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l'homme se réduit-il a son appartenance culturelle ?

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« Qu'est-ce que l'appartenance culturelle ? La culture désigne tout ce qui n'est pas immédiatement le fait de la nature.

La culture renvoie en particulier aux mœurs, aux coutumes, aux traditions, à la religion mais aussi à la langue d'un peuple donné.

Mais si la culture est un phénomène spécifique qui permet de définir l'homme en général, on peut effectivement se demander si l'homme se réduit à son appartenance culturelle.

Pour comprendre le sujet, vous devez saisir la nuance qu'il implique : par essence, l'homme est un être culturel mais peut-on le réduire à une culture particulière ? Le risque est d'introduire au sein de l'humanité une cassure de son unité.

Au nom de la culture en effet, on peut estimer à tord qu'il y a des différences qui renvoient "l'étranger" dans une dimension inférieure. Pourquoi à votre avis ? Par ailleurs, si l'homme n'est que le produit de sa culture, est-il encore totalement autonome et libre ? Sommesnous déterminés par notre culture ? 1) Une culture commune ? L'ethnologie porta sa réflexion sur la culture et sur la société, cette dualité devant conduire à deux courants de pensée complémentaires et parfois opposés.

Lorsque la notion de culture rejoignit celle de civilisation (sans qu'une hiérarchie fût présupposée entre l'une et l'autre), l'ethnologie repensa son objet en fonction des rapports entre la nature et la culture, celle-ci étant comprise comme l'ensemble des productions matérielles et intellectuelles ou des comportements propres à chaque société, transmis par un processus social acquis.

La notion de culture est toutefois trop vague pour faire l'unanimité.

Dans une définition célèbre, Tylor y voit un « tout complexe, qui inclut les connaissances, les croyances, l'art, la morale, le droit, les coutumes et toutes autres capacités et habitudes acquises par l'homme en tant que membre de la société ».

On peut donc parler, à propos du fait humain, et de la culture en général et de la culture propre à chaque population.

Ainsi entre-t-on d'emblée dans le débat qui amena Lévi-Strauss à souligner la difficulté de conjuguer la culture au singulier et la culture au pluriel.

Si la culture est universelle, comment caractériser ses traits constants et sa nature ? Si l'on se tourne vers la diversité des cultures, comment les comparer et sur quels critères ? L'acceptation de la coexistence du singulier et du pluriel de la culture sous-tend, en réalité, la plupart des démarches anthropologiques, bien que certains privilégient l'un des aspects.

Lorsque E.

Leach soutient que « la diversité de la culture n'implique pas la pluralité des cultures ». L'anthropologue Malinowski, refusât de perdre de vue l'universalité de la culture tout en soulignant la spécificité de chaque culture ; en effet, face aux propositions de Freud sur le complexe d'Œdipe, il rejoint celui-ci quant à l'universalité de la fonction de répression, mais se sépare de lui en montrant la diversité des formes culturelles que peut prendre cette fonction : le désir d'inceste ne se porte pas partout sur la mère, ni le respect et la haine sur le père ; cela dépend des sociétés et de leur organisation de la parenté.

À la lumière de cet exemple, Marc Augé explique la démarche de Malinowski par le « souci de manifester à la fois l'universalité du processus culturel et la spécificité de chaque ensemble culturel intégré.

C ette spécificité inspira d'autres anthropologues marqués par une orientation psychologique, notamment les culturalistes américains.

De la particularité d'une culture, se dégage, selon eux, un certain style, un pattern qui imprègne les individus et leurs comportements.

L'appartenance culturelle serait cette imprégnation sur l'individu de codes culturels propres à chaque culture.

Aussi, la détermination de l'individu ne peut se réduire aux invariants culturelle mais aussi à des conditionnements propres à son milieu d'origine, la détermination culturelle est un fait universel. 2) Une définition culturelle de l'homme Durkheim oppose les sociétés primitives, traditionnelles serions-nous tentés de dire pour y inclure des états de la société occidentale antérieurs à la révolution industrielle, qu'il caractérise par l'absorption de l'individu dans son groupe, et les sociétés modernes, qui se caractérisent par la valorisation de la contribution individuelle de leurs membres, et de ce fait par l'esprit d'initiative qu'elles attendent d'eux, par l'autonomie qu'elles leur reconnaissent.

L'exigence sociale de conformité ne se confond plus avec l'obligation faite à l'individu de se rendre pour ainsi dire indiscernable du « type » social, et par conséquent de tout membre du groupe partageant les mêmes statuts que lui.

Elle se ramène à l'acceptation et au respect (en prenant ce dernier mot dans son sens fort, dans la plénitude de ses implications morales) des règles du jeu, afin d'établir une réciprocité entre les contributions et les rétributions des différents acteurs.

L'homme serait pris dans un ensemble de lois, d'institutions auquel il ne pourrait pas s'opposer, à qui il doit se soumettre pour vivre en conformité avec ce qu'on attend de lui, pour ne pas être marginalisé.

Mais n'est-ce pas réduire l'homme à un pur conditionnement social. 3) La liberté au-delà du conditionnement social. Pour Sartre, il y a la liberté humaine au commencement de tout.

On connaît le célèbre paradoxe : « Nous sommes condamnés à être libres.

» C 'est que cette liberté est vécue le plus souvent comme source d'angoisse, dans la mesure où elle nous contraint à faire en permanence des choix qui nous engagent.

Nous sommes nos actes, et de ces actes nous sommes entièrement responsables (« Seuls les actes décident de ce qu'on a voulu.

[...] Tu n'es rien d'autre que ta vie », déclare Inès dans Huis Clos).

L'homme est condamné à la liberté, constat aussi angoissant qu'exaltant, d'où ses efforts pour y échapper, notamment par la mauvaise foi.

Mais cette liberté n'est pas une abstraction.

Elle a à s'exercer concrètement, pratiquement, dans le monde.

Là, l'homme est « en situation », pris dans un réseau de contingences - corps, histoire, classe, famille, etc.

-, autant de déterminismes dont il s'agit, précisément, de s'arracher par des choix.

Or un nouveau problème surgit : l'exercice de ma liberté n'est pas seulement rendu difficile par l'effroi qu'elle suscite en moi, ou par les résistances extérieures et surtout intérieures qu'il me faut combattre.

Il se heurte également à l'exercice de la liberté d'autrui.

Car, comme le démontre la relation amoureuse, il semble que deux libertés ne puissent jamais vraiment coïncider.

(Voir Qu'est-ce que la littérature ?) Conclusion. L'homme ne se réduit pas à son appartenance culturelle, appartenance qui peut relever d'un pays, d'une ethnie et plus étroitement d'une classe sociale, d'un niveau d'éducation, d'une religion etc. Aussi cette appartenance ne fait pas tout, il y a certain invariants dans l'humain qui l'élève audessus des déterminismes, comme la raison, la faculté de communiquer et de créer.

C'est le propre de l'homme de dépasser ces déterminismes sociaux grâce à sa liberté, de transformer les choses, de ne rien prendre pour argent comptant.

Grâce à ses choix, il modifier le cours du destin.. »

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