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Rousseau: La pitié

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« Dans L'Etre et le Néant, Sartre va poursuivre une analyse phénoménologique de la théorie hégélienne.

"L'essence des rapports entre consciences n'est pas le "Mitsein" (être-avec), mais le conflit." Ailleurs il dira même que c'est la violence qui fait le fond de toute relation humaine.

Quelle est l'origine du conflit ? La seule existence de l'Autre fait que j'ai un dehors, une extériorité pour autrui, une nature.

Des sentiments tels que la honte ou la fierté n'ont de sens que par rapport à cette nature que je suis, c'est-à-dire que j'apparais au regard de l'autre.

Être quelque chose de perçu, être une nature objective, c'est ne plus être tout à fait libre.

Quand l'autre me regarde, je suis en partie aliéné de ma liberté, qui fuit hors de moi : "Je saisis le regard de l'autre comme solidification et aliénation de mes propres possibilités." La liberté humaine se définit comme transcendance, à savoir comme possibilités plurielles que je suis et qui font que je ne me résume pas à mon simple donné présent.

Le regard de l'autre me coupe de mes propres possibilités pour me faire chose, être-là déterminé dans une certaine attitude ou une certaine expression, privé par là même de ce que je pourrais être d'autre et de différent.

De la contingence de ce que je suis maintenant, il fait nécessité ("Tu as fait ceci, tu as dit cela").

Le regard d'autrui transcende ma transcendance, pour la ramener à n'être plus qu'une seule chose : un acte, une parole, une attitude, une pensée, un comportement.

De plus, être regardé c'est être objet inconnu, qui m'échappe, car si je suis responsable de ce que je suis ou laisse transparaître, je n'ai nulle prise sur le jugement de valeur d'autrui. Sous le regard d'autrui, je suis sans défense pour une liberté qui n'est pas la mienne.

Si l'existence d'autrui est indispensable à l'existence objective de ma propre conscience, car sans lui je ne serais rien qu'une conscience flottante et évanescente, autrui est la marque indélébile de ma dépendance à une conscience et une liberté qui ne seront jamais miennes. Thème 466 Rousseau: Sentiment de pitié 1.

La pitié La réflexion sur la sociabilité de l'homme conduit Rousseau à insister sur le rôle des sentiments.

Ainsi, le sentiment naturel de la pitié pour nos semblables (Discours sur l'origine de l'inégalité), qui nous pousse à nous identifier à celui qui souffre, est une manière de nous unir aux autres par affection plutôt que par intérêt.

La pitié est à l'origine des vertus sociales. 2.

La sincérité du coeur Le sentiment n'est pas limité au caractère sociable de l'homme.

Il est aussi bien ce qui nous révèle notre spiritualité, la foi naturelle en une intelligence divine à laquelle invite l'ordre de l'univers, que ce qui nous permet de décider du bien ou du mal, du vrai et du faux.

Ainsi, les connaissances évidentes sont, pour Rousseau, celles auxquelles, dans la sincérité de mon coeur, je ne peux refuser mon consentement (Profession de foi du vicaire savoyard). « Il est donc bien certain que la pitié est un sentiment naturel qui, modérant dans chaque individu l’activité de l’amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l’espèce.

C’est elle qui nous porte sans réflexion au secours de ceux que nous voyons souffrir : c’est elle qui, dans l’état de nature, tient lieu de lois, de mœurs et de vertu, avec cet avantage que nul n’est tenté de désobéir à sa douce voix : c’est elle qui détournera tout sauvage robuste d’enlever à un faible enfant, ou à un vieillard infirme, sa subsistance acquise avec peine, si lui-même espère pouvoir trouver la sienne ailleurs ; c’est elle qui, au lieu de cette maxime sublime de justice raisonnée, Fais à autrui comme tu veux qu’on te fasse, inspire à tous les hommes cette autre maxime de bonté naturelle bien moins parfaite, mais plus utile peut-être que la précédente, Fais ton bien avec le moindre mal d’autrui qu’il est possible.

C’est en un mot dans ce sentiment naturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu’il faut chercher la cause de la répugnance que tout homme éprouve à mal faire, même indépendamment des maximes de l’éducation.

Quoiqu’il puisse appartenir à Socrate et aux esprits de sa trempe, d’acquérir de la vertu par raison, il y a longtemps que le genre humain ne serait plus, si sa conservation n’eût dépendu que des raisonnements de ceux qui le composent.

» Rousseau. MODELE. Dans ce texte, Rousseau fait l’apologie de la pitié. 1) La pitié est définie tout d’abord comme le sentiment naturel. 2) Puis, la pitié est décrite en ses différentes fonctions. 3) Rousseau indique la supériorité de la maxime qu’elle inspire. 4) Il ait de cette maxime le fondement de la morale. 1) Dans la forme d’une argumentation qui s’achève (« donc ») Rousseau affirme que « la pitié est un sentiment naturel ».

On sait que Rousseau opposera constamment ce qui est de l’ordre de la nature et ce qui est de l’ordre de la société (du social, ou du civil). Cette succession historique (supposée) a son équivalent à l’intérieur de l’homme.

Il y a en lui ce qui est de l’ordre de la nature (inné) et ce qui a sa source dans la société (l’acquis).

Rousseau estime que ce qui est de l’ordre du sentiment (la pitié) est déjà là, en l’homme, au niveau de l’homme naturel, et donc premier (et par là même antérieur) à la raison. »

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