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Les hommes sont-ils des êtres à part dans la nature ?

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« Termes du sujet: ÊTRE: Du latin esse, « être ». 1) Verbe : exister, se trouver là.

En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple : l'homme est mortel).

2) Nom : ce qui est, l'étant.

3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant).

4) Ce qu'est une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme).

5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait, Dieu. HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. NATURE : 1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques.

En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance.

Le mot nature est ambigu.

Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire. D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines.

D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante. Introduction La tradition biblique présente l'homme comme l'être à qui Dieu destine la nature.

Les hommes seraient certes des créatures, au même titre que les autres êtres vivants, mais ils jouiraient d'une place à part dans la nature en tant que la nature serait là pour servir l'homme.

Plus encore, la liberté et l'intelligence permettent à l'homme d'être le maître de la nature non seulement parce qu'il la possède, mais aussi parce qu'il la comprend et donc la domine.

La place exceptionnelle qu'occupe l'homme dans la nature n'est pas uniquement hiérarchique, mais également ontologique: l'homme est «à part» parce qu'il n'est pas seulement dans la nature, ni simplement un être naturel parmi d'autres, ni même au-dessus des autres; la nature ne constitue pas qu'un environnement ou un milieu de vie. Pourtant, la science montre que les hommes s'inscrivent dans l'histoire de l'évolution des espèces: leur originalité dans la nature ne serait donc qu'une conséquence d'un processus qu'ils ne maîtrisent pas.

Si la civilisation et la culture ne parviennent pas à éradiquer l'être naturel en l'homme, c'est peut-être qu'elles sont elles-mêmes le fruit de l'intention de la nature.

Plus radicalement encore, les lois auxquelles obéit la nature pourraient tout aussi bien régir les hommes, même s'ils n'en ont pas la conscience immédiate. D'où le problème: les hommes sont-ils des êtres naturels dont la spécificité serait d'occuper une place privilégiée dans la nature, ou bien échappent-ils à tout déterminisme, de sorte qu'il n'y aurait pas de nature humaine? 1.

Oui, les hommes sont des êtres à part dans la nature. A.

Les hommes sont des êtres de culture. Les hommes, comme tous les êtres vivants, sont soumis à la contrainte du besoin: pour se maintenir en vie, il leur faut se nourrir, se mettre à l'abri...

De même, ils sont animés par des désirs et des instincts qu'ils partagent avec les animaux.

Néanmoins, la satisfaction de ces besoins, désirs et instincts est immédiate chez l'animal, alors qu'elle passe par la médiation de la représentation chez l'homme.

L'homme a conscience de ses besoins et peut par conséquent différer leur satisfaction, et choisir les moyens de les satisfaire: la diversité entre les cultures et entre les membres d'une même culture témoigne d'une certaine autonomie de l'homme face à l'être naturel en lui.

Ainsi, les plaisirs de la table ou l'interdiction religieuse de certains mets ne relèvent pas simplement de la conservation biologique de l'individu ou de l'espèce.

Les hommes choisissent leur partenaire sexuel, amour et désir s'allient, et l'acte sexuel lui-même n'est pas une réponse à un déterminisme instinctif inconscient, comme en témoigne «un système de tabous qui restreint considérablement l'extériorisation de l'impulsion sexuelle» (Malinowski, La Sexualité et sa répression dans les sociétés primitives).

Autrement dit, les animaux sont «soumis à une chaîne d'instincts», selon un modèle mécanique déterminé, alors que les comportements humains «se présentent sous l'aspect d'une attitude émotionnelle parfaitement organisée, d'un sentiment» (ibid.). La médiation de la conscience permet ainsi de faire varier à l'infini les divers comportements humains, dont la finalité peut dépasser l'exigence purement biologique de satisfaction des besoins.

Dans ses activités et dans son rapport aux autres, l'homme peut être désintéressé: il est capable, par exemple, de produire des objets simplement pour leur beauté, et de vivre avec autrui par pur attachement sentimental. B.

L'homme est un être libre: il n'y a pas de nature humaine.. »

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