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L'homme se réduit-il à ce que nous en font connaître les sciences humaines ?

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« Termes du sujet: SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. Des disciplines se sont constituées sur le projet explicite d'une connaissance scientifique de l'homme.

La pluralité de ces disciplines (leur nombre même), la multiplicité de leurs points de vue sur l'homme, la diversité extrême de leurs approches laisseraient espérer que nous disposons de leur objet commun une connaissance aussi complète et aussi exhaustive que possible.

Pourtant, pour le philosophe, l'idée d'une connaissance scientifique de l'homme est moins un fait qu'un problème. Ce problème peut se formuler à deux niveaux : les sciences humaines, dans l'état actuel de leur développement (et de leurs conflits, cf.

par exemple la psychanalyse), peuvent-elles prétendre légitimement à une connaissance de l'homme ? C'est la question « de fait ".

Mais il y a aussi une question de droit: l'homme est-il dans la totalité de ses aspects l'objet possible d'une science ? Qu'en est-il de la revendication de la philosophie à l'approche de certains aspects de l'humain ? [Introduction] Depuis leur apparition au cours du XIXe siècle, le statut des sciences humaines n'en finit pas d'être périodiquement remis en question.

C'est qu'à se vouloir des sciences au sens habituel, elles risquent de ne pas respecter ce qui fait la spécificité de leur « objet », et donc la leur : il n'est pas évident que l'homme puisse être expliqué de la même façon que les phénomènes naturels.

Outre des problèmes de méthode (l'expérimentation est pour le moins limitée, et elle peut même être impossible, en histoire par exemple ou pour des raisons éthiques), la psychologie, la sociologie, l'histoire, la linguistique, etc.., se heurtent à la présence, dans l'être humain.

de ce que l'on nomme traditionnellement sa liberté.

Doivent-elles, ou peuvent-elles, en tenir compte ? Dans sa conception, même banale, la liberté s'oppose au déterminisme : ce dernier n'est-il pas nécessaire à admettre pour qu'il y ait science ? Les sciences humaines se trouvent-elles dès lors amenées à penser l'homme comme un être prévisible - de la même façon qu'une éclipse de soleil ou que l'ébullition d'un liquide , ou parviennent-elles à articuler de façon inédite les besoins du savoir scientifique et les exigences de la personne ? [I.

Science et prévisibilité] Par définition, une loi scientifique vaut pour tous les phénomènes qu'elle prétend expliquer.

C'est-à-dire aussi bien pour les phénomènes futurs que pour ceux qui ont déjà été observés.

Le pouvoir que nous donne une loi est précisément la possibilité de prédire comment une situation évoluera nécessairement.

Cela suppose que les phénomènes considérés se répètent, et à l'identique.

La prévisibilité va donc de pair avec le principe même du déterminisme, en l'absence duquel aucune connaissance scientifique n'est classiquement envisageable. Cette prévisibilité suppose d'autre part que les phénomènes sont radicalement semblables entre eux : leurs différences (qualitatives par exemple) sont totalement négligeables, parce qu'elles ne concernent pas leur déroulement.

La science, on le sait depuis Aristote, ne s'intéresse qu'au général, et elle n'a pas à tenir compte des qualités accessoires. Vouloir étudier l'homme scientifiquement - puisque c'est bien le projet des diverses disciplines que l'on regroupe sous l'appellation de « sciences humaines » -, c'est nécessairement le considérer comme déterminé, prévisible et répétitif. Faute de quoi aucune approche scientifique n'en serait possible.

Ainsi, c'est pour des raisons immédiatement pratiques que les sciences humaines « pensent » l'homme comme un être prévisible. Ce qui appelle sans attendre quelques remarques. [II.

De quelle « pensée » s'agit-il ?]. »

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