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Les religions sont-elles nécessaires?

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« V ico nous explique que les dieux sont apparus le jour où les hommes se sont mis à interpréter les événements naturels.

Depuis, Dieu a traversé l'histoire et a donné lieu à différentes religions.

Mais comment est-ce possible que quelque chose dont nous n'avons aucune preuve rationnelle ou concrète, ait pu traverser les âges ? Les hommes ont dû y trouver quelque chose qui leur était nécessaire.

Mais alors les religions sont-elles nécessaire s ? Le pluriel nous amènes à nous poser une autre question : y a-t-il un critère commun qui unissent les diverses religions par-delà leur différences ? Durkheim, dans Les fondements élémentaires de la vie religieuse , donne une définition objective et générale de ce qu'est une religion : « système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites ; croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée église tous ceux qui y adhèrent.

» Nous comprenons donc que la religion ne regarde pas forcément Dieu.

Quelles sont les religions nécessaires ? I. Les religions, comme tout autre illusion ne sont pas nécessaires. Pour Marx, les religions ne sont pas nécessaires, parce qu'elles ne sont qu'une compensation, c'est-à-dire un moyen pour l'homme de ne pas affronter le monde dans lequel il est et qui peut lui faire peur.

Il va plus loin en disant que les religions ne font absolument pas parties de son essence.

Ainsi l'homme leur est nécessairement étranger.

Enfin, il explique que l'homme doit absolument se défaire des religions, car elles sont une illusion : elles font croire à l'homme qu'il a une essence abstraite, hors du monde (un paradis, ou l'au-delà du père créateur) et ainsi, le font passer à côté de sa vie concrète qui s'inscrit dans le monde dans lequel il vit.

Non seulement les religions ne sont pas nécessaires, mais en plus, l'illusion qu'elles produisent est nuisible aux hommes parce qu'elle les déplace de leur lieu d'existence concret pour les projeter dans un lieu imaginaire et irréel.

Mais alors, si les religions sont une telle illusion dangereuse, comment se fait-il que tant d'hommes y adhèrent ? Il doit bien y avoir dans les religions un élément qui est nécessaire à l'homme. Si Marx reconnaît avec Feuerbach que la critique de la religion est la présupposition de toute critique, il reproche toutefois à ce dernier sa conception abstraite de l'homme.

Feuerbach manque la réalité de l'homme concret.

L'homme doit être conçu dans son existence réelle.

L4homme pour Marx, n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du mode ».

L'homme , c'est avant tout « le monde des hommes », « l'Etat » , « la société » : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé.

Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » (« Thèse VI sur Feuerbach »).

C'est pourquoi Feuerbach « ne voit pas que l'esprit religieux est lui-même un produit social ». Dans la « Critique de la philosophie du droit de Hegel », Marx montre que la religion est « la conscience inversée du monde », parce que le monde de l'homme, l'Etat, la société sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est « la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ».

Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme : « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple ».

Aliéné économiquement, exploité socialement, l'homme réalise de manière fantastique son essence dans un monde imaginaire.

C'est pourquoi lutter contre la religion, c'est « indirectement lutter contre ce monde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre la situation réelle de l'homme : « L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole.

» Supprimer l'illusion religieuse, c'est donc exiger le bonheur réel.

Dépouiller « les chaînes des fleurs imaginaires », c'est du même coup inviter l'homme à rejeter « les chaînes » et cueillir « les fleurs vivantes ».

Plus fondamentalement, détruire les illusions de l'homme c'est le rendre à sa vraie réalité « pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l'âge de raison, pour qu'il gravite autour de lui-même, cad de son soleil réel ».

C'est donc d'une véritable « révolution copernicienne » qu'il s'agit : passer de la religion , « soleil illusoire qui gravite autour de l'homme » à l'homme qui gravite « autour de lui-même ». Pour Marx, il s'agit donc d'aller plus loin que la simple critique de la religion à laquelle Feuerbach s'arrêtait : il faut aller jusqu'à la critique pratique du monde réel, cad jusqu'à la transformation révolutionnaire de la société. II. Les religions sont nécessaires à l'homme qui se questionne. Pascal explique que les religions sont nécessaires, parce qu'elles apportent des réponses à l'homme qui se questionne sur l'essence des choses.

En effet les modes de connaissance du vrai pour lui, sont la raison et le cœur.

Aucun de ces deux modes ne peut remplacer l'autre, car il ne concerne pas les mêmes domaines : la raison nous fait connaître le vrai rationnellement, tandis que le cœur nous donne le sentiment du vrai.

Nous ne pouvons demander à la raison de nous faire sentir le vrai, comme nous ne pouvons demander au cœur de nous expliquer le vrai.

La religion ressort du deuxième mode de connaissance, car la foi naît au fond de notre cœur.

Pascal soutient ensuite que les religions sont nécessaires aux hommes, car la raison ne peut pas nous expliquer, ni nous donner à comprendre complètement le monde qui nous entoure.

Elle est impuissante à cela.

A insi nous avons nécessairement besoin de la religion car ressortissant du deuxième mode de connaissance (le cœur) elle nous apporte les réponses que ne peut pas nous apporter la raison.

Mais alors, si les religions sont nécessaires, comment est-ce possibles qu'elles soient effectivement universelles, sachant qu'elles sont l'objet d'un engagement et d'une conviction personnelle ? III. Est-ce que toutes les religions sont nécessaires, ou bien une seule l'est-elle ? Nous avons vu qu'une pratique est déterminée comme ‘religion' si elle remplie certains critères (cf.

introduction et Durkheim).

Rousseau et A uguste C omte, ont tous deux essayés de résoudre le problème suivant : les religions sont nécessaires, mais elles ne peuvent être effectives que par un engagement profond individuel.

Tous deux ont pensé que la seule religion nécessaire et qui pourrait être suivie universellement, c'est la religion civile.

Cette religion met l'homme au premier plan, elle n'a donc plus Dieu pour objet, mais l'homme.

L'homme est ainsi auto-célébré.

Marx, ne peut pas dire, contre cette religion, qu'elle sort l'homme de son monde, puisque ayant l'homme comme centre, elle ne peut que renvoyer ce dernier à lui-même et à son monde réel et concret.

Cette religion maintient l'homme dans la société et ne l'en fait pas sortir. Conclusion : - Les religions ne sont pas nécessaires aux hommes, et même, elles leurs sont nuisibles, car elles les conduisent vers un au-delà qui les fait sortir du monde réel et de leur vie.

Elles les illusionnent. C ependant, il semble que la religion, nécessitant un autre mode de connaissance, permettent à l'homme d'en savoir plus sur le monde qui l'entoure. A insi, ce qui est nécessaire à l'homme c'est la religion civile, car elle le renforce dans son rôle d'homme citoyen.

L'homme croit en l'homme.. »

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