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L'homme est-il capable d'accéder a un savoir vrai sur lui-même ?

Extrait du document

« Il est inscrit sur le fronton du temple de la pythie de Delphes ‘Connais-toi toi-même'.

Mais comment faire ? Comment accéder à soi de manière juste ? En effet le savoir vrai sur soi ne peur découler d'une simple différenciation entre autrui, aux pensées duquel nous n'avons pas accès, et le sentiment intérieur de notre être, c'est-à-dire du fait que nous sommes en nous, dans ce corps déterminé.

Ainsi, l'on se reconnaît dès lors que l'on a conscience d'être un être individuel et déterminé, mais nous n'accédons pas à un savoir vrai.

Mais alors comment cette conscience individuelle mène-t-elle à l'universalité d'un savoir vrai.

En effet, il est différent de dire ‘je me connais' et ‘j'ai un savoir certain sur moi-même'.

Ce savoir vrai sur lui-même que l'homme recherche d'une manière existentielle, requiert l'objectivité, c'est-à-dire un jugement indépendant fondé sur les qualités intrinsèques de l'objet.

Mais alors, dans quelle mesure la conscience peut-elle trouver en elle les conditions objectives de sa connaissance ? Autrement dit, l'homme peut-il être assez objectif pour émettre un jugement sur lui-même qui l'amène à une connaissance vraie ? I. L'homme en découvrant sa conscience peut accéder à un savoir vrai à son propos. Pour Descartes, à l'origine du doute, l'homme ne peut rien savoir.

Il remet tout en cause afin de trouver un objet de certitude.

A la fin de sa recherche, il s'aperçoit que la seul chose dont il ne peut douter, c'est du fait qu'il pense : il ne peut douter du fait qu'il pense, puisqu'il pense ce doute qui sans cela n'existerait pas.

Puis il comprit que la pensée ne pouvant avoir lieu sans un truchement, l'homme existait bel et bien.

D'où la fameuse phrase ‘Je pense donc je suis'.

Prenant conscience de lui-même, Descartes accède, non pas seulement à un savoir vrai sur lui-même ‘j'existe', mais aussi à la première certitude ‘je pense'.

Il ne s'agit pas ici d'une opinion ou d'une croyance d'un individu sur lui-même, mais bien d'un savoir vrai, objectif, indépendant et universel. II. Mais l'homme a-t-il accès, grâce à sa conscience, à tous les savoirs vrais sur lui-même ? N'y a-t-il pas dans l'homme de zone d'ombre échappant à la lumineuse conscience ? Freud a proposé une grande théorie, celle de l'inconscient.

Comme son nom l'indique, il est hors de la conscience : il est ce qui échappe à l'homme et qui pourtant est en lui.

Cet inconscient est une sorte de garde fou qui permet à l'homme de refoulé certains épisodes marquant de sa vie, afin qu'il puisse continuer de vivre normalement.

Il semble qu'il y ait en l'homme une partie de lui-même qui lui échappe et qui est en relation perpétuelle avec le reste de son être.

Comment donc, pourrions-nous avoir un savoir vrai sur nous-même s'il nous manque une pièce du puzzle ? D'ailleurs, dans L'Inquiétante étrangeté et autres essais, ‘Une difficulté de la psychanalyse', Freud montre bien que la révélation de l'inconscient en l'homme est la troisième vexation narcissique, car l'homme prend conscience qu'il « n'est pas maître dans sa propre maison ».

L'on comprend donc qu'il est difficile à l'homme d'accéder à un savoir vrai sur lui-même étant donné qu'une partie de lui lui échappe. III. L'inconscient et la blessure narcissique amène une autre question, l'homme peut-il prendre assez de recul pour s'observer lui-même en toute objectivité et accéder ainsi à un savoir vrai ? Kant explique dans la préface de l'Anthropologie d'un point de vue pragmatique, qu'il est difficile pour l'homme de s'observer lui-même pour se comprendre et acquérir un savoir vrai, car il est impossible d'être à la fois l'observateur et l'observé.

Mais comment cela se fait-il ? Il semble que nous n'agissions pas de la même manière lorsque l'on se sait vu, que lorsque l'on se croit parfaitement seul.

L'observation est donc tronquée si je m'observe moi-même, car sans doute ferais-je plus attention à mes gestes, mes postures.

L'homme créé donc un comportement artificiel répondant à des normes culturelles et sociales.

Le savoir acquis n'est pas vrai mais artificiel, car la subjectivité reprend le dessus.

L'observateur qui s'observe va se valoriser comme sujet observé, sa recherche n'aboutira donc pas à un savoir vrai, mais à une opinion, à une croyance, il ne pourra en rien l'universaliser. Conclusion : - - Le seul savoir auquel l'homme accède et qui est vrai, sur lui-même, est le fait qu'il existe.

C'est un savoir vrai, car il répond aux critères d'objectivité et d'universalité. Cependant c'est le seul savoir auquel l'homme peut avoir accès par lui-même, grâce au processus du doute, car il y a en lui une instance connue dont le contenu est inconnu : l'inconscient.

Ce dernier fait barrage à un savoir vrai. Enfin, il paraît tout à fait impossible à l'homme d'accéder à un savoir vrai sur lui-même, car pour se faire il devrait se dédoubler, c'est-à-dire être en lui et hors de lui : à la fois observateur et observé.. »

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