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Les sciences humaines pensent-elles l'homme comme un être prévisible ?

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« Termes du sujet: ÊTRE: Du latin esse, « être ». 1) Verbe : exister, se trouver là.

En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple : l'homme est mortel).

2) Nom : ce qui est, l'étant.

3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant).

4) Ce qu'est une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme).

5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait, Dieu. SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps d e connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. On nomme sciences humaines les disciplines qui entreprennent d'étudier scientifiquement l'être humain dans s e s dimensions spécifiques.

L'appellation regroupe donc l'histoire, la psychologie( comme étude d e l'esprit mais aussi des comportements) et la sociologie.

S'y ajoutent bien entendu une pluralité d e disciplines intermédiaires telles que l'ethnologie, la psychologie sociale...

Les sciences de l'homme ont tenté de se calquer sur les méthodes des sciences dites de la nature pour gagner en crédibilité.

Cependant une science a pour but de déterminer des lois qui permettent de comprendre le fonctionnement d'un objet ou d'un mécanisme et de pouvoir ensuite déduire l'effet de la cause.

Ainsi, grâce à la loi de la pesanteur, on peut savoir à l'avance qu'une pomme tombera sur le sol et on peut même en deviner la vitesse.

Les sciences humaines seraient alors amener à essayer de prévoir les comportements humains.

Mais la méthode scientifique marche-t-elle vraiment en sciences humaines ? Les sciences humaines cherchent des lois concernant les faits humaines Les sciences humaines sont nées au début du XIXème siècle.

Comme le montre Michel Foucault, c'est parce que l'idée d'homme est une idée récente dans le champ du savoir.

Il ne s'agit pas d e parler d e nature humaine mais d e l'homme en tant qu'activité dont il est possible d'étudier l'organisation et les lois. En effet, les sciences humaines ont été fascinées par le modèle physique dont elles ont tiré quelques méthodes : elles tentent en effet de s'appuyer sur un processus d'observation, puis de mesure et enfin d'expérimentation( qui n'est d'ailleurs pas toujours possible), elles considèrent les faits humains comme des choses, en les considérant de l'extérieur mais surtout elles essaient d e dégager des lois statistiques. Or les lois sont par définition ce qui permet d e prévoir des événements à partir des causes.

Elles sont d e l'ordre de la nécessité, puisqu'elles décrivent un rapport mesurable et constant entre des phénomènes.

Ainsi, par exemple, Durkheim a étudié statistiquement le suicide en fonction des différents critères sociaux tels que la religion, le célibat, la classe sociale,...

Il peut ainsi donner des chiffres quant à la possibilité de suicide pour un homme se caractérisant par certains critères sociaux. Énoncer des lois concernant les actions humaines, c'est comprendre l'homme comme un être dont les actes sont soumis à une règle de causalité et sont dès lors prévisibles. La méthode statistique n'énonce que des moyens et ne peut préjuger du futur d'un individu en particulier Pourtant il faut bien voir que les sciences humaines ne disposent que d'outils statistiques qui ne permettent d e donner que des moyennes.

Ainsi Boudon réaffirme la nécessité de comprendre que des relations statistiques ne peuvent être interprétées comme des relations causales, qu'avec de grandes précautions. De plus, le caractère universel des lois proposées en sciences humaines ne peut s'appliquer directement à l'individu.

Si pour la psychanalyse, le complexe d'Oedipe vaut pour tous les hommes, il diffère pourtant pour chaque individu en fonction de son vécu particulier.

De même, si le taux de suicide est le plus élevé en été, on ne peut pas en conclure que tel individu particulier se suicidera lors de cette saison. Ainsi, Max Weber s'oppose à Durkheim en affirmant qu' une explication simple des faits sociaux par des méthodes mathématiques doit être remplacée par une véritable compréhension sociologique.

En effet, par exemple, la sociologie descriptive définit un fait social qui ne dépend en rien des volontés individuelles et les individus comme soumis à une logique qui leur est extérieure.

Pour Max Weber, tout acte individuel a un sens et le sociologue doit restituer cette signification. Les sciences humaines donc énoncent des lois qui ne constituent pas au niveau individuel des nécessités, des certitudes de même nature que celles des lois de la nature.

Elles se prononcent à des niveaux généraux mais doivent tenir du sens des destinées humaines. Les sciences humaines, même si elles nient la spécificité de l'individu, peuvent lui permettre de se libérer En dépit du rationalisme durkheimien, les faits des sciences humaines, qui sont avant tout des faits humains, ne se laissent pas expliquer d e l'extérieur à la manière des phénomènes physiques.

Pourtant il faut bien voir que les sciences humaines ne sont qu'une vue particulière des faits humains et il ne faut pas les considérer comme expliquant la totalité de la réalité humaine. On peut cependant constater que les sciences humaines permettent une prise d e conscience par un individu plus approfondie de s a situation : étudier les déterminismes qu'il subit et les porter à sa connaissance, ce serait lui donner les moyens de mieux savoir sur quoi porter son effort de libération. Ainsi Pierre Bourdieu demande à propos de la sociologie : " Comment ne pas voir qu'en énonçant les déterminants sociaux des pratiques, des pratiques intellectuelles notamment, le sociologue donne les chances d'une certaine liberté par rapport à ces déterminants?" Ainsi, les sciences humaines tentent pour s e légitimer d'appliquer les méthodes des sciences physiques et d e trouver des lois qui lui permettent d'étudier les comportements humains.

Or l'existence de lois implique un déterminisme humain et nie la possibilité d'actes motivés par une conscience individuelle libre.

Cependant, ce modèle rationaliste est remis en question puisqu'il ne permet pas de prendre en compte la dimension significative de l'existence humaine.

L'échec relatif des sciences de l'homme à nous proposer une connaissance purement scientifique de leur objet n'est donc pas à déplorer.

Le cas contraire signifierait que l'être humain est entièrement explicable par le jeu de divers déterminismes.

Mais les sciences humaines si elles ne peuvent prendre en compte la totalité des aspects de l'existence humaine, peut pourtant aider l'homme à prendre conscience de ce qu'il le détermine et à se libérer.. »

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