Les vérités de l'ordre moral sont-elles susceptibles du même ,genre de démonstration que les vérités de l'ordre mathématique et de l'ordre physique ?

« Les vérités de l'ordre moral sont-elles susceptibles du même ,genre de démonstration que les vérités de l'ordre mathématique et de l'ordre physique ? A.

— Ce qu'on entend par vérités de l'ordre moral : a) Toutes les vérités morales : -- b) les vérités psychologiques et métaphysiques qui sont intimement unies à la morale, couine la liberté, la responsabilité, l'immortalité de l'âme, l'existence de Dieu. B.

— Faire voir que ces vérités morales et métaphysiques ont la certitude rationnelle de toutes les démonstrations : a) D'abord, les vérités morales découlent logiquement des principes premiers de l'ordre moral, lesquels ont la même certitude que les principes premiers de l'ordre spéculatif, puisqu'ils dérivent eux aussi immédiatement de la raison.

Ainsi la notion du devoir est aussi évidente en soi que n'importe quelle vérité de l'ordre théorique. b) Quant aux.

vérités métaphysiques, elle sont également susceptibles de certitude rationnelle. C.

— Il faut dire toutefois que l'on n'arrive pas a la certitude de ces..

vérités par le même genre de démonstration qu'a la certitude des conclusions mathématiques ou des lois physiques. a) D'abord la démonstration des vérités morales et métaphysiques, est plus difficile, a cause de la complexité même de leur objet. b) En outre, ces vérités ne sont pas susceptibles d'une vérification expérimentale.

L'expérience montre ce qui est, ce qui se fait et nonce qui doit être, ce qui doit se faire. c) Enfin, la certitude de ces vérités offre un caractère tout particulier.

Ainsi que nous l'avons dit, elle ne dépend pas seulement de la raison.

Sans doute, celle-ci en démontre la nécessité logique ; mais, comme ces vérités ont un caractère obligatoire, comme elles entraînent des conséquences pratiques, il faut, pour les accepter et les organiser dans la conduite de la vie, l'appoint de la bonne volonté.

« Pour les connaître.

dit Pascal, il faut les aimer.

» Bien remarquer toutefois que cette prédisposition morale n'est pas la cause de la certitude, mais la condition : elle écarte les obstacles qui empêchent de voir la vérité morale et d'en ressentir la certitude.

C'est de ces vérités surtout qu'on peut dire avec Platon qu'il faut y aller « avec toute son Âme.

». »