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Les sociétés primitives ?

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« Des sociétés sans État • On peut s'appuyer sur l'existence des sociétés primitives, qui n'ont pas connu de développement technique et sont restées à l'écart de histoire, pour montrer que l'on peut se passer d'État. Quelle est l'essence de la société primitive ? Elle exerce un pouvoir absolu et complet sur tout ce qui la compose, en interdisant dès lors l'autonomie éventuelle de l'un quelconque de ses sous-ensembles.

C'est le spectre de la division que la société primitive tente d'exorciser, en mettant le chef lui-même sous surveillance ; il est le lieu où pourrait surgir « la captation du pouvoir » qui entraînerait l'inégalité entre maître et sujets par l'émergence d'un pouvoir politique individuel, central et séparé. Le chef a pour fonction de « maintenir tous les mouvements conscients et inconscients qui nourrissent la vie sociale [mariages, naissances, conflits...], dans les limites et dans les directions voulues par la société » (Clastres). Le politique est la préservation de l'ordre social tel qu'il est voulu par la tribu.

Il n'y a donc nulle nécessité historique d'une apparition de l'Etat dans une culture. • Dans le chapitre 2 de La société contre l'État, Clastres se fonde sur le témoignage de R.

Lowie pour exposer les traits distinctifs du chef indien dans des sociétés primitives d'Amérique du Nord et du Sud.

Il souligne que le chef est un faiseur de paix – il constitue le modérateur du groupe social – ; qu'il doit être généreux de ses biens et ne peut, sous peine de perdre son statut, rejeter les requêtes des membres de la société.

Il indique que seul un bon orateur accède à la chefferie. • Ces sociétés sont dépourvues d'État parce que le chef ne dispose pas d'une force spécifique – la police et l'institution judiciaire –, pour faire régner l'ordre.

Il n'use que du prestige dû à son talent d'orateur.

Et il apparaît que le chef ne se situe pas au-dessus de la société puisqu'il demeure à la merci des individus dont il est le chef ! Utopie, sociétés et communautés • Il est cependant permis de douter ces analyses.

Ne sont-elles pas fondées sur un témoignage ? Elles révèlent peut-être le rêve d'un âge d'or de l'humanité à jamais perdu.

N'illustrent-elles pas une utopie d'occidentaux à la recherche d'un monde plus juste ? • De plus, ces sociétés peuvent se dispenser d'État dans la mesure où elles constituent en réalité des communautés qui reposent sur la solidarité, c'est-à-dire sur la non distinction entre l'intérêt de chacun et l'intérêt de tous. • Dans des sociétés où règnent commerce et division du travail, la solidarité ne peut, en tant que valeur, tenir lieu d'État.. »

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