Aide en Philo

« L'histoire humaine, c'est un récit raconté par un idiot plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien » Shakespeare - Macbeth.

Extrait du document

            Cette citation de Macbeth prend place dans la scène 5 de l’acte V de la tragédie. Macbeth a donc déjà assassiné le roi et prend conscience d’une certaine manière de l’absurdité de la situation ou a un éclair de lucidité dans cette folie instiguée par la rencontre des trois sorcière. Cette citation nous dévoile une absence de sens de l’histoire. L’absence de sens est la marque de l’incroyance en une destinée ou un fil de l’histoire. Cette compréhension de l’histoire nous indique que l’histoire ne serait rien que l’ensemble bigarré des évènements produits selon les passions des hommes et de leurs volontés. Il n’y aurait donc pas de plan de l’histoire ou de rationalité de l’histoire (1ère partie). Cependant, n’est-ce pas réduire l’histoire à néant (2nd partie), il convient alors de s’interroger en définitive sur le fondement de ce sens que nous donnons à l’histoire, c’est-à-dire son sens et sa valeur (3ème partie).

« Introduction : Cette citation de Macbeth prend place dans la scène 5 de l'acte V de la tragédie.

Macbeth a donc déjà assassiné le roi et prend conscience d'une certaine manière de l'absurdité de la situation ou a un éclair de lucidité dans cette folie instiguée par la rencontre des trois sorcière.

Cette citation nous dévoile une absence de sens de l'histoire.

L'absence de sens est la marque de l'incroyance en une destinée ou un fil de l'histoire.

Cette compréhension de l'histoire nous indique que l'histoire ne serait rien que l'ensemble bigarré des évènements produits selon les passions des hommes et de leurs volontés.

Il n'y aurait donc pas de plan de l'histoire ou de rationalité de l'histoire (1ère partie).

Cependant, n'est-ce pas réduire l'histoire à néant (2 nd partie), il convient alors de s'interroger en définitive sur le fondement de ce sens que nous donnons à l'histoire, c'est-à-dire son sens et sa valeur (3 ème partie). I – Tragique et absence de sens a) La première remarque que l'on peut faire sur cette citation de Macbeth porte sur l'absence de rationalité. Evoquer la figure de l'idiot c'est faire référence à celui dont le sens et la rationalité manquent.

Il s'agit bien de comprendre qu'il n'y a pas de sens de l'histoire, c'est-à-dire pas de plan supérieur ou divin qui conduirait immanquablement l'histoire.

Il n'y a pas de destin formé d'avance.

Il n'y a pas d'herméneutique de l'histoire à produire.

En ce sens, cette citation prend acte de la prise de conscience du personnage de sa propre situation c'est-à-dire celle d'un homme qui vient de faire l'histoire malgré lui ; une histoire qui manque de profondeur et qui n'est dû qu'au hasard. b) L'élément déclencheur de l'histoire est cette rencontre avec les trois sorcière qui prédisent l'avenir à deux des personnages.

C'est cet événement qui déclenche la trahison de Macbeth pourtant fidèle serviteur du roi.

En ce sens, l'histoire n'est faite que d'évènements en apparence insignifiance.

Un roi est défait et assassiné sur une prédiction qui manque particulièrement de contenu ou de rationalité.

L'histoire ne se crée que par un enchaînement de petits faits qui essentiellement n'ont pas de signification.

C'est le hasard qui est à l'origine de l'histoire.

Ou plus exactement, on peut dire qu'il s'agit de la fortune, c'est-à-dire d'un hasard tragique.

L'histoire est telle qu'elle est simplement à cause d'un fait.

D'une certaine manière, on pourrait évoquer la figure pascalienne dans les Pensées nous disant que la face du monde aurait été changé si le nez de Cléopâtre eut été plus long.

Dans ce cas : petites causes, grandes conséquences. c) C'est pourquoi en dernier ressort, la tragédie mène l'homme à prendre conscience de l'absurdité de sa situation.

Il est seul et rien n'indique qu'il puisse attendre un signe d'une puissance supérieure.

C'est d'une certaine manière pour cela que l'on retrouve dans le théâtre shakespearien régulièrement la figure de la folie.

En effet, que l'on se situe dans Hamlet avec Ophélie ou Hamlet ou dans Othello avec le personnage éponyme, les personnages sont toujours en lien avec le non-sens ou le sens infernal de la tragédie.

Chaque pièce raconte un événement.

Ici avec Macbeth, la toile de fond est une guerre comme dans Hamlet, et Othello, or on voit bien que les éléments déterminant l'histoire ne sont que fortuits ou dus aux passions ; la vengeance, la jalousie, l'honneur, la vanité, la gloire etc.

En un autre sens, on peut dire que l'histoire c'est, comme le nom d'une de ses pièces : beaucoup de bruits pour rien. Transition : Ainsi il n'y a pas de sens de l'histoire.

Nous ne pouvons trouver à l'origine de l'histoire que des évènements bigarrés et hasardeux qui ne peuvent nous dévoiler un sens profond ou caché.

Pourtant, ne peut-on pas revenir ce renoncement à l'histoire ? II – Le sens de l'histoire a) La conception hégélienne de l'histoire s'inscrit aussi dans cette volonté de dépasser le simple enchaînement des faits et cherche à en trouver le sens.

C'est notamment dans la Raison dans l'histoire que Hegel développera sa philosophie de l'histoire.

Il s'agit en effet de dépasser « la cohue bigarrée de l'histoire », autrement dit, il faut saisir l'unité qui synthétise et subsume la diversité du cours de l'histoire : « Là, un immense déploiement de forces ne donne que des résultats mesquins, tandis qu'ailleurs, les causes insignifiantes produisent d'énormes résultats. Partout, c'est un mêlée bigarrée qui nous emporte, et dès qu'une chose disparaît, une autre aussitôt apparaît.

» Mais si l'histoire peut être synthétisée c'est pour Hegel comme cela se perçoit dans la Raison dans l'histoire, l'Idée gouverne le monde.

C'est l'Idée, principe spirituel suprême immanent au monde, qui, selon Hegel, gouverne l'histoire. L'Idée, conçue comme forme d'unification dernière par la Raison humaine, devient, dans le temps, de plus en plus claire et transparente.

Au fond, selon Hegel, l'histoire se confond avec le devenir d'un principe spirituel supérieur. « l'Idée est le vrai, l'éternel, la puissance absolue.

Elle se manifeste dans le monde et rien ne s'y manifeste qui ne soit elle, sa majesté et sa magnificence : voilà ce que la philosophie démontre.

» L'histoire est donc le dévoilement de l'Idée, son effectivité et c'est ce qui marque le progrès.

Le progrès chez Hegel peut se comprendre de la manière suivante : l'Idée absolue se fait elle-même à travers l'histoire, qui représente l'Idée en marche.

L'histoire ne cesse de se simplifier et de s'unifier.

Aussi, sans la notion de progrès, le cours de l'histoire est-il incompréhensible.

Chaque figure historique est supérieure à celle qui constituait son être précédent.

Mais pourquoi parle-t-on de « ruse de la raison » ? b) S'il y a ruse de la raison c'est parce, pour Hegel dans la Raison dans l'histoire, l'histoire prend appuie sur le rôle de la passion, c'est-à-dire sur l'énergie du vouloir qui rassemble l'homme tout entier et le porte vers un but. L'individu concentre ainsi toute son énergie sur un seul objet.

Tel est le « grand homme » dans l'histoire : « L'homme. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles