elle fait de la raison, c'est vers la science que l'on se tourne.

Or, cet avènement de la science, de la raison, se fait à travers une progression, traduite par A.

Comte : à l'âge théologique, ère de la croyance et du mythe, succède l'état métaphysique où la pensée se développe mais est encore prisonnière de concepts abstraits.

Ce n'est que dans l'état positif, ultime stade de développement de l'humanité que la science prend le dessus pour imposer la confrontation des hypothèses à la réalité. … MAIS LE PROGRÈS N'EST IL PAS SYNONYME DE DESHUMANISATION ? - Car en privilégiant le progrès scientifique, l'homme développe également de nouvelles techniques.

En devenant « comme maître et possesseur de la Nature », l'homme n'habite plus le monde qu'en écoutant sa volonté de domination.

Plutôt que de s'appuyer sur la Nature pour produire, Heidegger souligne que l'homme ne fait plus que la provoquer : elle est utilisée comme un objet d'industrie.

De plus, dans une telle logique, plus que la Nature, l'homme sombre dans sa propre exploitation, notamment par le développement du capitalisme. - Marx met en avant (dans les Carnets de 1848) que le travail à la chaîne ne fait que déshumaniser l'ouvrier.

De plus, considérer uniquement l'homme comme force de travail, c'est nier ce qui fait de lui un homme, son individualité, ses talents et envies propres.

Ainsi, le « progrès » de l'industrialisation ne fait plus de l'homme qu'un objet, permutable à loisir. • Division du travail et aliénation : le paradoxe d'une vie sociale qui devient, dans certaines conditions, étrangère et opaque à ceux qu'elle est censée servir. Les analyses de Marx concernant la généralisation des échanges dans la société capitaliste, et l'emprise croissante des catégories marchandes sur la vie sociale, ont mis en évidence les mécanismes fondamentaux qui font que « les rapports entre les choses » tendent de plus en plus à régler, à dominer « les rapports entre les hommes ». Ce phénomène, que Marx? analyse dans un passage célèbre intitulé « le caractère fétiche de la marchandise » (Le Capital, livre l) tient au fait que la production et l'échange, réglés par les finalités du profit capitaliste et non par la satisfaction harmonieuse des besoins fondamentaux de la société, sont perçus comme un monde étranger, extérieur à chaque travailleur, et exerçant sur lui une contrainte dont il ne peut comprendre la signification qu'en élucidant les conditions de son exploitation, c'est-à-dire les rapports sociaux de production qui régissent toute l'activité sociale.

Mais le plus souvent, le monde des apparences, renforcé par le langage et les conditionnements idéologiques, occulte totalement le fonctionnement réel de l'exploitation capitaliste.

Le capital et l'argent semblent doués d'une vie propre, autonome.

L'argent « fait des petits » (il peut même « travailler ») tandis que le réinvestissement des profits vient grossir le capital qui, ainsi, semble s'accroître de lui-même.

Avec le salaire aux pièces ou au temps passé, le travailleur peut même avoir l'illusion que l'intégralité du travail fourni est rétribuée, puisqu'il touche une somme « proportionnelle » à la tâche ou au temps passé.

Le discours des économistes qui gèrent le système, des technocrates et des comptables, vient renforcer cette illusion et la systématiser.

Pourtant, un examen un peu attentif et idéologiquement honnête de -la sphère des échanges et de celle de la production doit conduire à une constatation, que l'on peut résumer schématiquement ainsi : si, dans la sphère des échanges, et au terme d'un processus de production déterminé, apparaît du « profit » (c'est-à-dire une somme d'argent excédentaire par rapport à la somme. »

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