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Les idées peuvent-elles changer le monde ?

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« Discussion : Dans l'histoire occidentale de la philosophie domine principalement un courant que l'on appelle l'idéalisme philosophique.

Cette manière de penser qui remonte à Platon suppose que l'idée est tout qu'elle s'oppose à la matière qui est accessoire voire secondaire.

Cela revient à conférer à la production de l'idée une prévalence absolue sur le monde, les choses et le réel.

Nous savons ainsi que chez Platon le monde terrestre est la copie du monde intelligible, du monde des Idées.

Cela montre bien que les idées sont une force et qu'elles possèdent un pouvoir que l'on ne peut négliger.

Mais il faudrait savoir jusqu'où les idées peuvent être une force matérielle pouvant entraîner des transformations dans le monde réel. Suggestion de plan : Première partie : L'idée comme pouvoir. Si l'on accepte de dire que l'idée est un pouvoir, il reste à se demander d'où vient cette force et subsidiairement comment penser la nature interne de cette force.

L'idée est un pouvoir parce que pour agir il faut posséder le concept de l'action, pour comprendre le monde il faut d'abord l'interpréter et le penser.

Dans cette voie-là sans capacité à ordonner le réel il ne peut exister.

La forme absolue de cette manière de voir apparaît chez le philosophe anglais Berkeley pour qui le réel est une production de la pensée.

D'autre part ce n'est pas seulement dans la tradition de l'idéalisme philosophique que la pensée est considérée comme une force matérielle, car nous retrouvons chez Marx la reconnaissance sous certaines conditions matérielles bien précises de la force des idées, de la représentation intellectuelle à transformer le monde : « Que démontre l'histoire des idées, si ce n'est que la production intellectuelle se transforme avec la production matérielle ? Les idées dominantes d'une époque n'ont jamais été que les idées de la classe dominante.

» Marx, Manifeste du parti communiste.

Cette citation avère le courant philosophique opposé à l'idéalisme, que l'on appelle le matérialisme historique. Deuxième partie : Le monde des idées. Si les idées sont une force reste à montrer qu'elle est la nature des idées, autrement dit selon quelles modalités sont-elles produites ? Les idées viennent-elles de la sensation ou bien sont-elles produites de manière purement abstraite ? Chez les sensualistes français du 19ème siècle les idées viennent non pas de la conscience ou de la représentation mais du contact avec les choses, et de la perception. On retrouve ainsi chez Destutt De Tracy, un des représentants et inventeur du mot idéologie, la conception qu'il se fait de l'idée comme système particulier.

Le mot, idéologie, signifie précisément l'étude des idées selon leur provenance matérielle liée aux facultés de l'esprit.

Les idées forment donc un monde, un univers, extrêmement complexe et dont l'analyse requiert selon l'époque historique des points de vue très différents.

Car selon Marx, si les idées forment un monde, celui-ci appartient à une manière de les produire qui vient non pas de la conscience mais de la société dans laquelle les hommes sont amenés à entretenir tel ou tel type de relations particulières.

Il dit bien : « La production des idées, des représentations et de la conscience, est d'abord directement et intimement mêlée à l'activité matérielle et au commerce matériel des hommes : elle est le langage de la vie réelle.

» Marx, L'idéologie allemande. Troisième partie : Le monde des idées et le monde des choses. L'on mettra d'accord la tradition de l'idéalisme philosophique et celle du matérialisme en acceptant de dire que les idées sont capables d'agir dans le monde en vue de transformer celui-ci.

Dans cette optique ce n'est pas simplement l'idée qui agit, il lui faut nécessairement un support.

Il faut qu'elle transforme l'homme pour que celui-ci, habité par cette idée, agisse selon le contenu de celleci.

C'est justement la conception qu'en a Marx lorsqu'il dit qu'« une idée devient une force lorsqu'elle s'empare des masses.

» Il entend donc par là le fait que l'homme, pris dans une collectivité, est animé par autre chose que la recherche du bien personnel, que la recherche de ses intérêts égoïstes.

C'est le sens qu'il faut accorder au mot « masse », c'est un groupe en fusion, c'est une collectivité rassemblée sous une idée sous une représentation.

Ce n'est pas le système fermé de représentation qui grâce à sa propre vertu ou sa propre circularité est capable d'opérer du changement dans le monde mais c'est au contraire l'action de l'homme collectif qui s'empare de l'idée pour en faire un instrument de conquête ou de pouvoir. Conclusion : On peut dire qu'il n'y a pas d'idée sans l'homme de la même manière qu'il n'y a pas d'homme sans idée, sans passion, sans conception portant sur les choses et les valeurs.

Ainsi l'idée est à la fois une force et une faiblesse.

Une force parce qu'elle est capable de tirer l'homme au-delà de ses limites mais aussi une faiblesse parce qu'à la considérer toute seule à la prendre comme une valeur absolue, on risque de sombrer dans l'abstraction, dans le formalisme vide et sans valeur.. »

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