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Les souvenirs sont-ils fiables ?

Extrait du document

« [La mémoire nous représente les choses telles que nous les avons réellement vécues.

Un esprit normal ne déforme pas les faits.

Contrairement à l'imagination, le souvenir s'appuie sur le réel et ne fixe pas des choses qui n'ont pas été.] La mémoire élémentaire est spontanée Il y a une forme de mémoire qu'on appelle élémentaire et qui est commune aux hommes et aux animaux.

Elle permet de reconnaître les objets qui constituent notre environnement et d'assurer, grâce à l'habitude, la cohérence de nos comportements.

Ce type de mémoire est spontané et automatique: il retient les choses telles qu'elles sont, sans les déformer. La mémoire est logique a mémoire proprement dite effectue trois types d'opérations.

La fixation permet d'enregistrer les souvenirs, selon la force avec laquelle ils frappent notre affectivité.

L'évocation peut se faire involontairement (le souvenir surgit dans notre esprit) ou volontairement, par un effort de la volonté.

Enfin, la reconnaissance nous permet de localiser et de dater le souvenir. La mémoire ne déforme pas les souvenirs Certes, nous pouvons avoir des problèmes pour dater exactement un souvenir et nous avons tendance à oublier les choses qui nous importent peu.

Mais il est impossible qu'un esprit sain fixe des événements qui n'ont point été.

Contrairement à l'imagination, la mémoire ne déforme pas les sensations.

Nous nous souvenons des choses telles qu'elles ont été. Réapparition du passé ? — Pour que nous puissions voir dans le souvenir une véritable réapparition du passé, il faudrait qu'il consiste dans une reviviscence de l'impression première, que le spectacle dont je me souviens me soit redonné tel qu'il se présenta lorsqu'il fut enregistré.

Sinon, n'est-il pas reconstruit ? La question ainsi précisée, la réponse est facile : le souvenir n'est pas une pure réapparition du passé : il n'a jamais la netteté et la richesse de la perception dont il ne conserve qu'un résidu infime; par ailleurs, il se modifie au cours des différents rappels, en sorte qu'il est une réapparition de souvenirs antérieurs plutôt que du passé véritable. Le souvenir du passé immédiat lui-même, que le temps et de multiples rappels n'ont pas encore altéré, ne présente nullement le caractère d'une réapparition du passé.

Faisons une expérience : je fixe un objet quelconque, pa™ exemple la machine à écrire dont je me sers, puis je ferme les yeux et tâche de me rappeler ce que je viens de voir.

L'image de la machine et du fond sur lequel elle m'est apparue devrait, semble-t-il, être bien nette.

Or, en fait, la fermeture des yeux a eu le même effet que l'escamotage du cliché dans une lanterne de projection : je ne vois plus lien. Sans doute, mon esprit n'est pas vide de tout souvenir : je n'ai pas oublié qu'il y a une machine à écrire devant moi.

Mais ce n'est là qu'un savoir : ce n'est pas une vision, même imaginaire, comme à l'instant précédent.

Le passé immédiat lui-même ne peut pas réapparaître tel quel : il est reconstruit avec des savoirs : sachant ma machine devant moi et la conformation de ce type de machine à écrire, je reconstitue péniblement une image schématique de ce que j'observais tout à l'heure de mes yeux. [Notre mémoire fixe peut-être les événements tels qu'ils se sont produits, mais notre imagination a tendance à les modifier.

L'esprit humain est faillible.

L'oubli, le désir d'idéaliser le passé contribuent à déformer les souvenirs.] La mémoire a des ratés La mémoire supérieure, contrairement à la mémoire élémentaire, est sujette aux variations de l'esprit.

Si l'on ne peut pas, normalement, enregistrer un événement qui n'a pas été vécu, on peut en revanche ne plus se rappeler exactement un souvenir, ou confondre un souvenir avec un autre.

La mémoire, comme l'esprit, a ses faiblesses. La mémoire reconstitue le passé. »

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