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« Aujourd'hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celle de nos pères, celle de nos maîtres, celle du monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières. » Montesquieu, Esprit des lois, IV, 1748. Pense

Extrait du document

• Cette citation est extraite de la quatrième partie de L'Esprit des Lois, dont le titre est « Que les lois de l'éducation doivent être relatives aux principes du gouvernement ». Le paragraphe que commence notre phrase se termine par cette explication : « Cela vient, en quelque partie, du contraste qu'il y a parmi nous entre les engagements de la religion et ceux du monde ; chose que les anciens ne connaissent pas. » Montesquieu donne donc une raison à ce divorce entre les différentes éducations. Mais il n'était pas nécessaire pour vous de connaître le contexte de la phrase.  • « Monde » a ici le sens ancien de société civile, et non d'univers : il s'agit des engagements de la vie active, sociale, des relations entre personnes de bonne compagnie.  • Le libellé vous invite à établir une comparaison entre deux époques, ce qui suppose une spécificité de l'éducation moderne, qu'il faudra dégager.  • Suggestion : Recensez les instances éducatrices que vous connaissez, sans oublier tous les moyens modernes d'instruction.

  • I. Une éducation disparate.

 — Éducation traditionnelle : le savoir  — Les leçons du monde : le savoir-vivre

  •  II. De l'éducation à l'instruction.

 — L'institutionnalisation du savoir  — Une instruction ouverte sur la vie  — La désaffection du savoir « inutile »

  •  III. L'éducation donne sens à la vie.

 — L'épanouissement de la personnalité  — Le développement des capacités à communiquer  — Un sens à la vie  

« DIFFICULTÉS...

CONSEILS...

PROPOSITIONS... • Cette citation est extraite de la quatrième partie de L'Esprit des Lois, dont le titre est « Que les lois de l'éducation doivent être relatives aux principes du gouvernement ».

Le paragraphe que commence notre phrase se termine par cette explication : « Cela vient, en quelque partie, du contraste qu'il y a parmi nous entre les engagements de la religion et ceux du monde ; chose que les anciens ne connaissent pas.

» Montesquieu donne donc une raison à ce divorce entre les différentes éducations.

Mais il n'était pas nécessaire pour vous de connaître le contexte de la phrase. • « Monde » a ici le sens ancien de société civile, et non d'univers : il s'agit des engagements de la vie active, sociale, des relations entre personnes de bonne compagnie. • Le libellé vous invite à établir une comparaison entre deux époques, ce qui suppose une spécificité de l'éducation moderne, qu'il faudra dégager. • Suggestion : Recensez les instances éducatrices que vous connaissez, sans oublier tous les moyens modernes d'instruction. PLAN ADOPTÉ DANS LE DEVOIR I.

Une éducation disparate — Éducation traditionnelle : le savoir — Les leçons du monde : le savoir-vivre II.

De l'éducation à l'instruction, — L'institutionnalisation du savoir — Une instruction ouverte sur la vie — La désaffection du savoir « inutile » III.

L'éducation donne sens à la vie. — L'épanouissement de la personnalité — Le développement des capacités à communiquer — Un sens à la vie DEVOIR RÉDIGÉ « Ouvrez des écoles, vous fermez des prisons » prétendait Hugo au siècle dernier, établissant ainsi le lien entre le monde extérieur et l'instruction.

En revanche, au xviiie siècle, Montesquieu constatait le divorce entre les différentes instances d'éducation que recevaient ses contemporains : « celle de nos pères, celle de nos maîtres, celle du monde.

Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières ».

Le problème essentiel de l'éducation est bien de trouver un équilibre entre savoir encyclopédique et application des connaissances.

Il convient donc de s'interroger sur cette disparité souvent pénible pour l'individu; l'école moderne, elle, s'efforce de privilégier un enseignement pragmatique.

Mais l'on risque ainsi de perdre de vue la véritable finalité de l'éducation : donner un sens à la vie. L'éducation traditionnelle telle que la présente Montesquieu est disparate, sans cohérence.

Elle repose sur des personnes bien définies qui conduisent l'enfant jusqu'à l'âge adulte sans concerta-lion sur les possibilités d'application de cet enseignement.

Les pères d'abord, sont les garants d'une tradition : ils sont chargés de montrer l'exemple plus que de dispenser un savoir encyclopédique.

Ils inculquent à l'enfant les valeurs morales, les vertus.

Ils représentent en outre l'autorité, la loi, tout comme les maîtres qui sont, eux, les précepteurs privés ou les professeurs d'écoles religieuses Ces professeurs étaient des encyclopédies vivantes, transmettant intact, un savoir séculaire.

Leur imitation passait pour la preuve que l'on avait bien acquis ce savoir.

« L'art d'apprendre se réduit dont à imiter longtemps et à copier longtemps » affirme, dans cet esprit, Alain (Propos sur l'Éducation).

Ces maîtres ont longtemps été des religieux, ce qui conférait un caractère absolu à leur enseignement.

Jusqu'à une époque récente, la relation du maître à l'élève était le seul moyen de donner un peu de réalité au contenu de l'enseignement : « le rôle du maître apparaît ici comme celui de l'intercesseur : il donne aux valeurs une figure humaine » (Gusdorf, Pourquoi des professeurs ?).

Mais ce savoir est quelque peu éloigné de la vie réelle et l'esprit y risque la sclérose. On a ainsi constaté que la prolongation de la scolarité avait parfois des effets néfastes : certains élèves n'y voyaient qu'un obstacle à entrer de plain-pied dans la vie active et se désolidarisaient du système, parfois jusqu'à la délinquance. Montesquieu estime que « c'est lorsque nous entrons dans le monde, que l'éducation en quelque façon commence. Là est l'école de ce que l'on appelle l'honneur » (Esprit des Lois).

Le monde nous donne, non plus un enseignement formel, mais un code de savoir-vivre ; il nous enseigne à agir dans la communauté humaine régie par les lois civiles. Cet apprentissage permet à l'esprit de confronter à d'autres ses opinions, d'assouplir des positions intellectuelles trop tranchées, d'acquérir un certain poli, autrement dit la politesse au sens le plus plein du terme.

Si cet enseignement « renverse toutes les idées » des pères et des maîtres, c'est qu'il relativise le contenu absolu et dogmatique des valeurs présentées par la famille et l'instruction traditionnelle.

Ainsi, le savoir s'adoucit-il au contact du monde, par la confrontation d'opinions divergentes, par l'exercice de l'opportunisme. Or, l'on constate la disparition de cet enseignement mondain, fait d'adaptation des valeurs aux réalités.

Dans l'éducation moderne, tout passe par l'École, par une institution. Élargir la scolarité est un mouvement qui s'est amorcé dès le xviiie siècle et qui a pris depuis l'ampleur que l'on sait. L'objectif des 80 % de bacheliers pour l'an 2000 en témoigne.

Cette possibilité d'accès à l'instruction pour tous s'est accompagnée d'une institutionnalisation du savoir.

Nul savoir n'est apparemment acquis ailleurs que dans les salles de classe.

La société moderne s'est dotée d'outils supplémentaires pour parfaire cette éducation.

C'est ainsi que. »

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