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L'histoire de l'humanité est-elle celle de son progrès ?

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« Termes du sujet: PROGRESSER /PROGRÈS: * Progresser: évoluer du moins bien vers le mieux, (s') améliorer. * Progrès: 1) Passage graduel du moins bien vers le mieux, évolution dans le sens d'une amélioration.

2) Le Progrès: marche en avant de la civilisation, par le biais du développement des sciences et techniques. HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie). Le principal problème tourne autour du fait que c'est l'histoire comme totalité (l'histoire de l'humanité) et le progrès lui-même comme une notion indivisible qui sont concernés (de quel progrès parle-t-on ? technique, scientifique, moral ? Ce sont trois problèmes différents).

Les conceptions évolutionnistes de l'histoire (au sens où l'histoire est conçue comme organisée par un sens) se placent au point de vue du tout, et argumenteront que chaque période historique connaît des désastres mais que dans la globalité les choses vont vers le mieux.

Elles défendront que tels événements sont nécessaires au progrès du tout (voir surtout Hegel, La raison dans l'histoire). Une telle idée est-elle fondée ? En quel sens peut-on la fonder ? En quel sens parler d'"une" histoire de "l'humanité" (chaque pays par exemple avance à son rythme, du point de vue économique, technique, etc.

De quel droit vouloir faire converger tous ces rythmes dans une histoire, et qui définira le but commun ?) et d'"un" progrès global ? Comment mesurer le progrès ? Et si on ne parle que de progrès technique ou autre, est-ce que cela a un sens de réduire l'histoire de l'humanité à des progrès techniques ? Références utiles : Kant, Théorie et pratique et Idée d'une histoire au point de vue cosmopolitique. La notion d'histoire prend des sens multiples et est donc ambiguë.

L'histoire désigne en effet tout à la fois le devenir historique et la connaissance qu'on en prend.

Mais ici le sujet semble exclusivement parler du devenir historique, du passage du temps.

L'existence humaine tout entière est historique : elle est tendue entre souvenirs du passé et la tentation d'avenir.

C'est pourquoi on admet généralement qu'il n'y a d'histoire véritable qu'humaine.

La nature en effet agit au hasard, alors que les hommes délibèrent, agissent en fonction d'un but, réalisent des projets et peuvent se perfectionner.

Le progrès renvoie le plus souvent au mouvement d'un moins vers un plus.

Il s'agit ici alors de savoir si l'histoire montre que l'homme accumule de plus en plus de connaissance, devient meilleur.

Il semble dans un premier temps que les conditions de vie et les moeurs ont évolué depuis le début de l'histoire.

Pourtant peut-on dire que l'homme s'améliore? Les guerres du XXème siècle ne sont-elles pas un cinglant démenti de l'idée de progrès? Comment penser l'histoire pour penser l'amélioration de l'homme? 1.

La perfectibilité fonde l'historicité de l'homme Pour Jacques Ruffié, l'évolution naturelle et l'évolution culturelle diffèrent profondément.

La première est fondée sur la mutation, le hasard alors que la deuxième est l'oeuvre d'une volonté conscience et déterminée.

C'est pour cela que l'histoire ne peut être qu'humaine.

De plus, l'évolution humaine est plus rapide que l'évolution naturelle. "L'évolution culturelle est en accélération permanente, grâce à un processus cumulatif qui fait boule de neige.

Le volume de connaissance ne cesse de croître dans le temps." ( De la biologie à la culture).

Par l'héritage culturel, l'homme semble donc progresser dans la connaissance. Rousseau voit dans la perfectibilité de l'homme le principal critère qui le distingue de l'animal et qui fonde la possibilité même de l'histoire.

C'est parce que l'homme peut sans cesse apprendre et développer ses connaissances et ses facultés que l'histoire est possible.

Dans le cas inverse, les civilisations ne pourraient se développer et le monde humain resterait toujours au même niveau.

"C'est la faculté de se perfectionner; faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, au lieu qu'un animal est, au bout de quelques mois, ce qu'il sera toute sa vie."( Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes) Le XIXème voit se développer une foi dans le progrès.

Ainsi Auguste Comte et Hegel par exemple voit dans le progrès une sorte de loi inscrite dans l'ordre de la vie et de l'histoire.

Hegel, par exemple, voit dans l'histoire "la marche graduelle" par laquelle l'esprit acquiert le savoir de ce qu'il est; elle est réalisation de la liberté de l'esprit. L'histoire aurait donc une fin qui correspondrait au savoir absolu. De par sa faculté d'apprendre et de se perfectionner, l'humanité a une histoire et progresse toujours plus dans la somme de connaissance, de savoir-faire,... 2.

Il n'existe aucune amélioration morale de l'homme Pourtant les événements du XXème siècle tels les guerres mondiales, les génocides, ont dissipé les illusions du progrès historique.

L'homme malgré les enseignements que lui ont apporté justement l'étude du déroulement historique ne semble pas avoir évolué moralement.

Il est toujours régi par des passions et des pulsions destructrices et desordonnées.

Ainsi, après Auschwitz, beaucoup se sont demandé si l'homme était réellement capable de s'améliorer. Il faut cependant remarquer que la conception linéaire de l'histoire n'est pas universelle.

En effet, dans d'autres. »

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