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L'histoire est-elle un perpétuel recommencement ?

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En posant la question « L’histoire est-elle un perpétuel recommencement ? » nous posons une question dont la réponse implique un certain modèle de conception du temps. En effet, si l’histoire est un perpétuel recommencement, cela signifie que l’histoire est une succession de cycles qui se répètent. Dans le cas contraire, si l’histoire n’est pas un perpétuel recommencement, cela implique qu’elle s’inscrit sur un axe linéaire où rien de ce qui s’est produit précédemment ne peut avoir une nouvelle existence. Mais nous verrons que le perpétuel recommencement historique a une place importante dans une pensée philosophique particulière, celle de  Nietzsche, où il prend la forme de l’Eternel Retour, et où il devient l’objet de désir du Surhomme.

La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si l’histoire est une succession de cycles ou une progression sur un axe linéaire, autorisant ou interdisant le perpétuel recommencement de ce qui a déjà eu lieu. 

« Le mot « Histoire » désigne toute connaissance basée sur l'observation, la description de faits advenus dans le passé.

Il y a lieu de distinguer entre l'histoire, récit véridique du passé, et l'Histoire, comme réalité historique, totalité de ce qui a eu lieu et de ce qui aura lieu dans l'avenir.

Lorsque nous parlons de cours de l'histoire, nous faisons référence à l'histoire conçue dans sa continuité, dans sa capacité à évoluer avec le temps : il s'agit dans ce cas de l'évolution historique. Un recommencement est un processus qui retourne à son point de départ de sorte qu'une action déjà réalisée se réitère. Quelque chose de perpétuel est quelque chose qui n'a pas de fin, qui s'inscrit dans le temps avec le caractère d'une extension illimitée. En posant la question « L'histoire est-elle un perpétuel recommencement ? » nous posons une question dont la réponse implique un certain modèle de conception du temps.

En effet, si l'histoire est un perpétuel recommencement, cela signifie que l'histoire est une succession de cycles qui se répètent.

Dans le cas contraire, si l'histoire n'est pas un perpétuel recommencement, cela implique qu'elle s'inscrit sur un axe linéaire où rien de ce qui s'est produit précédemment ne peut avoir une nouvelle existence.

Mais nous verrons que le perpétuel recommencement historique a une place importante dans une pensée philosophique particulière, celle de Nietzsche, où il prend la forme de l'Eternel Retour, et où il devient l'objet de désir du Surhomme. La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si l'histoire est une succession de cycles ou une progression sur un axe linéaire, autorisant ou interdisant le perpétuel recommencement de ce qui a déjà eu lieu. I. L'histoire recommence perpétuellement en raison de la succession de cycles concaténés a. L'histoire est un perpétuel recommencement car elle est cyclique Nous commencerons par dire que l'histoire est un perpétuel recommencement car elle constituée par une succession de cycles concaténés les uns aux autres.

C'est la pensée chinoise qui nous donne les meilleurs arguments pour défendre cette thèse.

En Chine s'est en effet développé un concept du temps cyclique et non pas linéaire : depuis l'époque Shang (ca.

1600-1046 av.

J.C.), la pensée chinoise s'est basée sur une notion cyclique du temps qui resta centrale pendant les époques successives.

Le Temps est considéré comme ayant une nature cyclique et procède donc par révolution successive.

Les saisons ont fourni des emblèmes à la conception du Temps, car le Temps paraissait avoir une nature cyclique et que l'année, avec ses saisons, offrait l'image d'un cycle. « L'idée de mutation ôte tout intérêt philosophique à un inventaire de la nature où l'on se proposerait de constituer des séries de faits en distinguant des antécédents et des conséquents.

Au lieu de constater des successions de phénomènes, les chinois enregistrent des alternances d'aspects.

Si deux aspects leur paraissent liés, ce n'est pas à la façon d'une cause et d'un effet : ils leur semblent appariés comme le sont l'endroit et l'envers, ou […] comme l'écho et le son, ou, encore, l'ombre et la lumière.

La conviction que le Tout et chacune des totalités qui le composent ont une nature cyclique et se résolvent en alternances, domine si bien la pensée que l'idée de succession est toujours primée par celle de interdépendance.

On ne verra donc aucun inconvénient aux explications rétrogrades.

Tel seigneur n'a pu de son vivant, obtenir l'hégémonie, car nous dit-on, après sa mort, on lui a sacrifié des victimes humaines.

» Marcel Granet, La Pensée chinoise, p.

272. Nous dirons donc que l'histoire est un perpétuel recommencement car elle n'est pas de nature linéaire (ce qui empêcherait la réitération de tout évènement) mais de nature cyclique, comme l'indique les mouvements de la nature que sont les saisons ou l'alternance des jours et des nuits. b. L'histoire est un perpétuel recommencement car elle est la réitération du même Mais la pensée chinoise n'est pas la seule à nous donner des arguments pour penser l'histoire comme un perpétuel recommencement.

La pensée occidentale, et notamment Schopenhauer, vont dans le même sens.

En effet, Schopenhauer niait non seulement la scientificité de l'histoire en tant que discipline (elle se contente de coordonner des faits quand le propre de la science est de les subordonner à des principes ou de les déduire de ceux-ci), mais le principe même d'un devenir historique.

L'homme n'évolue pas, prétend-il, il obéit en permanence à des motivations qui sont le plus souvent moralement mauvaises, car intéressées :. »

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