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Les religions peuvent-elles être objets de science ?

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« Introduction La croyance religieuse est communément appelée la « foi ».

C'est l'engagement d'un individu au service d'un idéal auquel il croit.

De fait, il apparaît souvent que le sujet soit déçu des résultats que lui procure cette faculté qu'est la raison.

La raison peut beaucoup de choses, mais elle n'est pas forcément apte à éclairer les mystères de la Révélation, ou tout l'enseignement des religions.

Recourir à la croyance en un Dieu peut désigner un besoin fondamental que la raison ne peut assouvir.

Par ailleurs, certains affirmeront que la raison est en l'homme une part de l'intelligence divine, et qu'ainsi il est possible par elle de remonter au principe unique.

La raison serait alors une foi construite et comprise, une intelligence du divin en l'homme.

Mais il y a toujours de l'incommunicable, de l'inexplicable (révélation, intuition, extase etc.) qui pousse la raison à s'abaisser face à ce qui est infiniment grand. Comment alors comprendre la croyance religieuse de manière intelligible en faisant abstraction de la raison, puissance critique en l'homme par excellence, tribunal des idées ? I.

L'importance de la raison a.

Saint Anselme est vu comme le théologien le plus important du XIe siècle.

Selon lui, la foi pousse à une compréhension rationnelle.

Cette foi est première et son contenu ne peut être renversé par aucun argument rationnel.

Cependant la raison vraie conduit nécessairement aux vérités de la foi.

Ainsi la raison vraie permet avec ses fondements inébranlables d'exprimer le contenu de l'enseignement chrétien.

Ainsi dans le Proslogion, il veut prouver rationnellement l'existence de Dieu.

Dieu est déterminé comme « ce qui est tel que rien de plus grand ne peut être pensé ». Descartes, dans son « Discours de la méthode », montre que les idées que nous concevons clairement et distinctement, qui s'imposent donc à nous avec évidence, sont innées (antérieures à notre propre naissance) et vraies (auxquelles par conséquent nous pouvons nous fier).

Par la suite, dans les « Méditations métaphysiques », l'auteur avait avancé un argument a posteriori de l'existence de Dieu : j'ai en moi l'idée (claire et distincte) de parfait ; moi qui suis un être imparfait, je ne peux l'avoir posée en moi-même ; seul un être parfait peut donc être la cause de la présence en moi de cette idée de parfait (« Méditation troisième »). Dans le présent texte (« Méditation cinquième ») , Descartes double cet argument a posteriori d'un argument ontologique, purement conceptuel.

Parmi les idées innées, se trouvent les nombres et figures mathématiques, mais aussi l'idée de Dieu, que l'auteur définit comme « un être souverainement parfait et infini ». A partir de cette définition, Descartes développe sa version de l'argument ontologique : il déduit l'existence de Dieu de son essence même.

En effet, Dieu est par définition doté de toutes les perfections ; or l'existence est une perfection : l'existence en tant que perfection fait partie de sa définition. Dieu ne peut donc pas ne pas exister.

La distinction entre essence et existence ne convient pas au sujet de Dieu. Descartes associe ces deux arguments, l'un qui remonte de l'effet à la cause, l'autre qui déduit l'existence de l'essence, pour démontrer l'existence de Dieu, « être parfait ». Pour Descartes, la première vérité est l'existence de ma conscience.

C'est donc à l'intérieur même de la pensée qu'il faut rechercher l'effet qui postule Dieu comme cause.

La première preuve avancée par Descartes est la suivante : Dieu possède toutes les perfections, or l'existence est une perfection, car un être sans existence est nécessairement imparfait.

Donc nous devons aussi compter parmi les perfections de Dieu donc il faut que Dieu existe (« Discours de la méthode », IV et « Méditations métaphysiques », III). Cette preuve est, au fond, la formulation originale de l'argument ontologique de Saint Anselme (XI ième siècle).

Elle avait été critiquée par Gaunilon. b.

Avec St Thomas d'Aquin, foi et raison ne peuvent se contredire dans la mesure où elles émanent toutes les deux de Dieu.

Ainsi théologie et philosophie ne peuvent aboutir à des vérités divergentes.

Seule leur méthode diffère : la philosophie part des choses créées pour atteindre Dieu, alors que la théologie prend Dieu comme point de départ.

Dès lors la philosophie rend d'importants services à la théologie, en fondant rationnellement la foi et en la défendant, car les principes de la foi, même s'ils sont transcendants (au-delà) par rapport à la raison finie des hommes, ne sont pas pour autant irrationnels (cf.

Somme théologique). c.

La finitude de l'homme l'empêche d'avoir accès à l'infinité de Dieu.

L'homme utilise l'entendement (raison finie) comme faculté lui permettant de mesurer, de différencier les choses entre elles.

C'est ce que dira Nicolas de Cues dans La Docte ignorance.

Il montrera ainsi que seul l'intelligence rationnelle, à la différence de l'entendement (raison finie) qui laisse les choses dans leur diversité, peut unifier les contraires et donner un accès à l'infini divin.

Les mathématiques sont un exemple privilégié : plus la circonférence d'un cercle est grande, plus l'arc de cercle se rapproche d'une droite, et à l'infini tous deux coïncident, de sorte que les oppositions sont supprimées.

Ainsi seule une raison intellectuelle (et non d'entendement) peut saisir Dieu.. »

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