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L'homme subit-il le devenir historique ou le maîtrise-t-il ?

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« Définition des termes du sujet: DEVENIR : Suite d'événements, processus évolutif, changement d'état dans le temps.

Au sens concret, fait de se transformer, d'évoluer. HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie). HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. A l'instar de tout ce qui est, l'homme est par nature soumis au temps et donc au changement.

En effet, il a été, il est et il sera, sans jamais arrêter de passer par de nombreux états différents, tout en ayant plus ou moins conscience de ces évolutions.

La question est alors de déterminer dans quelle mesure l'homme subit cette série de changement que l'on appelle le devenir.

Plus encore : cette inscription irrémédiable dans une dimension temporelle évolutive est-elle réellement contraignante pour l'homme ? L'est-elle uniquement ? C'est ce que nous allons essayer de déterminer. 1- Devant l'évidence des changements qui ont lieu sur nous ou autour de nous, et face auxquels on se trouve être impuissants, il semblerait dans un premier temps qu'on ne puisse pas échapper au devenir mais qu'au contraire on doive bien le subir. 2- Pourtant, au moment où nous en prenons conscience, le devenir n'est pas.

Il semble alors qu'il y ait là un paradoxe de taille : comment reconnaître que l'on subit quelque chose qui n'est pas encore et dont on ne sait rien ? 3- Enfin, il faudra tout de même se demander si, par delà les ambiguïtés qui le caractérisent et en vertu de la possibilité qu'a l'homme de s'y projeter, le devenir n'est pas, finalement, un formidable moteur pour devenir maître de son destin et ne pas subir passivement les événements. 1- Panta rei (tout s'écoule) Si nous reprenons ici cette célèbre formule d'Héraclite, c'est qu'elle a le mérite de caractériser, en deux mots, l'universalité du devenir.

« Tout s'écoule » indique en effet que toute chose est en permanence engagée dans un flux perpétuel qu'elle ne peut contrôler.

Comment pouvons-nous alors avoir une prise sur les choses ? Dans cette conception, il semble que nous soyons bien soumis aux mutations de l'être et qu'à défaut d'avoir quelque influence sur ce processus, nous devions nous résoudre à en subir les effets.

Mais si rien n'est stable, si réellement « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », on doit alors admettre que ce qui est doit irrémédiablement se dissoudre et ne peut dès lors pas se conserver, ruinant alors toute possibilité pour l'être de prendre le dessus sur le devenir. Chez les Stoïciens, on trouve également cette idée d'impuissance de l'homme ou des choses à agir sur le cours des événements.

Cette impuissance se traduit ici en terme de nécessité : l'univers est gouverné par ce principe qui ne laisse place à aucune modification : tout ce qui arrive devait arriver, tout ce qui doit arriver arrivera. Même si on ne peut pas à proprement parler de fatalisme chez les Stoïciens (ce qui arrive est inéluctable mais est soumis au gouvernement d'une raison clairvoyante qui organise la totalité de l'univers de la meilleure façon possible), on peut tout de même dire que cette conception du destin est contraignante et qu'elle ne permet à l'homme de s'affranchir d'un devenir qu'il doit subir, de manière plus ou moins heureuse. 2- Paradoxe du devenir Il apparaît clair que présenté comme tel, le devenir ne semble pas permettre à l'homme de contrôler les changements qui l'affectent.

Même plus, l'idée du devenir peut aussi être source d'inquiétude, d'angoisse, comme l'exprime cette question maintes fois entendue : « mais qu'allons-nous devenir ? ».

Pourtant au moment où nous en prenons conscience, le devenir n'est pas, c'est bien toute l'ambiguïté. Parmi les objections à cette idée de soumission au devenir, on peut trouver dans la théorie de l'être et du non-être de Parménide une remise en cause radicale du devenir lui-même.

En somme, si devenir, pour une chose, consiste à changer d'état, il faut qu'elle devienne ce qu'elle n'est pas encore, c'est-à-dire une autre chose, mais aussi et en même temps qu'elle reste ce qu'elle, qu'elle demeure elle-même.

Ce changement d'état qui caractérise le devenir interroge donc les rapports entre l'être et le non-être.

Or pour Parménide, seul l'être est, et le néant n'est pas.

La conclusion qui s'impose est que le devenir est impossible.

L'être est ici un et immuable, et c'est sa persistance même qui nous empêche de subir le devenir. Le problème est ici que la réalité du monde physique, toujours changeant et en mouvement, est totalement remise en question, ce qui semble contradictoire avec l'expérience que nous en faisons.

Platon, avec sa théorie du. »

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