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Les sanctions sont-elles nécessaires ?

Extrait du document

« [Sans sanctions, on ne respecterait pas les règles morales ou juridiques.

Si une règle morale ou juridique peut être facilement transgressée, elle n'a aucune consistance concrète. L'homme ne respecte la loi que parce qu'il redoute la sanction.

La sanction concrétise la règle.] Il n'y a pas de règle efficace sans sanction Il ne règle tombe en désuétude si chacun peut la transgresser sans encourir la moindre sanction.

Ainsi en estil, par exemple, de l'adultère.

Jadis considéré comme un délit sanctionné par la justice, il est entré dans les moeurs.

De telle sorte que la loi qui le condamne toujours officiellement n'a pas, dans les faits, une grande efficacité. Une règle morale est idéale; la sanction la rend concrète Il ne suffit pas de parler du bien, de la vertu.

Ces notions idéales doivent avoir une existence concrète.

La morale, qui appartient au domaine des idées, a une finalité pratique.

Seule la sanction permet de concrétiser cette finalité.

Parler du bien, c'est faire la morale.

Parler du bien et agir mal, c'est encourir des sanctions. L'homme se censure rarement lui-même La crainte de la sanction vaut la peur du gendarme.

L'homme respecte rarement la loi parce que sa raison morale lui commande de le faire.

Ce n'est pas le souci de gêner autrui qui interdit à l'automobiliste de se garer devant une porte de garage, mais bien la crainte d'une sanction matérielle (l'amende).

Il en ira de même pour des délits autrement plus graves. [Les sanctions n'ont jamais empêché de commettre des fautes.

Elles ne sont pas nécessaires.

Les sanctions n'ont jamais empêché les criminels d'accomplir leurs forfaits.

Elles ne sont pas dissuasives.

Au contraire, elles renforcent le sentiment d'injustice. L'éducation ne doit pas reposer sur l'idée de contrainte et la peur du châtiment.] Les gens honnêtes n'ont pas besoin de sanction C'est un paradoxe: celui qui craint le plus la sanction est celui qui, de toute façon, ne commettra jamais de délit ni de crime.

Tandis que celui qui n'a aucun scrupule ne craint ni la prison, ni la peine de mort, ni la torture.

Ce n'est pas par la sanction que l'on peut prévenir le mal, la violence.

Ainsi, malgré l'abolition de la peine de mort en France, la criminalité n'a pas augmenté. La sanction produit un désir le vengeance Le sentiment d'injustice peut conduire à commettre un délit.

La sanction de ce délit provoque chez celui qui l'a commis, non le repentir, mais son contraire: un désir de vengeance.

Voilà tout le problème de l'institution pénitentiaire.

Elle ne résout pas les problèmes, au contraire, elle les aggrave.

Voleur de poules en entrant en prison, le détenu en ressort voleur endurci. Une bonne éducation se passe de sanction Montaigne, Rousseau, Kant et bien d'autres penseurs encore ont conscience que, en matière d'éducation, la sanction est mauvaise conseillère.

En effet, elle ne permet pas d'accéder à une conscience morale réfléchie.

Il ne faut pas agir par crainte de la sanction, mais librement, c'est-à-dire raisonnablement.. »

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