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Rousseau: L'État est-il l'ennemi de la liberté ?

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Je ne connais de volonté vraiment libre que celle à laquelle nul n'a droit d'opposer de la résistance ; dans la liberté commune nul n'a droit de faire ce que la liberté d'un autre lui interdit, et la vraie liberté n'est jamais destructive d'elle-même. Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction ; car comme qu'on s'y prenne tout gêne dans l'exécution d'une volonté désordonnée. Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois : dans l'état même de nature l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes. Toutes les barrières qu'on donne dans les républiques au pouvoir des magistrats ne sont établies que pour garantir de leurs atteintes l'enceinte sacrée des lois : ils en sont les ministres non les arbitres, ils doivent les garder non les enfreindre. Un peuple est libre, quelque forme qu'ait son gouvernement, quand, dans celui qui le gouverne il ne voit point l'homme, mais l'organe de la loi. En un mot, la liberté suit toujours le sort des lois, elle règne ou périt avec elles ; je ne sache rien de plus certain. Vous avez des lois bonnes et sages, soit en elles-mêmes, soit par cela seul que ce sont des lois. Toute condition imposée à chacun par tous ne peut être onéreuse à personne, et la pire des lois vaut encore mieux que le meilleur maître ; car tout maître a des préférences, et la loi n'en a jamais.

« Il est possible de préserver sa liberté intérieure, sa liberté de penser, même sous la contrainte.

Le courage et la volonté sont indispensables à une telle liberté.

Ils permettent d'être libre même si on ne fait pas ce que l'on veut.

De ce fait, il semble que l'obéissance à un individu ou à des lois n'interdise pas la liberté.

La liberté individuelle et la liberté collective peuvent toutefois s'opposer.

Mais la liberté ne peut faire l'économie d'une forme ou d'une autre de nécessité. La question reste de savoir si on est libre ou si on le devient. éléments d'explication • Rousseau cherche à définir un État idéal, dans lequel pourraient être conciliées liberté et vie communautaire.

Nous avons en effet définitivement quitté l'état de nature.

Il ne nous est plus possible de vivre seul, indépendant d'autrui; il faut renoncer à une liberté naturelle dans laquelle chacun, n'ayant aucun rapport avec autrui, a « un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre», droit « qui n'a pour bornes que les forces de l'individu » (Contrat social I, 8). Mais l'existence sociale, devenue nécessaire, engendre sou¬vent la servitude la plus humiliante, la plus dégradante, destructrice de notre humanité même («renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme », 1.4).

Comment donc articuler vie sociale et liberté ? • À cette question, ce texte apporte des éléments de réponse; le principe en est que toute dépendance n'est pas négation de liberté.

En effet : a) Dépendre des lois, leur obéir mais n'obéir qu'à elles, non à la volonté capricieuse d'un autre homme, c'est déjà la situation de l'homme dans l'état de nature, si l'on précise du moins que les lois, ici, sont celles de la nature, les lois scientifiques, les seules qu'il connaisse et qui s'imposent à tous.

Cette dépendance a des forces impersonnelles qui limitent nos actions mais ne blessent jamais notre humanité ni ne l'humilient, Rousseau voudrait en quelque sorte la restaurer sur le plan civil : l'idéal serait que l'homme social soit soumis à des lois politiques qui auraient quelque chose de l'impersonnalité, de l'inflexibilité, de l'égalité des lois purement naturelles.

Alors seraient évitées les dépendances avilissantes. a) Dépendre d'autrui, c'est en effet être asservi, être esclave, perdre son humanité.

Puisqu'il faut cependant que des hommes gouvernent la Cité, ils ne doivent que veiller à l'exécution de lois dont ils ne sont pas les auteurs.

Le seul Souverain légitime, souligne Rousseau, c'est le peuple assemblé qui exprime sa volonté libre dans les lois qu'il proclame. Le despotisme commence aussitôt qu'un homme (ou un groupe d'hommes) impose sa volonté propre à tout le peuple : par exemple, dès que ceux que l'on a chargé de faire appliquer les lois communes (les magistrats, le pouvoir exécutif) prétendent s'en affranchir et leur substituer d'autres lois.

Il faut rappeller que "ministre vient de minister, qui veut dire serviteur. Rousseau: Je ne connais de volonté vraiment libre que celle à laquelle nul n'a droit d'opposer de la résistance ; dans la liberté commune nul n'a droit de faire ce que la liberté d'un autre lui interdit, et la vraie liberté n'est jamais destructive d'elle-même.

Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction ; car comme qu'on s'y prenne tout gêne dans l'exécution d'une volonté désordonnée.

Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois : dans l'état même de nature l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous.

Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes.

Toutes les barrières qu'on donne dans les républiques au pouvoir des magistrats ne sont établies que pour garantir de leurs atteintes l'enceinte sacrée des lois : ils en sont les ministres non les arbitres, ils doivent les garder non les enfreindre.

Un peuple est libre, quelque forme qu'ait son gouvernement, quand, dans celui qui le gouverne il ne voit point l'homme, mais l'organe de la loi.

En un mot, la liberté suit toujours le sort des lois, elle règne ou périt avec elles ; je ne sache rien de plus certain. Vous avez des lois bonnes et sages, soit en elles-mêmes, soit par cela seul que ce sont des lois.

Toute condition imposée à chacun par tous ne peut être onéreuse à personne, et la pire des lois vaut encore mieux que le meilleur maître ; car tout maître a des préférences, et la loi n'en a jamais. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Pourquoi les lois garantissent-elles la liberté ? 2 À quoi servent les barrières que les républiques donnent au pouvoir des magistrats ? 3 Pourquoi la pire des lois vaut-elle encore mieux que le meilleur maître ? Réponses:. »

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