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l'expérience est-elle la seule source de nos pensées ?

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« Définition des termes du sujet: PENSÉE: Faculté de connaître, de comprendre, de juger, de raisonner, qui est censée caractériser l'homme, par opposition à l'animal.

Synonyme d'entendement, de raison. PENSER: Exercer une activité proprement intellectuelle ou rationnelle; juger; exercer son esprit sur la matière de la connaissance; unir des représentations dans une conscience. EXPÉRIENCE: a) Sens courant (expérience vécue): instruction acquise par une longue pratique des choses (l'expérience de la vie).

b) Connaissance acquise par les données ou impressions des sens.

c) En science, observation méthodique et réfléchie de certains phénomènes, en vue de vérifier une hypothèse (synonyme d'expérimentation). On vous interroge ici sur la réduction de l'origine de nos idées à l'expérience.

On peut comprendre " expérience " de trois manières : l'expérience, c'est d'abord l'impression que les choses font sur notre sensibilité, impression par laquelle une réalité nous est donnée à saisir.

Ensuite, l'expérience, c'est, dans les sciences, la possibilité de conduire une expérimentation visant à infirmer ou à confirmer une théorie.

Enfin l'expérience c'est le savoir et le savoir-vivre acquis au fil du temps et à partir de l'existence humaine.

A chacun de ses sens peut correspondre une définition de " pensée " : penser, c'est mettre en forme le donné sensible par des concepts , c'est observer, calculer et comparer pour former une théorie scientifique , c'est enfin avoir l'intelligence de la vie et en comprendre le sens.

Or dans ces trois cas, la conscience (entendement, imagination , mémoire) intervient, ce qui indique bien que l'expérience pour être parlante doit être construite par la conscience elle-même, de sorte qu'elle n'est jamais immédiate.

Qui plus est je peux penser quelque chose sens en avoir l'expérience sensible (pensez à la religion ou même aux mathématiques). 1.

Seul l'entendement connaît - L'expérience est trompeuse et incertaine (thèse de l'idéalisme) Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : [...] sa couleur, sa figure, sa grandeur sont apparentes ; il est dur, il est froid [...].

Mais voici que, cependant que je parle, on l'approche du feu ; ce qui y restait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe [...].

La même cire demeure-telle après ce changement ? Il faut avouer qu'elle demeure, et personne ne le peut nier.

Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? Certes ce ne peut être rien de tout ce que j'y ai remarqué par l'entremise des sens, puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement, ou l'ouïe, se trouvent changées, et cependant la même cire demeure. Dans ses Méditations métaphysiques, Descartes expose son cheminement, partant de la nécessité du doute à la première certitude du Cogito, suivie par la garantie d'un savoir enfin possible grâce à la certitude de l'existence de Dieu.

Dans ce passage, extrait de la Méditation seconde, il n'est pas encore parvenu à cette certitude.

Ainsi, comment un morceau de cire peut-il être encore de la cire, alors que sous l'action de la chaleur, il change du tout au tout ? Problématique Sous leur apparente stabilité, les choses sont changeantes, au point qu'il est difficile d'en dégager des caractéristiques solides.

Et pourtant, les images diverses par lesquelles je me représente la cire ne sont pas le fait de l'imagination.

Dès lors, qu'est-ce, finalement, que ce morceau de cire ? Un objet doit toujours être identique à lui-même pour être dénommé et connu en tant que tel. Enjeux Comment pouvons-nous penser les objets en eux-mêmes ? Les données que nous fournissent les sens et l'imagination reproductrice ne sont-elles par erronées ? Pour être objective, la connaissance doit dépasser la multiplicité des représentations sensibles. La connaissance suppose la clarté et la distinction des idées : je ne peux en effet retenir pour vrai que ce que je comprends avec netteté.

Or les perceptions par lesquelles je connais ce morceau de cire sont distinctes : je ne peux pas confondre l'odeur de la ruche avec une autre, ni la couleur caractéristique de la cire avec une autre.

Il semblerait donc que j'ai affaire immédiatement à une vraie connaissance. Pourtant, il suffit que l'on approche ce morceau de cire du feu pour qu'il perde toutes les qualités qui me le faisaient connaître : malgré ce changement radical, je sais qu'il s'agit encore du même morceau de cire ; ma connaissance ne provient donc pas des sensations.. »

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