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Les théories de l'Etat démocratique

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« VOCABULAIRE: DÉMOCRATIE: Régime politique dans lequel la souveraineté est exercée par le peuple. ÉTAT: 1) Avec une minuscule, manière d'être, disposition (un état d'esprit). 2) Avec une majuscule, un ensemble d'individus soumis à une même autorité politique, ou plus précisément cette autorité politique elle-même.

L'État c'est le gouvernement et l'ensemble des structures par lesquelles il manifeste son autorité. 3) État de droit: tout État qui s'applique à respecter la personne et à garantir les libertés individuelles. 4) Raison d'État: motif d'intérêt public invoqué par l'État pour justifier une action contraire à la loi ou à la morale. DEVELOPPEMENT • A.

L'État, garant des libertés individuelles La théorie démocratique de l'État réconcilie l'idée de liberté individuelle avec celle de discipline étatique.

Les démocrates accordent aux anarchistes que la personne humaine est la seule valeur, et le bonheur des personnes la seule « fin en soi ».

Mais, contre les anarchistes, ils pensent que l'État – cette abstraction incarnée en institutions, en administrations et en règlements – est indispensable.

L'État n'est plus, comme pour les totalitaristes, une fin en soi ; l'État est un moyen nécessaire pour la réalisation des aspirations individuelles.

Il faut une autorité, une organisation, pour protéger la liberté de chacun contre les empiétements injustifiés d'autrui. • C'est ce qu'a bien vu Rousseau, dont le Contrat social (1762) peut être considéré comme la « charte de toute démocratie ».

L'État n'a d'autre but que de réaliser, de garantir la liberté et l'égalité auxquelles les individus ont naturellement droit.

La loi sera donc ainsi, non pas le tombeau, mais la réalisation même de la liberté : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté », écrit Rousseau. On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ce serait ne pas ou ne plus être libre.

Mais n'obéir à aucune loi, serait-ce être libre ? Mais il faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi.. Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas être empêché de faire ce qu'on a envie de faire.

On emploie le terme libre dans ce sens à propos des choses comme à propos des hommes : retirer d'un chemin les arbres qui font obstruction, c'est libérer le passage, ne pas retenir un oiseau dans sa cage, c'est le laisser libre de s'envoler, ne pas empêcher quelqu'un de s'étendre sur le gazon d'un jardin public, c'est le laisser libre de le faire.

Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène la liberté, prise en ce sens négatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne au mot liberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature, chacun est empêché à tout moment, dans ses mouvements et ses entreprises, par autrui qui est virtuellement son ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué en vue justement de mettre fin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent les individus de se nuire les uns aux autres. L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appelle l'autonomie : obéir, à la loi dont on est, en tant qu'être raisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison, c'est être pleinement responsable de sa conduite.

Etre libre, c'est s'obliger soimême à une conduite raisonnable, s'interdire certains débordements, en un mot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite. La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit, les obligations auxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bon gré malgré une contrainte) sont morales, ou bien civiques.

C'est dans ce sens-ci d'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseau dans le Contrat Social jette les bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations et non des contraintes : car c'est le peuple souverain, plus exactement la volonté générale (selon la règle de la majorité) qui décide des lois.

Ainsi chacun d'entre nous, en tant que citoyen, est libre parce qu'il se soumet aux lois dont il est l'auteur, en tant que membre de la volonté générale. L'obéissance au seul appétit est esclavage et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. (Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs.

Elle n'est pas dans l'absence de contraintes mais dans le libre choix des contraintes que l'on se donne à soi-même.

On peut appliquer cette idée au peuple. Un peuple libre est celui qui se donne à lui-même ses propres lois, ce qui définit la démocratie.. »

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