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L'État doit il être sans pitié ?

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« PREMIERE CORRECTION Introduction On appelle Etat l'ensemble des institutions qui organisent une société sur un territoire donné.

L'Etat suppose donc toujours une mission élémentaire : garantir la sécurité des citoyens et assurer la cohésion d'un groupe.

Pour ce faire, l'Etat édicte des lois et tout contrevenant se voit puni via l'appareil judiciaire.

Dès lors, au nom de la paix et de l'ordre, on voit mal comment l'Etat pourrait ne pas être sans pitié : il est sans pitié dans la mesure où il fait régner l'ordre de la loi de façon impartiale et juste.

L'Etat est sans pitié puisqu'il ne tolère aucune entorse à la loi. Pourtant être sans pitié, c'est aussi n'éprouver aucune sympathie suscitée par le spectacle du malheur d'autrui.

Or l'Etat, dans sa version républicaine ou démocratique, a toujours pour ambition de réduire les inégalités sociales et d'apporter aux citoyens un minimum de bien-être, voire même un certain bonheur.

La souffrance des hommes interpelle donc nécessairement l'homme politique.

Mais cette sympathie ne doit pas prendre la place de la décision concertée des citoyens entre eux, afin de parvenir à une vie juste et pacifiée.

Si l'Etat était sans pitié, il serait insensible à la situation concrète des hommes.

Mais être sensible aux malheurs des hommes, ce n'est pas renoncer pour autant à l'idéal de justice et d'égalité face à la loi. Le sujet vous invite alors à penser l'attention que l'Etat accorde au citoyen comme une exigence : nous n'acceptons pas le malheur mais nous pensons qu'un citoyen ne peut être heureux que dans les limites d'un Etat de droit qui ne tolère aucune dérive par rapport aux lois établies par la raison humaine. Il faut donc se garder de réduire la question à la simple sphère de la punition des crimes. La pitié de l'Etat peut concerner le sort des citoyens en général.

L'Etat doit-il être sans pitié ? Cette question suppose que l'on se demande pourquoi il devrait ou non être sans pitié, mais aussi que l'on creuse la question consistant à savoir ce que cela signifie, pour un état, d'être sans pitié.

Et à l'inverse, qu'est-ce que cela signifierait, pour un état, de faire preuve de pitié ? Première partie : L'état sans pitié. Je vous propose de réfléchir sur ces deux textes de Machiavel : MACHIAVEL, Le Prince, Chap.

XVIII. « Combien il est louable, pour un prince, de garder sa foi et de vivre avec intégrité et non avec ruse, chacun l'entend ; néanmoins, on voit par expérience, de notre temps, que ces princes ont fait de grandes choses qui ont peu tenu compte de leur foi et qui ont su, par la ruse, circonvenir les esprits des hommes et à la fin ils l'ont emporté sur ceux qui se sont fondés sur la loyauté.

Vous devez donc savoir qu'il y a deux manières de combattre : l'une par les lois, l'autre par la force.

La première est le propre de l'homme, la seconde des bêtes.

Mais comme, souvent, la première ne suffit pas, il faut recourir à la seconde.

» MACHIAVEL, Le Prince. « Car on peut dire généralement une chose de tous les hommes : qu'ils sont ingrats, changeants, dissimulés, ennemis du danger, avides de gagner.

» En interrogeant dans cette première partie la possibilité d'un état sans pitié, il faut se demander : - ce qui témoigne d'un état sans pitié (on peut par exemple interroger la peine de mort), - pourquoi l'état est sans pitié, - enfin, si effectivement il DOIT être sans pitié. On peut également tenir compte d'une distinction essentielle : - D'un côté, on peut voir une loi sans pitié comme étant punitive, comme exerçant sa punition en fonction du crime, en réponse au crime.

Une punition sans pitié peut par exemple répondre à un crime sans pitié. - D'un autre côté, on peut envisager la loi sous une autre approche : une loi n'existe peut-être pas pour punir, mais d'abord pour dissuader.

Si une loi est sans pitié, ce n'est peut-être pas pour punir un crime grave, mais pour menacer et dissuader un criminel de commettre son méfait. Cette distinction est importante quand on se demande si l'état doit être sans pitié, car elle permet de répondre à la question « pourquoi ». Deux pistes, donc, sont ouvertes et peuvent être développées dans cette première partie : On peut envisager qu'effectivement, oui, l'état doit être sans pitié, soit peut-être parce que des criminels le. »

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