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l'Etat est-il l'ennemi de la liberté ?

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« L'individu contre l'Etat Dans L'Unique et sa propriété, Stirner établit une théorie radicale de l'individualisme anarchiste.

La seule et unique valeur, c'est le Moi, tout le reste n'est rien.

Reprenant l'étymologie allemande du mot société (Gesellschaft), Stirner en dégage la racine saal : la salle.

Être en société, c'est se trouver enfermé dans une salle commune en compagnie de plusieurs personnes non choisies.

La société contraint à des relations mais ne les établit pas.

Qu'il existe ou non des relations confraternelles ne la touche guère.

La société n'est pas l'oeuvre d'individus singuliers, mais d'un tiers anonyme et impersonnel.

Au sens propre, la société n'est personne.

Non fondée sur des relations, elle ne définit qu'un espace de cohabitation que les relations interindividuelles indiffèrent, ou parfois même perturbent.

La société ne tolère que dans certaines limites que les individus établissent des relations de Je à Tu, oubliant par là qu'il y a les "autres".

Elle se donne comme valeur sacrée, et tout excès individuel, dans le système anonyme et neutre, est une offense rudement punie.

Elle est un système de travail en commun qui vise l'enrichissement collectif, et les relations individuelles, loin d'en constituer le ciment, en sont le germe de dissolution.

La société n'est pas une association libre d'individus libres, c'est un tiers impersonnel (l'Etat) qui détient le pouvoir absolu sur tous les individus. L'État n'a pas de nécessité absolue éternelle Pour Marx et Engels, l'État est une «superstructure», c'est-à-dire une institution inventée par la classe dominante (la bourgeoisie) pour assurer sa domination sur la classe des prolétaires.

Selon la conception marxiste du de venir historique, l'État ne sera plus nécessaire après l'instauration de la «société sans classes».

Lénine reprend cette thèse en la complétant.

Après une phase de «dictature du prolétariat» visant à éclairer et éduquer les prolétaires, la fin de la lutte des classes doit entraîner le «dépérissement de l'État». L'État de la domination d'une classe sociale chez Marx « Au fur et à mesure que le progrès de l'industrie moderne développait, élargissait, intensifiait l'antagonisme de classe entre le capital et le travail, le pouvoir d'État prenait de plus en plus le caractère d'un pouvoir public organisé aux fins d'asservissement social d'un appareil de domination d'une classe. Après chaque révolution, qui marque un progrès de la lutte des classes, le caractère purement répressif du pouvoir d'État apparaît de façon de plus en plus ouverte» [La Guerre civile en France, p.

60-61].

La conception marxiste de l'État est ici résumée dans son principe essentiel : l'État capitaliste est l'appareil de domination de la classe ouvrière par la bourgeoisie, y compris par la violence comme ce fut le cas, par exemple, durant les journées de juin 1848.

Durant celles-ci, la république bourgeoise avait montré le despotisme absolu d'une classe sur les autres classes. Ainsi, l'État n'est pas extérieur ou au-dessus de la société.

« Il est bien plutôt un produit de la société à un stade déterminé de son développement ; il est l'aveu que cette société s'empêtre dans une insoluble contradiction avec elle-même, s'étant scindée en oppositions inconciliables qu'elle est impuissante à conjurer. Mais pour que les antagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne se consument pas — elles et la société — en une lutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doit estomper le conflit, le maintenir dans les limites de l'"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d'elle et lui devient de plus en plus étranger, c'est l'État» [L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, p.

156]. Si l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes des classes, pour les mêmes raisons, l'État ou les différents États qui se sont succédé dans l'histoire ont toujours été ceux de la domination d'une classe sur les autres, dans le but de maintenir — souvent par la violence [Anti-Dühring, p.

208 sq.] — l'ordre social.

D'où l'idée d'une disparition de l'État dans une société sans classe, le communisme, avec quelques difficultés sur les moyens d'y parvenir. Contre l'Etat: l'anarchisme A.

L'État, cimetière des libertés Les anarchistes – les russes Bakounine et Kropotkine, les français Élisée Reclus et Jean Grave – voient tout au. »

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