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La liberté est-elle possible sans un Etat pour la défendre ?

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« L'Etat est-il la condition de possibilité de la liberté ? Qu'est-ce que la liberté ? La liberté est pour l'homme la possibilité d'agir comme bon lui semble.

Mais alors, comment tous les hommes peuvent-ils être libres en même temps ? En effet, il semble que si tout le monde est libre d'agir à sa guise alors des conflits vont apparaître, car les actions de chacun pourront être contraires.

La liberté des plus faibles sera niée par celle des plus forts.

Il semble donc que la liberté ait besoin d'être défendue et surtout normée.

Mais alors est-ce que l'Etat, comme instance organisatrice, pourra assurer la défense de la liberté ? L'Etat est une institution organisée qui rassemble les hommes sous des lois.

Il normativise donc les relations entre les hommes puisque celles-ci sont réglementées.

Mais alors, si l'Etat assure la défense de la liberté, cela signifie qu'il lui est supérieur.

Or si la liberté connaît une instance qui la légifère et la surplombe, c'est qu'elle est limitée et déterminée.

Mais alors n'est-ce pas là une aporie qui fait que la liberté (qui est l'indéterminé), pour être effective, doive être défendue et que l'instance même qui la défend, non seulement la limite et la conditionne mais aussi la détermine ? Par ailleurs, on pourrait se demander contre quoi défendre la liberté.

En effet, s'il faut la défendre, c'est que quelque chose lui nuit, mais quoi ? Le contraire de la liberté, c'est l'aliénation.

Or on subit l'aliénation, lorsque des plus forts prennent le pouvoir par la force.

Il semble donc que l'Etat pour défendre la liberté, doive mettre les hommes à égalité en régulant les forces. I. La liberté a besoin de la protection de l'Etat. Pour Hobbes, la liberté a besoin de l'Etat comme protecteur, en ceci qu'il organise les relations entre les hommes.

En effet, à l'état de nature, les hommes sont en guerre.

Personne ne peut détrousser autrui, sans craindre ensuite qu'un plus grand et plus fort vienne à son tour le voler.

Il n'y a aucune liberté possible, car les hommes vivent sous le régime de l'aliénation permanente.

En effet, les hommes ne sont libres de rien posséder, ils ne peuvent agir comme bon leur semble.

En d'autre terme, les hommes ayant peur continuellement ne sont pas libres d'agir.

Hobbes explique donc que l'Etat, par l'intermédiaire du Souverain Bien assure la liberté des hommes.

En effet, lors du pacte social, tous les hommes donnent tous leurs pouvoirs et tous leurs droits à un homme qui est le Souverain Bien, et en échange, celui-ci leur garanti la liberté et leur conservation.

Il semble donc que si l'Etat ne défend pas notre liberté, un régime d'aliénation et de règne du plus fort se met en place.

Cependant, il nous faut tout de suite nuancer notre propos.

En effet, les hommes sont assurés d'être libres au sein de l'Etat, mais pas sous n'importe quelle forme.

La liberté que défend l'Etat est une liberté limitée : les hommes ne sont libres que dans les silences de la loi.

Autrement dit la liberté a besoin d'être défendue par l'Etat, mais il semble que cette défense n'aille pas sans une contrepartie qui limite cette même liberté.

N'estce pas dangereux et paradoxal d'accepter d'être libre sous conditions ? II. Une liberté non protégée, mais en sursis. Weber explique que l'Etat revendique l'usage de la violence légitime.

Ainsi, il semble qu'il est outrepassé ses fonctions de protecteur de la liberté et d'organisateur de la société.

L'auteur montre que sans cette violence l'Etat ne serait pas.

Nous comprenons que la liberté se trouve donc au sein d'un paradoxe, car si elle n'a pas de défenseur, elle risque la destruction, et lorsque l'Etat la défend, elle est conditionnée.

Or la liberté est justement ce qui n'est ni déterminé par avance, ni sous conditions.

En effet, je ne peux pas dire à quelqu'un : ‘Tu es libre de courir maintenant', car cette proposition est un ordre.

Pour être une proposition libre, elle devrait être : ‘Tu es libre de courir ou de ne pas courir'.

De même, je ne peux pas dire à quelqu'un : ‘tu es libre uniquement si tu respectes les lois', car la liberté est essentiellement libre, elle ne peut pas être conditionnée.

La violence de l'Etat pose donc problème, car en surplombant la liberté, il la limite et l'asservit par sa force.

Dès lors, l'on comprend que dire : ‘l'Etat est la condition de possibilité de la liberté', c'est déjà nier la liberté et ne plus la permettre.

Mais alors, comment la liberté estelle possible ? III. Résolution de l'aporie Rousseau montre que la liberté n'a pas essentiellement besoin d'être défendue.

En effet, pour l'auteur il y a une préexistence de la liberté par rapport à l'Etat.

La liberté étatique est une liberté conventionnelle, mais avant elle, il existait déjà à l'état de nature une liberté : la liberté naturelle.

Cette liberté n'a pas besoin d'être défendue, car elle n'est soumise à aucune aliénation.

En effet, les hommes n'étant pas en lien, il n'y a pas de rapports de force entre eux.

La liberté naturelle ne peut être aliénée. Elle est tout à fait autonome.

Dans un tel état de nature, l'Etat n'est pas du tout nécessité.

Mais alors, pourquoi est-il advenu ? L'Etat est advenu, car les ressources naturelles venant à manquer, et la technique à se développer, les hommes sont entrés en contact les uns avec les autres, dès lors la liberté a été mise en danger.

En effet, les hommes étant en lien, les rapports de force et l'aliénation des plus faibles, fit jour.

L'on institua l'Etat, afin que la nouvelle relation entre les hommes soit réglementée et juste.

Dans ce nouveau cadre, il a fallu trouver un nouveau statut à la liberté.

La liberté naturelle ne pouvant plus avoir cours, on créa une liberté conventionnelle protégée par l'Etat, c'est-àdire plus précisément par les termes du contrat social.

Ainsi, dans l'Etat la liberté est protégée en ceci que chaque membre de l'Etat est une partie du tout et que porter atteinte à la liberté d'autrui, c'est se porter atteinte à soi-même : si la main agresse le bras, elle se blesse elle-même.

La liberté n'a pas naturellement besoin que l'Etat la défende, mais elle en a besoin conventionnellement.

Ainsi l'on comprend qu'il a existé une liberté naturelle effective et pleine, mais qu'au sein de l'Etat, si nous voulons pouvoir être libres, il nous faut accepter qu'elle soit défendue par l'Etat, c'est-à-dire qu'elle soit partielle et sous conditions. Conclusion : - Les hommes n'étant pas capables d'accepter la liberté d'autrui (puisque chacune est la limite de l'autre), celle-ci doit, pour être effective, être protégée par l'Etat. Cependant, l'Etat peut abuser de son pouvoir par la force et nuire lui-même à celle qu'il protège : la liberté. Enfin, il semble qu'il a existé une liberté totale : la liberté naturelle (qui n'avait pas besoin d'être défendue), mais que la liberté étatique est sous la gouverne protectrice de l'Etat, et qu'il ne peut en être autrement.. »

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