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y a-t-il des sociétés sans normes ?

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« Introduction -Une norme, c'est une règle à laquelle doivent se soumettre les choses ou les individus à qui elle s'applique -La société, c'est la réunion en une communauté politique donnée d'individus divers, de sorte à constituer un vivre-ensemble uni et cohérent -Or, pour pouvoir unifier cet ensemble hétéroclite d'individus, il faut que ceux-ci soient tenus comme égaux ; le moyen de rendre un ensemble d'individus égaux entre eux, c'est de les soumettre tous à une norme commune : l'égalité est alors celle de leur commune soumission à cette norme -Dans quelle mesure la norme constitue la condition de possibilité même du vivre-ensemble ? Une société sans norme serait-elle encore une société, ou constituerait-elle seulement un agrégat d'individus coexistant ensemble mais sans former une communité politique unie ? I.

L'origine de la société se trouve dans la recherche de la norme (Hobbes) -L'homme de la nature ne connaît aucune norme ; le résultat, c'est une vie inquiète, sur le qui-vive, car une existence réglée sur le seul droit du plus fort ne saurait assurer une quelconque stabilité aux individus. -L'homme abandonne ce droit du plus fort en décidant de vivre en société ; les individus abandonnent leur liberté à une Autorité absolue, dont les décrets doivent être respectés pour assurer la cohésion sociale et servir ainsi les intérêts particuliers de tous.

La société devient viable par la commune soumission à une norme extérieure. Le système de Hobbes repose sur un double postulat.

Les hommes sont égoïstes et ne recherchent que leur satisfaction individuelle.

Ils sont égaux car le plus faible peut menacer la sécurité du fort.

Ce qui caractérise l'état de nature, c'est donc la méfiance mutuelle et la guerre de tous contre tous.

Il n'est pas question, à ce stade, de droit naturel.

Hobbes distingue le droit de nature, c'est-à-dire la faculté qu'a chacun d'agir par n'importe quel moyen en vue de sa propre conservation, et la loi de nature qui est un ensemble de règles découvertes par la raison et qui interdisent à l'homme de faire tout ce qui peut mener à sa propre destruction.

Mais, dans l'état de nature, la loi de nature n'a pas d'effectivité parce qu'elle n'est pas garantie par la force.

L'état de nature est donc un état d'insécurité perpétuelle dont les hommes cherchent à sortir.

Ils sont en conséquence amenés à conclure un pacte par lequel chacun remet à un homme ou à une assemblée les pouvoirs qu'il a sur lui-même, à la seule condition que les autres en fassent autant.

Cet homme (ou cette assemblée) acquiert ainsi la puissance souveraine, dont il doit user pour la protection des sujets.

Le fondement de l'obligation d'obéir qu'ont les sujets est à la fois la protection dont ils jouissent et la force du souverain qui les y contraint.

Le pacte contient ainsi la garantie de sa propre effectivité.

Il est également clair, d'une part, qu'il n'y a pas de limite au pouvoir du souverain et que celui-ci ne peut être déposé, parce qu'il n'y a pas eu de contrat entre lui et ses sujets, et, d'autre part, que ceux-ci n'ont aucun droit, même si leur protection n'est pas assurée et même si le souverain est un tyran, car, à partir de la conclusion du pacte, toute la force est de son côté.

L'originalité de Hobbes est d'avoir échappé au dualisme roi-peuple en supprimant la dualité des contrats et d'avoir ainsi fondé en logique l'absolutisme.

Le pacte unique qu'il décrit tient à la fois du pacte d'association et du pacte de soumission.

C'est la soumission commune au souverain qui seule fonde la société et garantit sa pérennité. II.

Une société devient véritablement viable lorsque la norme émerge de cette société elle-même, et non d'une Autorité. »

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